Lu sur
Le Monde libertaire : "S’il est un domaine où la réflexion ne s’est que peu aventurée – y
compris dans une partie de la mouvance anarchiste –, c’est bien celui de
la vie quotidienne. Serait-ce dévalorisant par rapport aux luttes plus
classiquement « politiques » ? Dans son
Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations,
Raoul Vaneigem écrivait : « Ceux qui parlent de révolution et de lutte
de classes sans se référer explicitement à la vie quotidienne, ceux-là
ont dans la bouche un cadavre. » (La réciproque est évidemment aussi
vraie.) Parce que la critique de la « modernité » est riche
d’enseignements. Elle permet de mettre en lumière les effets sociaux et
psychologiques de cette modernité, les processus de déshumanisation. La
société actuelle tend en effet à atomiser les individus, à cloner des
consommateurs isolés, à interdire la communication. Évoluant sous le
règne de la marchandise, intégrant toutes les dimensions de l’existence,
détournant notamment la capacité créatrice, cette vie quotidienne est
génératrice d’uniformisation, d’ennui. Et s’il est un aspect révélateur
de cette « aliénation », c’est celui du temps. Gratte-ciel de béton,
enseignes de néon, mais aussi fast-foods et villes construites pour la
voiture.
Lire la suite
ici