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Quelle alternative au patriarcat ?
--> au-delà des anathèmes, comment supplanter le patriarcat ?
Si l’on n’intègre pas les trouvailles de l’anthropologie, si l’on n’est pas prêt à remettre en cause notre modèle amoureux, si l’on n’imagine pas d’autre forme de famille que notre famille conjugale, si l’on s’obstine à fonder la stabilité fes enfants sur la versatilité de l’amour sexuel ... à quoi bon vitupérer contre le patriarcat ?

Nombre de réflexions relatives à maints problèmes contemporains évoquent, parmi les causes du mal qu’elles analysent, l’organisation patriarcale de notre société. Qu’il s’agisse de l’aliénation, du harcèlement moral ou sexuel, de la discrimination sexiste au travail ou en politique, de la violence conjugale masculine, du sexisme, de la prostitution, de l’homophobie, de la pornographie, de la pédophilie etc., le patriarcat est fréquemment dénoncé comme responsable. Des actions “anti-patriarcat” sont repérables dans la presse, le monde associatif, le féminisme, les mouvances libertaires, les luttes sociales. Mais, au-delà de la lutte, que propose-t-on ? que fera-t-on après la victoire ? et d’abord, lutter contre le patriarcat, c’est lutter contre quoi ? contre les hommes ? contre les hétéros ? contre le mariage bourgeois ? contre la droite ? contre le capitalisme ? contre le fascisme ? contre la mondialisation ? contre quoi encore ? On est en effet pris de perplexité lorsqu’on s’interroge sur une éventuelle diversité de choix culturels qui ferait apparaître, à côté du patriarcat, une ou d’autres formes d’organisation familiale et sociale. Et l’on serait bien en peine d’une quelconque énumération. On en vient même à se poser cette question essentielle : y a-t-il une vie en dehors du patriarcat ?

Certain-e-s ont soutenu qu’il y en avait une avant : Johan Jacob Bachofen, un juriste suisse du XIXè siècle, étudia soigneusement un immense corpus antique et anthropologique révélant des us et coutumes très exotiques aux yeux occidentaux, et qu’il exposa dans un monumental ouvrage intitulé “le droit maternel”, droit qu’il considère comme primitif et indécent, heureux de l’avoir vu remplacé par le droit paternel en quoi il voit un grand progrès de l’humanité. Son travail fut repris par quelques féministes moins puritain-e-s pour évoquer un antique matriarcat ; rapidement contredit-e-s par une escouades d’historien-ne-s prouvant par A+B que cela n’avait jamais existé, elles/ils furent réduit-e-s au silence. De toutes façons, pour les réfractaires au pouvoir quel qu’il soit, tout “-arcat” (= pouvoir) est haïssable, qu’il émane des pères ou des mères. Ce qui ne rend pas inintéressant pour autant les travaux du juriste Bachofen. D’autres chercheurs mirent en lumière maintes organisations sociales étrangères au “droit paternel” : ainsi Morgan, repris par Marx et Engels, Malinowski, Makarius, Meillassoux, et quelques autres. Toutefois, l’exotisme des société étudiées (Indiens, Mélanésiens etc.) semble neutraliser leurs exemples. Une société qui se pense évoluée a-t-elle quoi que ce soit à apprendre des sauvages ? C’est ainsi que le trésor inestimable recueilli par les ethnologues depuis quelques siècles n’est bon que pour les musées ; rien de ce qui est vivant ne semble pouvoir faire exemple pour une société arrogante - qui dépense pourtant des fortunes à étudier les mœurs de la terre entière : cela semble si vain - sauf à en faire du spectacle, de belles images, des émissions pittoresques, des films insolites, de beaux livres. On observe cependant à leur étude, des bribes de ce qu’analysèrent Bachofen, Morgan, Malinowski etc. Mais que pouvons-nous en faire ? Il semble que tout cela soit inassimilable ici et maintenant.

Si le patriarcat est haïssable, si le matriarcat n’est ni probable ni souhaitable, et si tout le reste est inassimilable ... que reste-t-il à espérer au pauvre monde ?

Dans l’infinie diversité des mœurs et organisations sociales décrite par l’ethnologie, on peine à discerner ce qui caractérise précisément et concrètement le “patriarcat” ; en effet, il n’apparaît jamais comme un type de sociétés dont les invariants ressortent clairement. De même pour le problématique “matriarcat” repéré par certains observateurs. Si le patriarcat se définit comme “un type d’organisation sociale où l’autorité domestique et politique est exercée par les hommes, chefs de famille”, on ne précise pas pour autant quels sont les éléments matériels, structurels ou organisationnels qui permettent, voire favorisent cet exercice de l’autorité, on spécifie rarement sur quoi repose concrètement le pouvoir masculin. Ces imprécisions provoquent toutes sortes de confusions ; c’est ainsi que l’on parle de “matriarcat” dès que quelques femmes exercent un pouvoir auparavant masculin, ou si la famille, de plus en plus désertée par les hommes, voit les femmes y exercer de fait une autorité, ou une “puissance”, jadis paternelle. Ce qui n’est que variations superficielles est considéré comme changement essentiel. Ainsi, la notion de “matriarcat” souffre-t-elle des mêmes imprécisions. Il semble en outre que cette notion soit avant tout maniée par les polémistes, non par les scientifiques. Qu’est-ce qui définit donc réellement et concrètement le patriarcat ? qu’est-ce qui permet de le repérer lors qu’on aborde une société ?

