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Des lieux de travail et d’ennui, où tu sais au fond de toi-même que tout un chacun y est interchangeable, exposé brutalement à la comparaison du « moins cher ailleurs ou du plus rentable autre part ».
L’exploitation galopante -en toute quiétude- d’autres contrées, d’autres humains, qui pourraient être tes frères ou tes potentiels amis à force de te ressembler.
Et cette bonne conscience poisseuse de ceux qui tiennent les rênes de ce destin orchestré à usage mercantile, volant jusqu’à ton bol de riz mille fois mérité, avec ce petit air plein de morgue des « bien-nés », si seyant aux faciès repus et liftés.
Ils connaissent parfaitement la route que tu ne manqueras pas d’emprunter grâce à leurs pièges savamment ancrés. Etranglé et pris à la gorge tel un rat auquel tu as écumé les traits et la gestuelle à force de frôler les murs. Et ils osent t’insulter en te traitant de fumiste, de parasite, de cancrelat et ils s’amusent avec ta vie comme on joue à la roulette russe.
Pour se détendre un peu.
Et il faudrait faire semblant d’être debout et se contenter de jouer bien poliment la partition du système gangrené baignant dans des siècles d’expérience et d’impudence.
Qu’est-ce que l’on a à perdre... franchement, lorsque l’on n’a plus rien à perdre ?...
La vie ?
Mais peut-on appeler cela une vie ?
Alors la rage gagne quotidiennement du terrain, puis la tristesse squatte tes veines. Au fil d’un rasoir et d’un soleil ensanglanté.
Mais...
Des feux commencent à brûler aux abords des villes.
Demain, les flammes indomptées atteindront le cœur même des ogresses « bobotisées ». Déjà, des pillages s’organisent spontanément Pour taire la faim.
Les rues se frottent à la colère et aux rugissements.
Les temps s’enchaînent à la folie.
La pisseuse à l’âme giboyeuse.
Qu’est-ce que l’on a à perdre... franchement, sinon de tenter à l’édifice d’une autre vie.
Parce qu’après tout, un destin supposé ça se change. Personne ne naît avec une malédiction épinglée à sa chair. Le destin peut ressembler à ce que tu as dans la tête, certainement pas à ce qu’ils ont dans la leur.
La révolution est déjà là. Elle s’appelle Désespoir. Et tu sais désormais que seule, l’imagination est notre Arme. Car vu le Monde qu’ils nous ont pondu et sa laideur associée leurs carences sont prévisibles.
Alors maintenant tu sais intuitivement ce qu’il te reste à faire pour ne plus hoqueter dans la boue enuclée par leurs mirages.
Qui que tu sois
Où que tu sois
Bats-toi
L’improbable est notre allié. Nous sommes nombreux. Nous sommes l’éclaircie de demain.
Publié le 29 octobre 2005 par franca maï