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L'En Dehors


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Stop la violence ... des femmes !
VOUS SOUVENEZ-VOUS de ce film de Virginie Despentes intitulée? Baise-moi ?Vite censuré (car jugé pornographique), il met en scène deux filles qui assument des rôles habituellement réservés aux hommes au cinéma et dans la littérature: elle baisent sans sentiments, elle boivent sans mesure, elles tuent.., et même parfois.- scandale! - sans mobiles.
Virginie Despentes revient sur certaines critiques lors de la sortie du film; « Quelle horreur, il rte faudrait surtout pas croire que la violence est une solution contre le viol, » Et l'auteure de s'interroger: « On n'entend jamais parler dans les faits divers de filles, seules ou en bandes, qui arrachent des bites avec les dents pendant les agressions, qui retrouvent les agresseurs pour leur faire la peau, ou leur mettre une trempe. Ça n'existe, pour l'instant, que dans les flms réalisés par des hommes », Comme si aucune femme ne pouvait seulement imaginer cette violence...

C'est cette violence exercée par des femmes qui a choqué les spectateurs et spectatrices de Baise-moi. De victimes, les héroïnes deviennent tueuses, se retrouvant soudain du bon côté du revolver, qu'elles brandissent comme un phallus. Je me souviens des réactions de mes amis et amies: « Trop violent », ai-je entendu. Par des gens qui aiment par ailleurs les films de Tarentino. Serait-ce que quelque chose, dans la violence exercée par les femmes, dérange? Pour des milliers de scènes où les hommes violent, torturent et tuent, pour des milliards de corps de femmes démembrées, déchiquetées, écartelés dans la littérature... combien de réactions? La littérature est pleine' de pauvres filles innocentes massacrées - mais essayez un peu de représenter unE serial killer qui tue aveuglément?!
Le grand mystère a toujours été pour moi, non pas tant que les hommes violent et maltraitent, mais que les femmes ne réagissent pas. Oui, qu'une femme violée ait envie de tuer celui qui l'a maltraitée, cela est facile à imaginer. Pourquoi alors si peu de passages à l'acte? « Dans la littérature féminine, les exemples d'effronterie ou d'hostilité contre les hommes sont rarissimes. Censurés », répond Virginie Despentes.
Dirty week-end, un premier roman noir de l'écrivaine anglaise Helen Zahavi, raconte justement ce passage à l'acte (interdit par le Parlement anglais en 1991 pour cause d'immoralisme). C'est l'histoire de Bella qui en a assez de se faire harceler par son voisin, qui lui rend la vie impossible. Alors, au lieu de continuer à baisser les yeux et rentrer les épaules, elle décide de se défendre. Rien que ça, Non pas: tuer au hasard, s'attaquer aux plus faibles que soi, frapper à l'aveugle. Non: se défendre. Alors elle ira jusqu'à tuer quand sa vie à elle est menacée. C'est la rébellion de l'agneau contre le boucher. Elle ne veut plus être un mouton, Bella, Elle ne cherche pas la bagarre non plus: elle réplique, elle rend coup pour coup.

Et c'est sanglant.

