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Marginalia : "
Jeudi 2 août 2007, 42 rue de Cambronne, Paris 15ème, face au siège de l’Adoma (ex-Sonacotra)
On
n’était pas nombreux, une petite quarantaine à peine. Militants en
vadrouille estivale, résidents « sans-papiers » qui ont peur de se
faire rafler, essoufflement des mobilisations ?…
17h45, une délégation est reçue par l’Adoma: un élu du 20ème, l’avocat des résidents menacés d’expulsion, un membre du Copaf (Comité pour l’avenir des foyers), deux représentants du foyer La Duée. Ils en ressortiront à 19h30, soit près de deux heures plus tard.
A
propos des arriérés sur les loyers, il semble qu’une négociation se
dessine. C’était le volet le moins compliqué de l’affaire, les sommes
étant du reste dérisoires. Au sujet des « surnuméraires » bien sûr
c’est plus difficile, beaucoup plus. La Sonaco s’en tient à sa ligne de
toujours, immuable : le règlement c’est le règlement, c’est une
question de sé-cu-ri-té, point. Lorsqu’il est fait remarquer que
question sécurité (robinets qui fuient 24h/24, prises de courant
défectueuses et dangereuses, issues de secours bloquées depuis des
lustres, etc.) ça laisse effectivement à désirer, le poisson est
apparemment vite noyé. Le dialogue est souvent tendu, nous rapporte la
délégation.
Dehors,
pendant que quelques slogans sont scandés au mégaphone histoire de
mettre un peu de pression pendant les discussions qui ont cours à
l’intérieur, on discute avec les résidents présents, dont certains
habitent au foyer depuis son ouverture (1980). Tous soulignent le fait
qu’ils travaillent, et dur. Les conditions de vie déplorables sont
évoquées : cuisines collectives fermées sous prétexte de rénovation et
mise aux normes et jamais rouvertes, manque de WC (« le matin, avant
d’aller bosser, il faut faire la queue »), manque de point d’eau dans
les étages (« il faut souvent descendre au sous-sol pour trouver de
l’eau »), ascenseurs en panne pendant des mois… Une litanie tout ce
qu’il y a de plus digne cependant. Un ras-le-bol et des désirs de
conditions de vie décentes. Il est également rappelé que deux personnes
logeant dans une chambre de 17 m2 paient chacune 223 euros par mois…
En conclusion :
La
lutte continue ! Ne pas faiblir dans la mobilisation, rester vigilants,
surtout pendant l'été, période toujours propice à des coups fourrés.
Continuer de démarcher auprès des résidents pour qu’ils intègrent des
collectifs, ce qui est de toutes façons vital si on a en plus des
problèmes de titre de séjour, ne pas rester isolé, ne pas avoir honte,
parler de ses problèmes administratifs ou financiers… Pour les assos et
les orgas, activer les réseaux et continuer à diffuser l’info.
Avant
tout début de semblant de rénovation du foyer, nécessité de mettre en
place une table ronde pour régler le problème des menaces d’expulsions
: cadres de l’Adoma, résidents, élus du 20ème, associations, voisins…
Téléphoner,
écrire ou faxer au Préfet de police de Paris pour que soient
immédiatement annulées les procédures permettant aux forces de l’ordre
de pénétrer dans les foyers, ce qui est inacceptable.
Pour
faire avancer le dossier, il s’agit de bien montrer que les cas des «
surnuméraires » sont des cas de mal-logés, des sans logis comme
beaucoup surtout en région parisienne, victimes de l’exclusion et de la
stigmatisation, ceux qui ne peuvent avoir accès au marché locatif
classique (« quand j’appelle pour une annonce et qu’on entend ma voix
d’africain, on me dit systématiquement que le logement est déjà pris
»), ni aux logements sociaux (non prioritaires car célibataires sans
enfants).
quelques slogans :
Pas de police dans les foyers !
Non aux expulsions !
Droits des locataires, droit d’héberger !
Adoma, Sonacotra
Rendez-nous nos cuisines !
etc.
Pour mémoire et plus d'explications, voir l'appel au rassemblement.
Hier j'avais pas pris mon appareil mais voici quelques photos de mobilisations passées ou d'autres foyers, et un «mini-docu».A suivre...