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lu sur collectif-rto. : " Souvenez vous : en ce terrible printemps de 2007, chaque soir, à la télé, c’était la chasse aux chômeurs, entre autres. L’estomac noué, vous regardiez, terrorisé, le candidat de l’UMP vous montrer du doigt, vous l’"assisté", le "fraudeur", le responsable de tous les malheurs de la France, avec les jeunes pauvres et les sans papiers.
Vous rasiez les murs, désertiez les repas de famille, ou il y avait toujours quelqu’un pour dire " qu’il y avait quand même des abus ", que "ceux qui travaillaient dur n’en pouvaient plus de payer pour les autres.
Les autres candidats suivaient à la trace le futur Président : et de journaux télévisés en émissions "débats ", vous sentiez venir le pire, et les médias l’appeler de leur voeux.
Peut-être avez vous jeté votre télé, et rêvé d’une panne générale qui stopperait la propagande.
Le soir des élections, ils sont allés couper des câbles et l’espace de quelques heures, les voix ignobles se sont tues dans un coin de France.
Lorsqu’ils se sont fait arrêter, ils ont assumé leur acte : l’un d’eux parce qu’il était chômeur a fait de la préventive. Les deux ont été soumis à un contrôle judiciare très strict.
Depuis, en Grèce, un soir de révolte massive, d’autres précaires ont interrompu en direct le discours du premier Ministre contre la colère de la rue.
Ils n’avaient rien à dire d’autre que le message inscrit sur leur banderole
C’est ce même message que Guilhem et Rémi, deux précaires parmi tant d’autres ont eu le courage de faire passer, à un moment ou tant d’entre nous étaient hypnotisés par le serpent médiatique, paralysés par l’angoisse et l’impuissance.
Aujourd’hui les luttes ont repris et devant leur ampleur, les médias se font à nouveau caressants et compréhensifs, devant l’ampleur des licenciements, comment taper sur les "chômeurs qui ne veulent pas travailler " ? La télé n’ose plus guère taper sur les "assisté(e)s à 400 euros, de peur que la comparaisons avec les assité(e)es de la finance à plusieurs centaines de milliards ne fasse encore monter la colère qu’expriment les ouvriers, les salari(é)es , les précaires , les jeunes dans la rue et dans les luttes.
Le 14 janvier, et après, soyons nombreux à exprimer notre solidarité à Guilhem et Rémi qui ont agi quand nous n’osions pas encore le faire, qui ont fait taire la propagande malgré la répression prévisible, parce qu’il fallait bien commencer par quelque chose. Ecrivez leur, envoyez du fric au comité de soutien, participez au débat sur les médias organisé le 14 , diffusez la lettre ou ils expliquent leur acte.
Toute les infos sont ici
Lettre de Guilhem et Rémi
Éclaircissements
Nous avons, le soir des élections, interrompu les émissions de télévision en coupant les calbes des émetteurs. Cet acte, realisé par de personnes libres de toute contrainte et non influencées n’est ni commandité, ni orchestré par une quelconque organisation, chacun étant libre de son choix. Il a été réalisé en contestation de l’influence des média de masse, formant une entrave au déroulement d’une véritable démocratie.
Y avait-il une alternative aux résultats déjà programmé de l’affrontement entre le ps et l’ump ?
Peut-on dire que nous vivons dans une démocratie lorsque les questions et les réponses sont déjà établies et ne sont données que par des média manipulateurs aux mains d’intérêts financiers directement liés aux politiques ?
On vous dira que nous avons nui à la démocratie ; mais en quoi les personnes privées de télévision ce soir là étaient privées de réflexion ou de capacité à réagir et à débattre ? Nous préférions que nos « voisins » débattent entre eux, plutôt qu’avec leur poste de télévision.
Cet acte n’étant que symbolique, nous n’avons pas souhaité le revendiquer sur le moment parce que nous pensions qu’il parlait de lui-même ! Ensuite deux personnes sont aujourd’hui inculpées. Les média usent déjà des qualificatifs de « saboteurs », « commandos », « comparses »... reprenant ainsi directement les mots du procureur. Nous n’avons jamais voulu commettre d’acte totalitaire visant à renverser la démocratie mais susciter une réflexion.
Cet acte était-il bien choisi ? Nous ne détenons pas de vérité quant à cette question. Certes nous étions conscients à l’époque des faits, d’un risque. Toutefois, l’inculpation choisie par la justice d’association de malfaiteurs est disproportionnée, deux personnes risquent aujourd’hui de lourdes peines. Nous dénoncer ? Nous constatons que cela ne fera qu’alourdir l’ensemble des sanctions. Quelques foyers n’ont pas eu de télévision pendant une soirée. Certains en ont été gênés, d’autres ont ri, et la plupart se sont couchés plus tôt. Cela nécessite-t-il de mettre deux personnes en prison pendant des années ? Puisque telle semble être l’intention de la justice. Deux questions se posent aujourd’hui aux gens ici présents :
1- Cette peine encourue n’est-elles pas disproportionnée ? Ne mérite-t-elle pas d’être contestée ?
2- Les motivations de cet acte méritent-elles d’être soutenues ?
Vous vous poserez sans doute des questions, ce problème en soulève tant ! Nous pensons que nous n’avons pas de meilleurs réponses que celles que vous pourrez apporter. »
Courrier adressé au comité de soutien, puis paru dans Midi Libre le 14 septembre 2007.