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Nicolas Sarkozy
profite des congés d’été et de la vacance des cervelles qui va de pair pour
sortir en « Témoignage » un programme de gouvernement en forme
d’autobiographie à la première personne rédigé par un autre, un
« nègre » comme on dit dans les milieux littéraires, ce qui ne manque
en l’occurrence pas de sel, considérant la politique prônée par le personnage
en direction des gens de couleur.
Certes, tout le
monde est supposé connaître ces pratiques de marketing et de commerce, les
journalistes les premiers, mais il ne serait peut-être pas inutile, plutôt que
de considérer le public pour plus savant qu’il ne l’est, de rappeler à chaque
interview du considérable auteur qu’en réalité un illustre inconnu lui a prêté
sa plume et les conseillers de Bush Jr leurs pensées.
Cela remettrait
dans les têtes futiles des consommateurs d’infos prémâchées par les médias de
masses quelques idées en place et Sarkozy à la sienne, celle d’un faiseur.
Pour celles et ceux
qui ne le connaîtraient pas encore, Lipovetsky est le plus pertinent épigone de
Jean-François Lyotard, le penseur de la postmodernité (1), et le
socio-philosophe qui a le mieux cerné et cela à peu près avant tout le monde,
en particulier dans « L’ère du vide » (83) et « Le règne de
l’éphémère » (87) les nouveaux modes de pensée, enjeux économiques et
processus d’intégration sociale nés de la fin des « grands récits » (encore
qu’il conviendrait de démontrer que le marché n’est pas aussi, à l’instar du judéo-christianisme,
du marxisme, de la mystique nationaliste et d’une façon générale de toutes les
utopies fédératrices, un « grand récit »(2)).
Eh bien, il s’agit
d’évaluer les poids médiatiques respectifs d’un grand penseur infiniment plus
discret que les petits maîtres qui encombrent revues et écrans (les Ferry, Finkielkraut,
Bruckner, Levy et Cie) pour y développer avec componction des truismes et d’une
marionnette politicienne infiniment envahissante, poids qui donnent bien la
mesure du vide qui nous sert de futur politique et du goût effréné qu’éprouvent
pour ce néant, sinon les foules, du moins les voix de la presse qui s’informent
et s’expriment pour elles.
Mathias Delfe