Lu sur
UtopLib : "Je viens de découvrir l’œuvre architecturale (et quasi-philosophique) de
Friedensreich Hundertwasser (1928-2000), également peintre. Je suis séduit (conquis ?) et vous invite, vous aussi, à le (re)découvrir.
Il a essentiellement construit
en Autriche, en Allemagne,
et un peu ailleurs (Japon, Suisse…).
Selon
Ekopedia,
«pour Hundertwasser, l’écologie est clairement le mot d'ordre de l'avenir. C'est la raison pour laquelle il est indispensable de réconcilier la nature à l'homme. L'exemple le plus probant en la matière est sans nul doute
"l'arbre locataire ".
À court terme, il s'agit surtout d'améliorer notre contexte de vie, en le rendant plus agréable et plus vivable. A moyen et long terme
la réussite est totale, puisque les arbres régulent l'écoulement de l'eau
et contribuent à diminuer le taux de pollution. (…) »
Un extrait, au hasard ou presque, d’un des textes d’Hundertwasser. Juste pour le plaisir :
«
Depuis qu'il y a des urbanistes endoctrinés et des architectes
partageant les mêmes opinions, nos maisons sont malades. Elles ne sont
pas malades pour la première fois, elles ont déjà été conçues et ont vu
le jour en tant que maisons malades. Ces nombreuses maisons que nous
supportons tous à des milliers d'exemplaires n'ont ni émotions ni
sentiments, elles sont dictatoriales, insensibles, agressives, impies,
lisses, stériles, sans ornements, froides et non romantiques, anonymes
et vides. Elles donnent l'illusion de la fonctionnalité. Elles
dépriment tellement qu’occupants et passants tombent malades. Songeons
que 100 personnes habitent dans une maison, mais que 10000 personnes
passent devant chaque jour et elles souffrent tout autant que les
occupants, si ce n'est davantage, du rayonnement déprimant de la façade
d'une maison insensible. […]
Les
architectes ne peuvent guérir ces maisons malades qui rendent malades,
car autrement ils ne les auraient pas construites. Il faut donc créer
une nouvelle branche professionnelle de médecin de l'architecture.
Le
médecin de l'architecture ne fait rien d'autre que de rétablir la
dignité humaine et l'harmonie avec la nature et avec la création
humaine... Sans commencer par tout démolir, rien qu'avec des
modifications aux points stratégiques, sans beaucoup de mal et de
moyens financiers. Transformer des cours d'eau rectifiés en fait
partie, tout comme rompre le profil stérile et plat de la ville ;
transformer les sols en une surface accidentée, ondulée ; laisser
pousser une végétation spontanée dans les interstices des pavés et les
fissures des murs, là où ça ne gêne pas ; varier les fenêtres et
l'arrondi irrégulier des coins et des bords.
Le
médecin de l'architecture est également compétent dans le domaine des
opérations chirurgicales encore plus décisives, telles que couper des
murs, ériger des tours et des colonnes. Il suffit de permettre le droit
à la fenêtre, de planter de la verdure sur le toit, de laisser pousser
de la vigne vierge et d'installer des arbres-locataires. Si on laisse
danser les fenêtres, en les façonnant de diverses manières et en casant
ou en laissant se faire autant d'irrégularités que possible sur les
façades et à l'intérieur, la maison peut guérir, la maison commence à
vivre. Toute maison, aussi laide et malade soit-elle, peut guérir. (…) »
Visuels ci-dessus : œuvres d'Hundertwasser.
> Une jolie page de photos des bâtiments de FH à Vienne, ICI. > Un site (anglais/allemand) sur son œuvre, ICI.
kuriakin