Au-delà des mille variations qui affectent la famille dans le temps et dans l’espace, une réalité demeure toujours et partout : le groupe domestique (ou maisonnée). Pas la famille ? euh ... Si l’on entend par “famille” celle que nous connaissons, basée sur le couple parental plus ou moins constitué en réseau plus ou moins vaste, alors évidemment : non. Notre famille occidentale moderne, qu’elle soit nucléaire ou élargie, ne fait pas l’unanimité de l’humanité. En revanche le groupe domestique est universel - euh ... sauf ici et demain : en effet, chez nous, l’avenir n’est pas au groupe mais au solo (amants solo, papa ou maman solo ...) que ce soit par choix (chacun son toit) ou par accident (veuvage, séparation) ; ainsi les solos sont passés de 1 “ménage” sur 4 dans les années 80, à plus de 1 sur 3 au recensement de 99 ; cette situation est évidemment propre aux pays riches - même si elle concerne aussi les pauvres des pays riches : seules les sociétés bureaucratiques peuvent se payer ce luxe ; c’est seulement là où l’argent circule, où les besoins individuels sont pris en charge par la société, où les moyens de communication sont développés que l’on peut se payer le luxe du solo ; mais si nous étions privés de Sécurité Sociale, d’allocations, de retraites, de téléphone, de supermarchés, de voiture et de télévision ... comment pourrions-nous envisager de vivre en solo ? D’ailleurs la majorité des gens vivant seuls (en France) habitent en ville, essentiellement en centre-ville. Vivre seul-e à la campagne ou en banlieue est une gageure - et sans doute un malheur. C’est pourquoi dans toutes les sociétés non industrielles, d’aujourd’hui comme d’hier, on vit en groupe. Donc la plupart des sociétés anciennes et modernes connaissent le “groupe domestique”, et c’est là que ça devient intéressant : en effet, celui-ci est composé de manières très variées, plus ou moins sophistiquées. Et l’on pourrait s’amuser à établir, à l’instar de nos magazines, un “palmarès du bonheur” des sociétés humaines : quelles combinaisons domestiques rendent les gens le plus heureux, en choisissant les critères favoris des sociologues à savoir la postérité, la solidarité, la sexualité ?

Du côté de la postérité, on bute de toutes parts contre des obstacles au bonheur ; que le “groupe domestique” soit tribu ou individu, la plainte est continue : ici les femmes ont trop d’enfants, là elles en voudraient mais ne peuvent en faire, faute de trouver le compagnon idéal ; ici elles n’ont aucun droit sur eux, là elles doivent tout assumer ; ici les pères accaparent les enfants, ailleurs ils ne veulent pas les reconnaître ; là les femmes ont des enfants “si elles veulent quand elles veulent” mais forcent les hommes à assumer une paternité non désirée ; ailleurs les hommes engrossent des femmes et refusent d’assumer leur progéniture ... Tous ces cas ne se présentent cependant que dans les sociétés conjugalisées ; les sociétés sans mariage ne peuvent rien connaître de ces complications et des malheurs subséquents puisque les géniteurs, qu’ils le veuillent ou non, ne sont pas apparentés à leur progéniture ; mais sont par ailleurs responsables de tous les enfants de leur propre famille.

Du côté de la solidarité, il semble que cela soit plus simple. Les gens qui vivent ensemble se soutiennent mutuellement ; jusqu’à la mort ? Zut ! ça se complique ! Jusqu’à la mort, s’il n’y a pas exclusion ou séparation ; or exclusions et séparations ne sont pas des exceptions : les individus qui dérogent à la loi de certains groupes sont exclus ; ainsi les fils rebelles, les filles libres ; ainsi les épouses stériles ou mal dotées ; ainsi les filles mariées, forcément éloignées. Ces êtres écartés, privés de la solidarité du groupe, signalent indirectement le malheur de ceux qui, bien qu’inclus, doivent se soumettre sous peine d’exclusion. Là où le couple a remplacé la tribu, la solidarité est également menacée ; le mariage (pacs ou autre) fonde de nouveaux groupes domestiques sensés assurer “protection mutuelle” aux conjoints et aux enfants ; mais si le couple n’est pas indissoluble, il suffit d’une séparation pour que la solidarité s’évanouisse, quels que soit le dévouement, les dons ou les sacrifices consentis pendant la durée du couple. Certes, les sociétés bureaucratiques assurent un minimum de soutien, mais les personnes réduites à cette solidarité-là vivent dans un grand dénuement. On sait que, en France, les foyers monoparentaux (le plus souvent avec la mère) sont toujours plus démunis, voire paupérisés, que le foyer biparental antérieur. Ces situations sont évidemment le fait des sociétés conjugalisées ; là où couple et mariage n’existent pas, il ne peut y avoir ni départ forcé des filles mariées ni répudiation ni séparation ni divorce. La stabilité est donc inébranlable ; et la solidarité de même.

