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Hacktivist news service : "Deux camions contenant 140 kg de plutonium militaire américain sous forme de combustible nucléaire (MOX) sont arrivés cette nuit à 22h10 à l'usine de la Cogéma de La Hague. Le convoi avait quitté l'usine de fabrication de MOX à Marcoule (Gard) dans la nuit de lundi à mardi et parcouru plus de 1000 kilomètres via Lyon, Dijon, Troyes, Reims, St Quentin, Amiens, Le Havre et Caen en passant par le pont de Tancarville. Le plutonium sera alors re-conditionné sur place avant d'être transporté au Port de Cherbourg d'où il partira par bateau vers les Etats-Unis et le port de Charleston.
Alors que le premier camion contient quatre assemblages de MOX réutilisables dans le réacteur américain, le second transporte deux assemblages de déchets qui eux ne pourront être réutilisés. "La Cogéma confirme ainsi l'absence de viabilité à long terme de sa stratégie car, après ses multiples retards dans le planning initial et cinq mois de travaux et de transformation, elle se retrouves avec toujours plus de plutonium à gérer, analyse Frédéric Marillier responsable de la campagne Déchet à Greenpeace. Que va faire l'industriel de ces déchets ? Où seront-ils stockés ? Encore de nouvelles questions sans réponses."
Greenpeace dénonce l'hypocrisie de l'industrie du plutonium qui prétend travailler pour la paix. Pourtant durant les cinq mois de fabrication du MOX américain, l'usine de La Hague a produit plus de 4 tonnes de plutonium ! Et l'option MOX vient de montrer son inefficacité : le problème de prolifération reste donc entier pour un tiers du plutonium ! Greenpeace rejette le transport et l'utilisation de tout matériel nucléaire militaire et appelle à un traité international qui bannit la production et l'utilisation des matières fissiles utilisables à des fins militaires. Une fois de plus, ce transport s'est déroulé dans la pire opacité et celle-ci n'est en aucun un gage de sécurité et de sûreté pour les populations. Les risques d'accidents, d'attentats et de prolifération demeurent et croissent de manière exponentielle avec le développement de l'activité nucléaire. Greenpeace s'oppose à ce chantage inadmissible.
L'expert américain en sécurité nucléaire Ronald E. Timm conclut ainsi dans sa dernière étude que ce transport du plutonium états-unien en France représente un risque extrêmement élevé en terme de sécurité tout comme les transports franco-français réguliers de matière fissile entre les sites de La Hague et de Marcoule. Le Cogéma oublie en outre de signaler que tant qu'il n'est pas en réacteur, le MOX représente les mêmes risques pour une utilisation militaire que la poudre de plutonium et nécessite donc, selon les normes internationales, le même niveau de protection.
"Ce programme favorise surtout l'industrie nucléaire et son développement économique en France mais également en Russie et aux Etats-Unis" conclut Yannick Rousselet, responsable de la campagne nucléaire pour Greenpeace France. "Les Etats qui disent vouloir lutter contre la prolifération nucléaire devraient donc d'abord agir de manière concrète, réelle et rapide contre ce type de transport avant qu'une catastrophe n'arrive."
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