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Edité en 2005 par l’Association pour l’Art et l’Expression Libre de Toulouse, « Sara ou le combat d’une mère » retrouve aujourd’hui tout son sens avec la condamnation de tortionnaires de la dictature argentine à Buenos Aires. Les dictatures de toute sorte sont loin d’avoir dit leur dernier mot, la ténacité de Sara et des Mères de la place de mai nous rappelle que seule la lutte paie. Des exemplaires sont toujours disponibles : ne pas hésiter à passer
commande.
Aujourd’hui
« C'est une réparation », a dit à l'AFP Sara Méndez, 66 ans, figure de la défense des droits de l'Homme en Uruguay. « Cet arrêt est le fruit de 30 ans de lutte pour condamner les coupables », a-t-elle ajouté.
Le 31 mars 2011, le général argentin à la retraite, Eduardo Cabanillas, a été condamné à une peine de réclusion à vie pour avoir dirigé en 1976 le centre de tortures « Automores Orletti » à Buenos Aires dans le cadre du Plan Condor mis sur pied par les dictatures d'Argentine, du Chili, du Paraguay, du Brésil, de la Bolivie et de l'Uruguay en vue d'éliminer leurs opposants. L’ancien policier, Raul Guglielminetti, alias « Mayor Guastavino », a été condamné à 20 ans de prison, tandis que les membres des services de renseignement Eduardo Ruffo et Horacio Martinez Ruiz ont été condamnés à 25 ans de prison. Rappelons que la dictature argentine (1976-1983) a fait 30.000 morts et disparus.
L’histoire de Sara
De tendance libertaire, Sara Méndez a fui la dictature militaire uruguayenne (1973-1985) en Argentine qui tombe à son tour, en 1973, sous le joug de la dictature de Jorge Videla en 1976. Le 13 juillet 1976, comme beaucoup d’autres, elle est arrêtée à son domicile avec Simon, son bébé de 20 jours, puis emprisonnée et torturée à Orletti avant d'être transférée en avion par les militaires uruguayens avec 140 autres compatriotes, dont la plupart ont disparu. Simon a été enlevé peu après son arrestation. A sa libération en 1981, elle continue la recherche de son fils en Uruguay. En 1984, à la fin de la dictature en Argentine, elle rejoint les Grands-mères de la place de Mai qui recherchent leurs petits-enfants disparus (500 environ). En accouchant dans les centres de torture, la plupart des mères ont disparu en même temps que leurs enfants. Elles comprennent vite que l'appropriation des enfants de prisonnières a été systématique et organisée. Ce n’est qu’en 2002, après 25 ans de recherche acharnée, qu’elle retrouve la piste de Simon. Elle le rencontre pour la première fois en mars 2002.
Il a 25 ans.
Genèse du livre
Le journaliste uruguayen Carlos Amorin, lui-même réfugié politique à Paris pendant 10 ans, participe à la recherche des disparus dès son retour en Uruguay où il rencontre Sara Méndez qui devient son amie. Pour l’hebdomadaire Brecha, il écrit à plusieurs reprises des articles sur l’enlèvement de son fils Simon. Puis tous deux décident de travailler ensemble à une forme écrite de son histoire. En 1996, un premier livre est édité en Uruguay et un deuxième en 2002 quand ils retrouvent Simon. En 2004, des membres de l’AAEL de Toulouse rencontrent Carlos Amorin à la Communidad del Sur de Montevideo. D’un commun accord, ils décident de traduire le livre en français. En 2005, Sara ou le combat d’une mère est édité à Toulouse et distribué dans toute la France.
AAEL, 8, rue de Bagnolet 31100 Toulouse / aael-toulouse@sfr.fr / http://aael-toulouse.eklablog.com/