Et du côté de la sexualité ? Où les gens - dans leur ensemble - ont-ils le sentiment de pouvoir répondre avec bonheur à leurs désirs sexuels ? Difficile d’obtenir des réponses personnelles valables à ce genre de questionnement. Mais les situations et les problèmes sociaux y répondent à leur manière. Si, dans les sociétés occidentalisées, le nombre de séparations et de divorces est un indicateur d’insatisfaction ou d’inadaptation, il faut également compter avec les chiffres de la prostitution et de la pornographie, avec les violence sexuelles de tous ordres, la criminalité sexuelle, le succès des consultants spécialistes du couple et du sexe, le succès des littératures de compensation (presse et littérature pornographique, romans sentimentaux, polars pornos etc.), des émissions de télévision ou de radio autour du sexe et de l’intimité, des petites annonces, des clubs etc. L’immensité du champ ainsi couvert est à coup sûr inversement proportionnelle au bonheur sexuel des gens. Il ne faudrait cependant pas en déduire que là où ce champ est étroit, le bonheur est immense ! L’absence d’exutoires et de compensations sexuels s’accompagne le plus souvent d’une redoutable coercition. Dans nombre de sociétés non occidentalisées, l’enfermement des femmes, les interdits qui les frappent, leur absence dans les lieux publics, leur accoutrement dissimulateur, les mutilations sexuelles effectuées sur hommes et femmes, sont autant d’indicateurs du malheur sexuel des gens. Ces mesures dictatoriales ne rendent toutefois pas inutiles la prostitution et la pornographe auxquelles recourent communément, et abondamment, les hommes de ces sociétés ; ni n’empêchent les femmes de “se débrouiller” à leurs risques et périls, pour contourner des lois inhumaines. Il y a donc partout, exhibée ou dissimulée, une sexualité alternative associée à la sexualité légale. Et la sexualité légale, dans ces deux types de sociétés, est attachée à l’institution du mariage (mono- ou polygame) et à la prohibition sexuelle qui l’accompagne ; qu’elle soit “douce” (en Occident) ou “dure” (en Orient), la prohibition est cette force qui dissuade ou empêche les gens d’envisager l’éventualité d’une relation sexuelle hors du couple ou avec des gens qui s’affichent “en couple” - par le mariage strict (à l’orientale), ou par le mariage souple, le PACS, le concubinage ou la simple et parfois brève mise en couple (à l’occidentale). Inutile de préciser que là où ni le couple ni la conjugalité n’ont de statut, rien de cela n’a lieu d’être.

Il semble donc que le couple, spontané ou institué, soit le fondement concret du patriarcat. Cela est d’ailleurs évident à travers les développements de la définition du patriarcat ; c’est en effet la transmission par les hommes qui est donnée pour fondamentale voire fondatrice du patriarcat, par opposition à la transmission par les femmes. Il s’agit alors non de “l’autorité” (le “-arcat”) mais du lignage (la “-linéarité”). Il apparaît donc que le patriarcat se fonde sur la patrilinéarité ; et que, sans patrilinéarité, il n’y a pas de patriarcat. Or la patrilinéarité nécessite le mariage, du moins à l’origine ; aujourd’hui, d’autres moyens existent. Mais à l’origine, sans génitrice associée, impossible pour un homme d’avoir une descendance directe reconnue. Le contrat stipulant que telle femme donnera ses enfants à tel homme, c’est-à-dire le mariage, fut le moyen utilisé pour assurer une descendance directe aux hommes désireux d’avoir une postérité personnelle. Il est abusif de penser que telle est la volonté de “tous les hommes” ; et abusif de considérer que le patriarcat est le pouvoir exercé par “tous les hommes”. Pour désirer avoir une postérité personnelle, il faut avoir des biens et/ou un pouvoir à transmettre : ce qui, dans l’histoire, n’est le lot que d’une minorité d’hommes, comme de femmes.

Si le mariage d’aujourd’hui ressemble peu au contrat originel, c’est que l’amour s’y est associé. On aurait pu simplement abolir ce type de contrat - dont on doit d’ailleurs questionner la licité puisque, selon l’art. 1128 du Code Civil, “il n’y a que les choses qui sont dans le commerce qui puissent être l’objet de conventions” ; mais on a plutôt imaginé d’introduire l’amour dans le mariage, probablement pour en adoucir la contrainte ; ce qui donne les résultats évoqués plus haut, à savoir l’extrême fragilité, voire la disparition des familles issues de mariages, quand et là où le divorce est autorisé. L’objection générale à l’abolition du mariage est pourtant ce même phénomène, à savoir la disparition de la famille. C’est que l’on considère habituellement que seul le mariage fonde la famille ; et l’on oublie aussi habituellement qu’un individu prêt à se marier et à “fonder une famille” est lui-même issu d’une famille, et que par conséquent la famille préexiste à l’individu. Ce pourrait être une lapalissade, confortée par le fait que cette famille préexistante est elle aussi fondée sur un mariage, ou du moins sur un couple, et ainsi jusqu’à ... Adam et Eve. Mais ce n’est pas une lapalissade si cela permet de réaliser qu’il est assez vain de fonder de nouvelles familles alors qu’il en existe déjà tant. Il est donc faux de dire que le mariage est nécessaire à la famille. On doit remercier l’ethnologie, l’archéologie, la littérature orale autant qu’écrite, de nous ouvrir les yeux sur le ridicule de cette croyance en nous révélant d’autres réalités, d’autres modes de vie, d’autres us et coutumes. Elles nous apprennent en effet que nombre de sociétés ne pratiquent pas le mariage et vivent par conséquent dans des familles sans mariage. On découvre alors que les sociétés se démarquent radicalement à ce sujet : il y a les sociétés conjugalisées et les sociétés non-conjugalisées, celles où l’on se marie et celles où l’on ne se marie pas, celles qui instituent le couple et celles qui le gardent secret. Et il apparaît justement que toutes les sociétés patriarcales sont conjugalisées ; elles pratiquent toutes le couple institué, qu’il se nomme mariage, pacs, concubinage, amour libre etc. C’est sur le couple que se bâtit le patriarcat. On observe également que certaines sociétés conjugalisées sont matrilinéaires ; mais on conçoit aisément qu’une société matrilinéaire s’adaptant à la modernité connaisse une transition qui fait coexister mariage et matrilinéarité ; cette transition s’achève en général par la généralisation du mariage, la disparition de la matrilinéarité et la patriarcalisation de cette société ; c’est souvent ainsi qu’elle accède à la modernité. Enfin, certaines sociétés se maintiennent contre vents et marée dans une matrilinéarité obstinée, refusant catégoriquement la conjugalisation ; ces sociétés sont souvent dépréciée, voire méprisée par la majorité des observateurs. Ce sont pourtant des cas où nos valeurs fondamentales semblent mieux pratiquées que dans nos démocraties : liberté, égalité et fraternité n’y sont pas que des mots ; il semble également que les femmes y jouissent de plus de droits que les féministes les plus avancées du monde occidental. Et pourtant, quelques anthropologues - français-e-s essentiellement - affirment que tout cela n’a aucune importance car dans toutes les sociétés de tous les temps, les femmes sont toujours et partout subordonnées aux hommes, toujours et partout victimes de la valence différentielle des sexes : si elles ne sont pas soumises aux époux, elles sont soumises aux pères et/ou aux frères ; même là où il n’y a pas de “père” ! Ces contrevérités ont pour corollaire une occultation des sociétés non conformes à ce modèle indûment universalisé ; et pour conséquence un désintérêt - même des féministes - pour l’anthropologie ou l’étude de ces contre-modèles.

