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Mais la frontière n’existe pas seulement à Ceuta. La frontière n’est plus seulement une limite géographique séparant deux pays, mais un dispositif complexe de contrôle qui détermine qui a des droits et qui n’en a pas. D’un côté, l’Union Européenne délègue le contrôle de ses frontières à des pays tiers tel le Maroc, la Libye, la Turquie. De l’autre, elle démultiplie les dispositifs de contrôle des migrants au coeur de son territoire : contrôles et détentions arbitraires dans les gares, les trains, les bureaux de postes, les écoles, les hôpitaux, prolifération de centres de rétentions, constante menace d’expulsion, subordination du droit à l’existence à un emploi.
De ce point de vue Barcelone n’est pas une exception. En tant que métropole économique possédant une importante population migrante, elle joue un rôle de premier plan dans l’élaboration et la concrétisation de ce régime des frontières et dans le même temps, Barcelone est également le théâtre d’intenses luttes et processus d’auto-organisations des migrants.
Le contexte barcelonais suppose un front supplémentaire. À Barcelone est inauguré cette année un nouveau centre de rétention qui sera le plus grand d’Espagne et qui remplacera l’actuel centre de rétention (la Verneda). Le Centre de rétention de la Verneda a été dénoncé à plusieurs reprises par des institutions internationales de défense de droits de l’homme et par les mouvements sociaux les plus divers. L’ouverture du nouveau centre est présentée par l’administration comme une "amélioration" des conditions d’enfermement des migrants.
D’autre part, la mairie a approuvé récemment un décret municipal inspiré des politiques "Tolérance Zéro" qui criminalise la pauvreté à travers la sanction de comportements tels que la vente itinérante, le travail sexuel, la mendicité, etc. Certaines activités parmi lesquelles les activités politiques sont définies comme une " utilisation abusive de l’espace public" : réunions dans la rue, diffusion de tracts, collage d’affiches, pancartes sur les balcons, etc... Ces politiques, qui se généralisent partout en Europe, montrent que les migrants ne sont pas les seuls menacés par le développement du contrôle et de la répression. Les frontières intérieures se multiplient pour nous touTEs, et plus particulièrement pour les chômeurs et travailleurs précaires.
La caravane se veut être un pas de plus dans la construction et le renforcement d’un mouvement européen pour la liberté de mouvement et la fermeture des centres de rétention. Cette Caravane est passée par Ceuta en novembre, elle passera par Barcelone en juin afin de dénoncer les politiques européennes en matière d’immigration (augmentation progressive des dispositifs de contrôle, augmentation des expulsions, impossibilité d’accéder à un statut régulier). La caravane souhaite relier les différents réseaux qui, l’année dernière, ont pris part à la journée de mobilisation du 2 avril et les réseaux de migrants présents à Barcelone. Nous espérons aussi que cette Caravane trouve une continuité dans d’autres villes européennes. En outre, les rencontres Fadaiat (fadaiat.net) pour les libertés de mouvement et de connaissance se déplaceront de Tarifa à Barcelone. Pendant une semaine, elles fonctionneront comme un lieu réflexion et d’échange d’expériences, comme un centre de ressources pour la Caravane. Nous voulons que, du 23 au 25 juin, Barcelone soit traversé par touTEs pour rendre visible et dénoncer les frontières intérieures, réaliser des assemblées communes entre précaires et migrants. Nous voulons aussi appeler à une manifestation européenne avec trois revendications principales : Régularisation sans condition de tous migrants ce qui se trouvent déjà en Europe, liberté de mouvement, fermeture des centres d’enfermements des étrangers et fin de l’externalisation du régime de frontières. Nous vous attendons.
Première proposition posée par l’espace Désobedientes de la fronteras (Barcelona), Caravane Européenne par la Liberté de mouvement, seconde étape Barcelone, troisième étape...