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Le Comité de solidarité avec les Indiens des
Amériques (CSIA-Nitassinan), ONG française de défense des droits des
peuples autochtones, s'insurge contre la décision de la Commission des
libérations conditionnelles des États-Unis de ne pas libérer le
prisonnier politique amérindien Leonard Peltier, militant de l'American
Indian Movement (AIM) qui est incarcéré depuis trente-trois ans dans
une prison fédérale. La Commission des libérations conditionnelles a
annoncé arbitrairement, le 20 août dernier, que le prochain réexamen de
son cas sera programmé en 2024 (Leonard Peltier aura alors
soixante-dix-neuf ans). Amnesty International, qui réclame depuis de
nombreuses années la libération de Leonard Peltier, a également fait
part de sa déception devant cette décision négative. "C'est en
accordant à Leonard Peltier une libération conditionnelle que l'on
servirait au mieux la justice, a déclaré Angela Wright, chercheuse
d'Amnesty International aux États-Unis. Compte tenu des questions qui
se posent autour de sa condamnation, et vu que les recours en appel
devant les tribunaux sont épuisés depuis longtemps et qu'il a déjà
passé plus de trente-deux années en prison, nous prions instamment le
Comité des libérations conditionnelles de revenir sur sa décision."
La
prochaine bataille sera donc la demande de grâce présidentielle au
président Obama... En janvier 2001, le président Bill Clinton, malgré
ses promesses, n'a pas eu le courage politique de lui rendre sa
liberté, en évitant de lui accorder une grâce le dernier jour de son
mandat en raison des pressions du FBI sur cette affaire. Aujourd'hui,
la communauté amérindienne, comme toutes les autres minorités aux
États-Unis, attend des signes de véritables changements, notamment la
fin des discriminations raciales et sociales, ainsi qu'une justice
équitable pour tous. Betty Ann Solano, sœur de Leonard Peltier et
directrice de son Comité de défense (le Leonard Peltier Defense/Offense
Committee) a récemment lancé un appel émouvant au président Obama :
"Nous [Amérindiens] avons besoin de guérir les blessures du passé qui
nous ont été infligées par le gouvernement américain. Président Obama,
en accordant votre grâce à mon frère, vous serez reconnu comme celui
qui aura su faire le premier pas vers la paix et la réconciliation avec
nos communautés." Pour lancer la campagne pour la grâce présidentielle
et montrer la détermination des autochtones des États-Unis de voir
Leonard Peltier libre, un chef spirituel amérindien, Ben Carnes
(Choctaw d'Oklahoma), a entamé le 5 septembre un jeûne devant la Maison
Blanche à Washington DC.
Le 12 septembre prochain, Leonard Peltier va avoir soixante-quatre ans. Bien qu'innocent, il aura passé injustement plus de la moitié de sa vie en prison. C'est pour cela qu'il ne faut pas l'oublier.
En
France aussi plusieurs initiatives en faveur de Leonard Peltier vont se
succéder : compilation de soutien avec de nombreux artistes,
conférences et tournées de représentants amérindiens, etc., sans
oublier les rassemblements tous les mercredis devant le consulat des
États-Unis à Paris, au côté de celles et ceux qui luttent pour la
libération du journaliste africain-américain, Mumia Abu-Jamal.
QUI
EST LEONARD PELTIER ? / Leonard Peltier, indien
Anishinabe/Lakota-Sioux, est incarcéré depuis 1976 aux États-Unis pour
un crime qu'il n'a pas commis. Il a été condamné à deux peines à
perpétuité
consécutives. Amnesty International le considère comme un
prisonnier politique, qui "devrait être libéré immédiatement et sans
condition". Il est une des victimes de la guerre cachée menée dans les
années 1970 par le gouvernement américain et le FBI contre l'American
Indian Movement (AIM, Mouvement indien américain). Leonard
Peltier est devenu le symbole de la résistance des peuples indigènes au
niveau international. Il est soutenu par Nelson Mandela, Desmond Tutu,
Rigoberta Menchú, le président Evo Morales, Robert Redford, le
sous-commandant Marcos, Mumia Abu Jamal, le Parlement européen et par
plusieurs millions de personnes à travers le monde. Que fera le
président Obama pour Leonard Peltier ?