Ainsi, les sociétés patriarcales sont toutes conjugalisées : cela ne peut que nous alerter ; ainsi les sociétés les plus égalitaires et les plus justes ne sont pas conjugalisées : cela ne peut que nous intéresser. Il semble donc bien y avoir une corrélation forte entre ces deux réalités anthropologiques ; couple et patriarcat sont consubstantiels. L’histoire est ici explicite : la mariage n’a pas été institué pour rendre heureux les époux mais pour “donner” une descendance à un homme. Ce “contrat” illicite contraignant une femme et un homme à copuler contre leur gré, a évolué au fil du temps ; l’exigence de “consentement” imposée par l’Église Catholique a donné un semblant d’humanité à une inhumaine obligation ; mais ce fut aussi la source de nombreux “contrats simulés” où les consentements étaient formels. Enfin l’évolution économique libérale a touché le mariage qui est passé de l’arrangement familial irrévocable au penchant sentimental variable. Mais est-il suffisant de fonder un contrat sur le plaisir pour lui ôter sa nature de contrat ? De nombreuses questions se greffent sur celle-ci : que vaut un contrat portant sur la sexualité ? que vaut un contrat de solidarité s’il est révocable ? que vaut un contrat d’éducation des enfants s’il est soumis aux aléas de l’amour et de la haine, du chantage, de l’éloignement, de l’irrégularité, des remaniements familiaux inhérents au vagabondage amoureux ? Une conscience aiguë de ces multiples problèmes ne peut que jeter le discrédit sur le système conjugal et mettre en doute la validité du couple et de la famille conjugale comme fondement de la postérité, de la solidarité, de la sexualité humaine. Mais refuser le mariage semble un déni d’humanité. Le discours qui le donne pour un des traits caractéristiques de la culture contre la nature, de l’humain contre l’animal, ce discours est constamment réactualisé ; et ceux, ou plutôt celles, qui ont dénoncé le mariage et l’ont banni de leur vie, celles-là l’ont payé cher, très cher. Les premières féministes issues du peuple, réduites à leur petit salaire de fonctionnaire et à leur fière solitude de filles-mères, se sont vues marginalisées, rejetées voire dénoncées, et leurs enfants moqués, persécutés, rejetés eux aussi. Qui peut souhaiter une telle vie, surtout pour ses enfants ? Pour courageux qu’ils soient, ces choix n’introduisent cependant pas les changements souhaités car ils sont individuels.

