On croyait la discussion sur la religion terminée. Sur ce point, au moins, il semblait y avoir un accord entre tous les athées depuis au moins deux siècles. La religion n’était pas seulement « l’opium du peuple ». C’était une réalité du passé définitivement condamnée.
Mais la religion a la vie dure, plus dure (pour le moment) que les idées socialistes et révolutionnaires plutôt mal en point actuellement.
On assiste donc à un étrange ballet de certains « progressistes » et
autres contempteurs de Dieu.
Avec d’un côté ceux qui (longtemps après Mao et Pol Pot il est vrai)
commencent à (re)trouver du charme aux discours religieux les plus
radicaux, de la théologie de la libération à l’Islam des pauvres, en
passant par le féminisme musulman, les discours de Tariq Ramadan et la
dénonciation des caricatures de Mahomet.
Et de l’autre côté ceux qui au nom d’un athéisme intransigeant et
ossifié n’hésitent pas à ré-enfiler les vieilles bottes de
l’ethnocentrisme et du colonialisme, à s’opposer (de façon sélective)
aux constructions de mosquées et à mobiliser toutes les peurs actuelles
autour d’une prétendue « invasion » musulmane dans les banlieues
ouvrières.
On le voit face à la religion, la confusion règne.
Or, les religions ont de grandes ambitions : réclamer – au nom de la
liberté de penser – l’interdiction de critiquer les croyances, leurs
pompes et leurs œuvres. En témoigne l’appui marqué des hiérarchies
catholiques et juives à l’action en justice de la très réactionnaire
UOIF (Union des Organisations Islamistes de France) contre « Charlie
Hebdo »lors de l’affaire des caricatures de Mahomet, tandis qu’une
poignée de députés de notre belle République laïque tentaient de faire
passer une loi rétablissant le délit de blasphème.
En fait, ce qui pose problème n’est pas le fait de croire ou de ne pas
croire, mais la volonté des croyants et de leurs chefs de vouloir
contrôler la vie de chacun. Ce qui pose aussi problème, c’est la
volonté des politiques de manipuler les religions pour mieux asseoir
leur pouvoir. Des catholiques Sarkozy, Le Pen et Chavez, au protestant
Bush en passant par le musulman Nasrallah, tous les dirigeants
politiques instrumentalisent Dieu à leur service, celui des patrons,
des exploiteurs et des États.
Nous vous invitons à venir discuter de la confusion actuelle dans
certains milieux révolutionnaires et altermondialistes, des liens entre
religion et politique et des raisons pour les anarchistes et les
révolutionnaires de s’opposer radicalement à l’idée de Dieu. La
discussion se fera avec Yves Coleman, à l’occasion de la sortie du
numéro de « Ni Patrie Ni Frontières » intitulé « Dieu, race, nation :
mythes mortifères ».
Rencontre débat avec Yves COLEMAN et Daniel
COLSON
samedi 8 décembre 2007 à 15 heures
Librairie libertaire LA GRYFFE, 5 rue Sébastien Gryphe 69007 LYON,
France.
Ouverte du lundi au samedi inclus de 14 heures à 19 heures.
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