Pour plus d'informations :
En France : CSIA-Nitassinan, 21 ter, rue Voltaire, F-75011 Paris
info@csia-nitassinan.org
http://www.csia-nitassinan.org/lpdoc.htm
Aux États-Unis : LPDOC – Tél : 001-701-235-2206
http://www.whoisleonardpeltier.info
COMMUNIQUÉ DU 21 AOÛT 2009
Communiqué d'Eric Seitz, avocat de Leonard Peltier
Les
vieux rescapés de l'administration Bush au sein de la Commission
américaine des libertés conditionnelles ont aujourd'hui adopté la
position du FBI : toute personne potentiellement impliquée dans la mort
de ses agents ne devra jamais obtenir de conditionnelle et devra rester
en prison jusqu'à sa mort.
Il a été juridiquement établi que le
FBI (même s'il ne l'a jamais reconnu) a fabriqué des preuves et
présenté de faux témoignages au procès de Leonard Peltier ; la conduite
de M. Peltier a été exemplaire, pendant 33 ans d'incarcération,
prouvant ainsi la recevabilité de sa demande de libération
conditionnelle ; des lettres et des pétitions demandant sa libération
ont été envoyées par millions aux États-Unis et dans le monde entier,
notamment par un des juges qui avait précédemment statué sur sa
libération conditionnelle ; M. Peltier vieillit et sa santé se dégrade
; pourtant, la Commission des libertés conditionnelles l'a aujourd'hui
informé que "sa libération sur parole déprécierait l'importance du
délit présumé et encouragerait le non respect de la loi", repoussant la
possibilité d'une prochaine audition à 2024.
Voici donc les
agissements extrêmes de cette même communauté du maintien de l'ordre
qui a instauré l'emprisonnement à durée indéterminée pour les
adolescents suspectés de terrorisme, la torture et les meurtres dans
les prisons de la CIA de par le monde, et encouragé l'irrespect
généralisé pour les valeurs démocratiques de justice sur lesquelles ce
pays s'est soi-disant construit. Ce sont ces mêmes institutions qui
n'ont jamais traité les autochtones avec respect ou dignité, qui n'ont
jamais reconnu leur responsabilité pour des siècles d'intolérance et
d'abus.
Pendant l'audition de libération conditionnelle, le 28
juillet dernier, Leonard Peltier a exprimé des regrets et a reconnu
avoir eu un rôle dans les incidents qui ont provoqué la mort des deux
agents du FBI et d'un activiste amérindien, suite à une fusillade sur
la réserve de Pine Ridge. M. Peltier a insisté sur le contexte dans
lequel la fusillade a eu lieu, un contexte de guerre entre des leaders
tribaux corrompus, soutenus par le gouvernement, d'un côté, et des
traditionalistes amérindiens et jeunes activistes de l'autre. Il a à
nouveau nié - comme il l'a toujours fait - avoir souhaité la mort de
qui que ce soit ou d'avoir tiré les coups de feu qui ont tué les deux
agents. Il a d'ailleurs rappelé aux membres de la commission qu'un de
ses coaccusés a récemment admis avoir tiré les coups de feu mortels. Il
est donc faux de dire que Leonard Peltier a "exécuté deux agents du
FBI" comme l'affirme pourtant la Commission de libération
conditionnelle ; et il n'y a toujours pas de preuves crédibles de la
responsabilité de M. Peltier pour les coups de feu mortels,
contrairement à ce que déclare le FBI. De plus, étant donné les
pratiques corrompues au sein même du FBI, il est absurde de dire que la
libération conditionnelle de Leonard Peltier "dépréciera l'importance"
de sa conduite et/ou "encouragera le non respect de la loi".
Nous
continuerons à demander la libération conditionnelle et la grâce
présidentielle pour Leonard Peltier pour mettre fin rapidement et
équitablement à cette injustice qui dure depuis trop longtemps.
Eric Seitz,
avocat de Leonard Peltier
(traduction : Céline Planchou pour le CSIA-Nitassinan)
Leonard Peltier Defense Offense Committee (LP-DOC)
PO Box 7488, Fargo, ND 58106
Tel: 001-701/235-2206
e-mail:
contact@whoisleonardpeltier.info
http://www.whoisleonardpeltier.info