Lorsqu’une société n’est pas conjugale, il s’agit d’un système collectif, non pas de choix individuels. Il existe alors un type de famille particulier propre à assumer les besoins fondamentaux de l’individu (postérité, solidarité, sexualité). L’absence de ce type de famille dans les sociétés conjugalisées rend le choix du “non-mariage” difficile, sinon pathétique, acculant les gens au dilemme : couple ou solitude. Dans la famille non-conjugale, la postérité est comme partout sur la terre, le fait des femelles. Ce sont les femmes qui enfantent, mais sans “conjonction” au géniteur : celui-ci est d’abord et surtout un amant, un homme aimé pour lui-même, sans raison familiale, patrimoniale ou intéressée ; non, juste pour l’amour de lui. L’absence de mariage fait qu’il ne “rentre” pas dans la famille de l’amante ; il la visite, tout simplement, comme les femmes de tous les pays aiment être visitées ; avec le charme infini de l’amour toujours frais, toujours désiré. Et comme tous les hommes aiment le faire. Que cesse le désir, et les visites cessent ; comme le souhaitent toutes les femmes du monde - tous les hommes aussi. Et si l’un ou l’une refuse, un ou une autre accepte. Ainsi se rêve et se vit la sexualité. Quant aux fruits de ces amours, ils sont pris en charge par la famille de maman. Constituée de sa propre mère, des frères et sœurs de celle-ci, elle comporte aussi les frères et sœurs de maman, ses cousins et cousines, leurs fils et filles : c’est-à-dire des fratries que seul apparente le lien utérin (lien d’enfantement, de naissance) et non pas consanguin (lien par le “sang”, donc aux 2 géniteurs). Aucun lien d’alliance (concubinage, pacs ou mariage) ne s’ajoute au lien de naissance, seul fondateur du groupe domestique. Celui-ci est foncièrement exogame : aucune sexualité n’est admissible entre les membres de la maisonnée ; si l’interdit de l’inceste a un sens, c’est surtout dans ces sociétés non conjugalisées où il est synonyme de coït entre n’importe lesquels des membres de la maisonnée ; c’est la grande différence avec les sociétés conjugalisées où le coït des parents est licite et donc récurent entre certains membres de la maisonnée tandis qu’il est proscrit entre et/ou avec les autres ; cette dissymétrie à l’intérieur de la maisonnée est source de confusion et de tous les abus que connaissent les sociétés conjugalisées. Quant au papa, il a la chance de n’être jamais séparé de ses enfants puisqu’il s’occupe du/des enfants de sa/ses sœurs, de sa/ses cousines, dont il n’a jamais lieu de divorcer. Cette paternité germaine pour être non coïtale, n’en est pas moins “biologique” ou “génétique” : un oncle n’a-t-il pas un patrimoine génétique proche de celui de son neveu, de sa nièce ? Ce type de paternité semble faire le bonheur des hommes : d’autres hommes de la famille jouant eux aussi ce rôle, ils n’ont pas la responsabilité exclusive écrasante des pères génitaux seuls à devoir répondre aux attentes multiples (matérielles, ludiques, pédagogiques, symboliques etc.) illimitées des petits occidentaux paradoxalement privés - pour un nombre croissant d’entre eux - de présence masculine quotidienne. Ils ne courent pas le risque non plus d’une paternité forcée, de ces “enfants dans le dos” que certaines femmes leur imputent à leur corps défendant, ou de ces discussions sans fin quand on s’aime mais qu’elle veut un enfant et lui pas ... Enfin, les femmes ne sont pas acculées à attendre l’arrivée de l’homme de leurs rêves pour mettre en route un bébé ; et si elles ne veulent pas d’enfants, elles n’ont pas de compte à rendre : la grossesse ne regarde qu’elles. La présence sous le même toit de plusieurs générations aide à résoudre bien des difficultés de la vie quotidienne, de l’éducation, du travail, des déplacements, de la maladie, de la mort. Elle assure ainsi la solidarité nécessaire à tous : enfants, malades, femmes en couches, vieillards, tous sont sous la protection de leur maisonnée. La violence interne semble inconnue, et le contraire serait étonnant : quel amant de passage aurait l’idée de violenter une femme qui l’accueille à bras ouverts et qu’il souhaite visiter à nouveau d’autres soirs ? et si pareille bizarrerie survenait, quelle mère, quel frère ou quel oncle ne bondirait pour secourir sa fille, sa sœur, sa nièce ? Enfin, une telle liberté sexuelle ne laisse pas place à la coercition exercée par les parents dans les familles conjugales : par les pères et les mères en Occident, intolérants sur la liberté sexuelles de leurs filles, intrusifs dans le choix des “petit-e-s ami-e-s” de leurs enfants ; par les frères et les pères en Islam, occupés à surveiller jalousement la virginité des filles. Ces intrusions des membres de la famille dans la sexualité des femmes sont d’ailleurs impensables dans les sociétés non conjugales : elles y voient une forme d’indiscrétion, voire d’obscénité, qui leur font horreur et honte à la fois. Les sociétés non conjugales semblent donc satisfaire les principaux besoins humains, sans recours nécessaire à des instances publiques. C’est sans doute la raison qui fait que les couches pauvres des sociétés occidentalisées semblent revenir en partie à ce modèle ; toutefois, la norme patriarcale/conjugale de la société dans laquelle elles s’inscrivent, ne leur permet pas de réunir tous les éléments qui favoriseraient vraiment leur équilibre, voire leur épanouissement. En effet, c’est d’abord la défection des hommes devant la paternité et les charges de la famille qui contraint ces groupes à se resserrer autour des mères : il s’agit donc de groupes sociaux matricentrés, voire matrilinéaires ; mais le modèle reste la conjugalité : si une fille peut se marier, cela est vu comme une chance, voire une aubaine. Par conséquent, la sexualité reste un objet de tractations, donc de prohibition, et de violence : les frères surveillent les sœurs, les filles se prostituent ou tentent des mariages fructueux ; qu’elles aiment ou pas, n’est pas ici en question. De tels modèles, qu’ils soient actuels ou anciens, alimentent la croyance en une universalité de la sujétion féminine aux hommes, à la maîtrise de leur sexualité par les hommes, même en sociétés matricentrées - parce qu’on ne voit pas qu’elles sont, malgré tout, conjugales.

