Lu sur
OCL :
"Au-delà des controverses stériles entre culturalisme et naturalisme dans
lesquelles s’enferment les activistes du genre et leurs opposants
conservateurs, ce livre tente une critique politique d’une conception du
« genre » qui a perdu tout rapport avec l’idée première de genre
humain.
Après l’échec du dernier assaut révolutionnaire contre le capitalisme –
celui des années 1967-77 –, autonomie, identités particulières et
multiples, affirmation des subjectivités sont devenues les valeurs et
pratiques dominantes de l’individu egogéré.
Dans les domaines de la sexualité humaine, l’accentuation de la
particularisation des rapports sociaux et la capitalisation de quasiment
toutes les activités humaines engendrent maintenant la négation des
déterminations à la fois naturelles et sociales du sexe. Celui-ci n’est
plus perçu que sous sa forme sociale construite et franglicisée de
« genre ».
Au mouvement des femmes qui visait des droits généraux
s’est substituée la pression de minorités sexuelles qui tirent leur
dynamique idéologique de leur ancienne répression. Divers activistes du
« genre » vont alors dénoncer les dimensions à la fois trop naturalistes
et universalistes d’une conception du sexe qui, selon eux, entretient
un rapport de dépendance trop étroit avec la norme hétérosexuelle et non
plus simplement avec un système patriarcal en voie de dissolution.
De l’abolition du sexe en passant par la multiplication des « genres »,
tout semble, pour eux, affaire de libre choix sur fond d’une confiance
aveugle en les possibilités offertes par la science. Cette nouvelle
idéologie se présente comme une évidence qui s’imposerait à tous, alors
qu’elle réduit la conscience qu’on pourrait avoir de notre finitude
humaine à une simple croyance au mythe dune nature humaine
160 pages - 15 euros