Là encore, à chaque fois que j'ai essayé de faire lire ce livre (à des hommes comme à des femmes), je me suis heurtée au même genre de réponse: « trop violent, provoquant, cela ne mène à rien, comment peux-tu lire cela... ». Le plus étonnant est lorsque ces critiques viennent de compagnons révolutionnaires!
Tiens donc! Mais la violence n'a-t-elle pas été une composante du mouvement révolutionnaire? « L'action directe n'est pas, cependant, nécessairement violente, mais elle n'exclut pas la violence » écrit Pierre Besnard. Parlant de la violence exercée par les ouvriers contre les patrons. Elle serait donc justifiée, cette violence-là, celle du travailleur exploité mâle et viril contre son exploiteur mâle et viril? Mais la violence de la femme violée et battue contre son tortiônnaire, non? La guerre sociale, oui, mais pas la guerre des sexes?
Tant que l'on n'aura pas compris que rien, dans la prétendue « nature féminine », n'interdit la violence - rien ne sert de parler d'égalité entre les hommes et les femmes. Et on en est loin... rappelons-nous combien était choquée l'opinion publique lors de la révélation qu'une femme pouvait torturer dans la prison d'Abou Ghraib. Et en vertu de quelle qualité prétendument naturelle, innée, une femme serait-elle moins violente, moins abjecte, p douce, qu'un homme?
Que ce soit à travers les polars, les roma le cinéma, 4e la culture dominante fait t jours passer sou message: méfie-vous, filles, on vous aime beaucoup en cadavres (Virginie? Despetotes),
je me suis toujours demandé ce que to les livres et les films pouvaient avoir coin conséquences sur nefs représentations, I•1
paraît assez évident , au niveau symbolique, niveau de l'imaginaire, que tous ces textes ces images que nous voyons - parfois sa recul, sans esprit critique - influencent 1 représentations et les constructions sociales. romancière canadienne Nancy Huston f remarquer à juste titre dans un de ses livres (Mosaïque de la pornographie, 1982) qu'une femme qui lit la production littéraire français (romans des siècles passés, lus à l'école et étudiés à la fac, considérés comme faisant par de la culture « classique ») est dans la même situation qu'un juif qui ne lirait que du Céline... tant la plupart des écrivains (en grande partie des hommes) véhiculent des clichés sexistes. Et nous en sortirions indemnes ?
Adepte des romans noirs, j'ai pourtant régulièrement des hauts le coeur: toutes ce femmes victimes, déchirées, charcutées démembrées... N'y aurait-il pas une sorte d complaisance dans ces descriptions? Il y a là une fascination certaine pour l'invisible, le mystère, que constitue l'intérieur du corps de femmes (l'origine - qui nous échappe, qui fait peur). D'où ces tableaux sans cesse renouvelés des femmes « offertes », tous viscères dehors.
Peut-on se contenter de dire qu'il est « dans la nature de l'homme » d'être violent, plus que dans celle des femmes? Et si justement cette violence-là, des femmes, était tenue à distance parce que non représentée, donc non représentable? Le premier pas vers l'égalité hommes/femmes, c'est d'abord d'accepter que rien, dans la prétendue « nature » des femmes, ne les prédispose à être douces et aimantes, et donc ne les empêche d'être violentes - de même que rien n'interdit aux hommes de maîtriser et contrôler leurs pulsions! C'est pourquoi certains livres ou films qui mettent en scène la violence des femmes ont un rôle salutaire et agissent comme un exutoire.

Caroline
Commission Femmes de la Fédération anarchiste

Le Monde libertaire #1493 du 8 novembre 2007

Ecrit par libertad, à 21:53 dans la rubrique "Le privé est politique".

Commentaires :

  Rakshasa
24-01-08
à 02:26

C'est ce film qui commence par le viol d'une fille ? Si c'est celui-là, la première scène de violence (des hommes violent une femme) m'a fait sortir le dvd tout de suite du lecteur. Je fait partie de ceux qui ne l'on pas vu, dérangé par la violence, mais pas parce qu'elle est exercé par des femmes. Donc, bon, j'ai un doute quant au fait que cela ai plus choqué parce que ce sont des femmes violentes avec des hommes pendant la majeure partie du film. Je pense juste que ce qui est violent n'a pas de sexe et donc ne choque pas plus ou moins masculin ou féminin ou  a priori ne devrait pas choquer plus l'un que l'autre.

"Mais la violence n'a-t-elle pas été une composante du mouvement révolutionnaire? "
Tu donnes la réponse en dessous, « L'action directe n'est pas, cependant, nécessairement violente, mais elle n'exclut pas la violence », mais on dirait que cela te sert à nous dire: "ah ! vous voyez que la violence c'est révolutionnaire !".

"mais essayez un peu de représenter unE serial killer qui tue aveuglément?!"
En cherchant un peu on doit trouver facilement (Aileen Wuornos apparemment...)

Et puis j'avouerai que je ne trouve pas bien révolutionnaire ni violent de rester assis-e devant un film, violent ou pas. Exutoire peut-être, vite-fait, mais révolutionnaire la violence dans ce cas ???

Enfin, s'il n'est pas bien compliqué de comprendre que les femmes peuvent aisément rivaliser de violence avec les hommes,il est plus compliqué de se débarasser, hommes et femmes, des modèles violents que nous imposent les hommes et femmes de la domination (les objecteurs de conscience,les déserteurs voient de quoi je parle).

Je trouve toujours ça un peu simplistes, ces visions féministes-sans-nuances. Une copine me disait que les autres femmes étaient ses alliées objectives. Or si on regarde chez les hommes, on peut convenir qu'ils se comportent entre eux comme prédateurs, compétiteurs. Des comportements, comme la violence, que l'on peut aisément mettre sur le compte des femmes entre elles aussi. Alors alliées objectives, j'ai comme un doute.