Ce n’est qu’en valorisant le modèle social non conjugal qu’une société peut se défaire du patriarcat. Il importe donc de favoriser une sexualité libre et variée, tout en étant discrète et protégée, surtout chez nos propres enfants ; peu importe dès lors qu’elle soit ardente ou paisible, monotone ou changeante, homophile ou hétérophile, dès l’instant qu’elle reste une affaire personnelle dont nul ne se mêle. Une telle évolution nécessite également une reconsidération du modèle familial qui doit se refonder sur des liens d’appartenance utérine et non pas consanguine ; cela remet en cause dès lors la paternité génitale qui doit laisser place à une paternité germaine : il faut en effet que ce soit les frères, oncles et cousins qui assument les enfants des femmes ; de nombreux signes avant-coureurs montrent qu’ils sont prêts à le faire et qu’il ne manque qu’un déclic. Mais il faut aussi que les femmes renoncent à obliger les géniteurs à être pères ; il faut qu’elles abandonnent toute velléité de recherche de paternité, de pension, partage, alternance etc. et se tournent résolument vers leurs frères, oncles et cousins pour “donner” des pères à leurs enfants, qui ne s’en porteront pas plus mal.

On ne se débarrassera pas du patriarcat avec des anathèmes ; il faut d’abord que la relève soit prête, dans les faits et dans les têtes. Les nombreux changements sociaux des dernières décennies montrent que la relève est prête dans les faits ; reste que les têtes continuent de regarder en arrière. Pour regarder devant, il suffit peut-être d’un éclairage nouveau qui fait réapparaître les formes alternatives de familles, bien réelles aujourd’hui comme hier et, certainement, demain.

Agnès ÉCHÈNE

Clausevignes, le 10 août 2004

Ecrit par libertad, à 23:18 dans la rubrique "Le privé est politique".

Commentaires :

  Anonyme
27-08-04
à 14:34

Pourquoi effacer cela?

"AGNES ECHENE est née en 1948 - diplômée en Sciences Politiques - Philosophie (DEA) - Psychologie (maîtrise)

Auteure & metteure en scène, directrice de La Dive Compagnie, consultante & formatrice en Management & Communication en entreprises, écrivaine et chercheuse, mère de 4 enfants, grand-mère de 4 ..., Agnès Echène travaille en étroite collaboration avec la nature, le théâtre, l’écriture, le potager, la poésie, la cuisine, les contes, la fête, les bibliothèques, l’enfance, les mythes & légendes. Elle fréquente l’Aveyron depuis 1975. Les aventures de la vie ont été le déclic de ses recherches : du mariage de libération à la violence et au divorce, de la vie en communauté au couple libéré, du cursus universitaire aux travaux du potager, de l’éducation libertaire des enfants en écoles parallèles, à la classe unique et au Lycée Louis Le Grand, de l’entreprise de pointe au restaurant 3 *** des hauts plateaux d’Aubrac ... maintes trajectoires palpitantes ont donné du fil à retordre à sa quête du sens de la vie."

Vu que mon message précédent qui comportait les précisions ci-dessus a été effacé, peut-être parce que je dénonçais un peu plus crûment cette manager d'entreprise qui vient donner des leçons d'organisation en société, je le rebalance. Je pense que c'est bien mieux de connaître un auteur quand on lit un texte, c'est un peu comme lire du Tintin et savoir qu'Hergé était collaborateur au journal nazi "le Soir". C'est important non? Donc je pense que le cv de cette bourgeoise (ça va c'est pas une insulte?) a toute sa place en parallèle de ses propos, qui d'ailleurs ne tiennent pas la route, quand on sait que les société des pays du nord de l'europe, historiquement les moins sexistes, connaissaient le couple. Donc je réitère ma question qui me fera peut-être censurer: quelle alternative à Agnes Echene?
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
27-08-04
à 14:42

Re: Pourquoi effacer cela?

J'en rajoute une couche qui sera peut-être effacé...

Vu sur son site, allez-y ça vaut le détour...

"Quelques entreprises et établissements qui lui ont fait confiance

Assemblée Nationale - Conseil Général de la Guadeloupe - Conseil Général des Alpes Maritimes - DDA (Aveyron) - DDE (Aveyron) - Ministère de la Culture (Fouilles Archéologiques) - Office Public d’Aménagement Concerté (Paris) - Préfecture de l’Aveyron - RATP - APPAVE Paris et Province - COFACE - Darty - Générale de Restauration (groupe ACCOR) - Hachette-Paris et Centres Régionaux du Livre - Monsanto-Chimie - Vieille Montagne Paris - Province - Banque Populaire (Albi) - Caves de Roquefort - Club Langues & Civilisations - Crédit Agricole de l’Aveyron - Hôpitaux (Albi, Rodez, Angers ...) - Inforsud - Labinal-Purflux - Maria Grimal - Michel Bras (Restaurant, Laguiole) - Schneebeli-Chabaut - SEM-Angles - ...... "

Voilà, je crois que tout est dis.

Répondre à ce commentaire

  libertad
27-08-04
à 16:31

Re: Re: Pourquoi effacer cela?

Non sont effacés que les commentaires qui comportent des insultes. Il devient assez lassant de constater que dans la période actuelle on ne se prononce plus sur les idées des gens mais sur leur soi-disant image, alors que le moyen de communication internet ne permet aucune aucunement de connaitre la vie réelle des personnes. Avec ce genre d'arguments il faudrait enlever pas mal de monde chez les penseurs anars si l'on excluait les bourgeois ou les nobles. L'anarchisme en tant que tel n'est pas un ouvriérisme, l'ouvriérisme n'est qu'une tendance de l'anarchie.