Quant à la littérature et autre culturation, c'est vaste et il faut quand même en vouloir ( ou aller les chercher) pour y voir à tout bout de champs des meurtres, de la violence exercée sur des filles ou des clichés sexistes (effectivement dans le polar certainement et à la télé). Ce n'est pas un peu jouer à se faire peur ou obsessionnel que de rechercher ça ?

"qu'une femme qui lit la production littéraire français (romans des siècles passés, lus à l'école et étudiés à la fac, considérés comme faisant par de la culture « classique ») est dans la même situation qu'un juif qui ne lirait que du Céline... tant la plupart des écrivains (en grande partie des hommes) véhiculent des clichés sexistes. "
C'est un peu énorme ce point Godwin et cette généralité ? Que l'on dise qu'il y a "propension à véhiculer des clichés sexistes" ou "on trouve nombres d'ouvrages qui..." mais ici c'est "la plupart des écrivains". Et là encore j'ai un doute... Sans compter que dans la même phrase, on passe de "production littéraire française" à "la plupart des écrivains".

Un peu fumeux ce texte. Je retourne à la théorie queer qui me semble plus en phase avec une démarche antisexiste révolutionnaire que le féminisme exposé ici.

Répondre à ce commentaire

  satya
24-01-08
à 09:44

Re:

Un peu fumeux ce texte. Je retourne à la théorie queer qui me semble plus en phase avec une démarche antisexiste révolutionnaire que le féminisme exposé ici.

je suis bien d'accord, de plus le titre lui même n'est pas clair, car de fait, la violence des femmes ou est-elle vraiment justement??

elle est de fait tout aussi tabou que la jouissance féminine ou la masturbation féminine.

je crois qu'il faudrait beaucoup plus se demander pourquoi et comment la violence féminine est tellement absente en apparence dans un monde où la violence domine à tous les niveaux.
mais la violence existe bel et bien sous différents aspects.

ensuite, la violence qui se doit d'être respéctée car elle n'est pas anodine peut être multiple et il est essentiel de savoir se positionner par rapport à elle et la (re)connaitre.
frapper, tuer pour tuer sans aucun motif est irréel et relève plus de maladies mentales que d'un acte de tout être humain quel que soit son sexe.
de plus il ne faut pas oublier que se servir d'une arme à feu est d'une simplicité infantine, d'ailleurs n'oublions pas non plus les enfants soldats et parlons aussi de la violence des enfants !!!

par contre, je trouve vraiment insipide et nul de ne toujours pas arriver justement à se positionner par rapport à la violence en tant que femme et je ne comprends pas pourquoi l'autodéfense et l'explication des autres techniques; stratégies liées à la violence ne sont toujours pas enseignés dès la plus jeune enfance aux deux sexes à l'école.
là dans ce genre d'article, ce n'est que "valoriser" une guerre des sexes totalement stupide sauf dans le but de vouloir diviser les gens à tout prix.
si c'est cela les femmes anar aujourd'hui et bien on ne risque pas d'évoluer !!
simple renvoi de balle de généralités dont est rempli ce texte ;)




Répondre à ce commentaire

  thomaslut
24-01-08
à 13:06

Re:

Je suis d'accord avec toi, ce texte est assez confus... mais pour en revenir au film "baise-moi", je pense que nous ne devons pas avoir peur de regarder les violences en faces, car les exposer dans un film comme celui-ci revient à les combattre. Je n'ai qu'un reproche à faire à ce long-métrage : il est loin d'être aussi précis, complet et clair que le roman.

Par contre, je pense qu'il est essentiel de montrer que les femmmes peuvent ressentir un certain désir de violence vengeresse par rapport aux hommes sur des questions cruciales comme le viol, qui reste à mon sens un des crimes les plus impardonnables qui polluent cette planète.

Or, j'ai l'impression, que le fait que cette violence mise en scène par une femme parait aux gens plus impardonnable que si elle émanait d'un homme. Y'a t'il du sexisme jusque dans l'exposition artistique de la violence? De toute évidence je crois que oui... car il me semble que beaucoup de féministes radicales s'insurgent contre ce que d'autres femmes veulent porter à l'écran, si je reviens sur le terme "allièes objectives".
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