Un ouvrier qui travaille pour ACCOR serait-il un bon anarchiste et une conférencière une mauvaise ?

Quant au seul argument du post, il n'apporte pas grand chose : en quoi le fait que les sociétés nordiques seraient moins sexiste et que le couple y existerait prouverait quelque chose ? Le couple comme structure patriarcale existe depuis des millénaires, ce n'est pas en quelques décennies, y compris dans les pays nordiques que ça va changer, on ne va pas dans ce sens d'ailleurs puisque même les homos se rallient au couple. La violence conjugale dans le couple hétéro ou homo a de beaux jours devant elle !

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  Anonyme
27-08-04
à 16:36

????

Moi je suis bourgeoise et j'en suis fière.

Et je suis contente de voir qu'il y a des femmes qui ont fait des études, qui ont fait une carrière brillante et qui s'intéressent aussi à la société. En général, beaucoup de gens de ce milieu ne s'intéressent exclusivement qu'à leur fric...

La question du couple est quelque chose sur lequel toute personne un tant soit peu aux questions d'égalité des sexes, s'intérroge sur la notion de couple. Mais bon, je constate une fois de plus que remettre en question la notion de couple est un sujet tabou chez les "anti-bourgeois".

Mais ok, j'ai appris la leçon: les anti-bourgeois ne jurent que par le couple. Comme les chrétiens.

Et pour info, le quotidien "le soir" n'a plus rien de nazi.
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  libertad
27-08-04
à 16:44

Re: ????

 C'est vrai que la question du couple est devenue taboue, y compris chez les anars, je le regrette. C'est la raison pour laquelle j'ai publié ce texte qui est tout à fait passionnant.
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  Anonyme
27-08-04
à 17:01

Re: Re: Re: Pourquoi effacer cela?

Libertad, tu sais certainement qu'une organisation dont tu es proche, j'ai nommé la FA, reconnait la lutte des classes depuis 1971, si je ne m'abuse. Or cette dame, semble ne pas appartenir à ma classe sociale mais bien à celle que je combat, c'est-à-dire la bourgeoisie. Non pas qu'elle ait de l'argent ou des diplomes, tant mieux pour elle, mais bien parce qu'elle met son savoir faire au service de dirigeants qui pourront ainsi mieux exploiter de moins bien lottis travailleurs qui n'ont pas le choix dans la destination de leur force de travail. Cette dame reçoit même les félicitations de la crême des crêmes, les constructeurs d'armes Hachette, j'en passe et des meilleurs.
Quant à tes commentaires sur mon argumentaire, tu ne fais que nier sans apporter de réelle contradiction à mon propos. Et dans des sociétés nordiques où la femme était strictement l'égale de l'homme, je ne vois pas en quoi le couple était patriarcal. Il y a quelque chose de bancal dans l'affirmation couple=patriarcat. C'est avec ce genre de raccourcis que l'on crée une novlangue, et que l'on imprègne d'une idéologie la pensée en associant des concepts différents pour les rendre similaires. C'est une grave dérive, je te laisse lire "1984" d'Orwell ou si tu es plus motivé "LTI la langue du 3e Reich" du philologue juif Klemperer.
Tout comme il y a des ouvriers dans des syndicats jaunes (briseurs de grèves), il y a aussi des conférenciers à la botte du patronat. Encore une fois ton interprétation de mon intervention est incorrecte, tu me prète des pensées ouvriéristes que je n'ai pas eu. Et là c'est encore une fois très grave.
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  Anonyme
27-08-04
à 17:12

Re: Re: Re: Re: Pourquoi effacer cela?

""""Et dans des sociétés nordiques où la femme était strictement l'égale de l'homme, je ne vois pas en quoi le couple était patriarcal"""

Les sociétés nordiques n'ont pas toujours été égalitaires ! loin de là ! aujourd'hui, oui, elles sont parmi les sociétés les plus égalitaires. Et elles sont aussi parmi celle où la liberté sexuelle est la plus grande et où le couple n'est pas le seul mode de vie. Ceci explique peut-être cela...
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  libertad
27-08-04
à 20:29

Re: Re: Re: Re: Re: Pourquoi effacer cela?

Je dois rappeller que je suis individualiste et si je reconnais la pertinence de la lutte des classes, je n'en fais pas un dogme, le fait d'être ouvier n'implique pas que l'on va dire des choses intelligentes ou révolutionnaires et le fait que l'on est bourgeois ne signifie pas que l'on ne peut avoir une analyse juste sur certains points. D'ailleurs les bourgeois sont enssentiellement à l'origine d'une bonne partie des écrits révolutionnaires ou anars. Que fais-tu de Bakounine ou de Kropotkine ? Sans parler de bien d'autres...

Faire des stages, des conférences et diriger une troupe de théatre ne paraisennt pas des activités qui soient incompatibles avec une réflexion pouvant être utile à la pensée anarchiste, qu'aurais-tu dit de Fénix Fénéon qui travaillait au ministère de la guerre ?

Tout cela n'a vraiment aucun intérêt car pour un anarchiste le salariat est une prostitution et il n'y a pas de degré dans la prostitution : on vend son corps à un exploiteur. Quant au fait que les ouviers ne seraient pas libre de vendre leur force de travail, je te conseille moi aussi de relire Libertad et la collection de l'Anarchie, la servitude volontaire cela existe ( je parle comme salarié donc je ne donne pas de leçon, je sais ce que je suis ).

Si je n'ai pas répondu à ton argument sur les pays nordiques, c'est que pour moi ce n'est justement pas un argument car il ne prouve rien : ce n'est pas parce que le patriarcat n'existe plus dans ces pays ( ce qui reste à démontrer et ce que tu ne fais pas  ) que le couple aurait du disparaitre car les structures sociales et les mentalités perdurent longtemps même si elles ne sont plus la traduction de ce qui les a mis en ouevre et que je sache le couple n'est pas né en Scandinavie. Il reste également à prouver que le couple n'y est pas en régression, ce dont je n'ai aucune idée mais dont tu ne dis rien. Donc effectivement ton argument n'en est pas un et je préférerais que tu contestes ce texte sur le fond plutôt que sur le soi-disant statut de celle qui écrit. J'aimerais en particulier savoir si tu trouves que le couple est une structure sociale qui favorise l'autonomie des individus, ce serait plus intéressant pour une discussion faisant avancer des anarchistes.

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  Mwana Muke
27-08-04
à 23:01

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Pourquoi effacer cela?

Mouais mouais...

Toutes les dictatures:

1. Pratiquent la censure: interdiction de lire des écrits de "bourgeois". Et d'ailleurs brûlons tous les livres "bourgeois" sur les places publiques!

2. Eliminent les intellectuel-les: les propos haineux contre cette femme et son "fichage" en sont les prémices.

3. Prônent en général des valeurs traditionnelles et familiales fortes notamment pour produire un maximum de chair à canon. Vous pensez bien qu'interroger la notion de couple va totalement à l'encontre des valeurs de base d'une dictature.

Alors la lutte des classes, ma foi pourquoi pas. Mais une lutte des classe telle que présentée par anonyme, ca sent la dictature à plein nez. Très peu pour moi...

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  Mwana Muke
28-08-04
à 00:04

pour revenir au texte de départ...

L'idée de cette forme d'organisation sociale basée sur la famille "utérine" semble en tout cas avoir beaucoup d'aspects positifs. Je me pose juste une question concrète que se passe-t-il si une personne ne s'entend pas avec sa famille ?
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  Anonyme
28-08-04
à 00:43

N'importe quoi eux!

Qui a dit qu'il fallait ne pas lire d'écrits bourgeois? vous ne savez pas lire ou c'est un petit jeu pervers de déformation des propos pour vous donner le beau rôle. C'est juste important de pouvoir connaitre les sources d'écrits théoriques. Quand un parti communiste appelle à la grêve, il vaut mieux y regarder à deux fois même si l'idée est honorable. Lorsqu'une bourgeoise, cadre supérieur, théorise et met en avant une certaine idée de la Famille comme remède au patriarcat, il vaut mieux aussi y regarder à deux fois. Mais je vais m'en tenir là parce que vous allez encore me préter des propos que je n'ai pas.
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  Anonyme
28-08-04
à 01:02

Re: N'importe quoi eux!

Il est bien loin le temps de l'anarchia-féminisme!
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  Anonyme
28-08-04
à 01:31

Re: Re: N'importe quoi eux!

Le temps de l'anarcha-féminisme n'a jamais existé.
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  Anonyme
28-08-04
à 03:49

Re: Re: Re: N'importe quoi eux!

oui, alors on peut toujours se demander si c'est la poule ou l'oeuf, n'empêche que l'anarcha-féminisme a été "inventé" à une certaine époque par des gens en lutte qui s'en réclamaient et certains s'en réclament encore. On peut toujours leur dire que ça n'a jamais existé, comme dire que des anarchistes non-plus, ça n'a jamais existé. Seulement, voilà il y a toujours ce bon vieux hic de la guerre d'Espagne. Aussi court cela fût-il, ça a bien existé et l'on peut dire à grande échelle. Si l'on dénie l'existence de pensées parce qu'elles n'ont pas trouvé leurs réalisation concrêtes alors on peut aussi dire qu'il n'y a jamais eu d'écolos, puisque la terre a toujours été polluée depuis l'invention de l'écologie. Bref on peut toujours jouer sur les mots.
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  mathilde
28-08-04
à 04:05

J'ai beaucoup de mal avec ce texte (désolée libertad :) ).
ceci : "Dans la famille non-conjugale, la postérité est comme partout sur la terre, le fait des femelles. Ce sont les femmes qui enfantent, mais sans “conjonction” au géniteur : celui-ci est d’abord et surtout un amant, un homme aimé pour lui-même, sans raison familiale, patrimoniale ou intéressée ; non, juste pour l’amour de lui."
la elle fait une projection totale. Dans telle société ou les femmes rencontrent les hommes pour la procreation, il n'est pas du tout question d'amour ou de quoi que ce soit du genre.

Le couple :
- Qu'elle en fasse la critique est une chose ; qu'elle l'enonce comme la base du patriarcat est erronné. Certaines sociétés qui ne connaissent pas le couple sont aussi à dominance patriarcale.
Ici "les sociétés sans mariage ne peuvent rien connaître de ces complications et des malheurs subséquents puisque les géniteurs, qu’ils le veuillent ou non, ne sont pas apparentés à leur progéniture"
c'est un peu court. dans une société ou c'est le frere de la femme qui assume le role du pere, il connait ce qu'elle decrit au dessus.

"Rien de ce qui est vivant ne semble pouvoir faire exemple pour une société arrogante "
il n'est pas question de faire exemple. on n'impose pas à une société donnée quelle qu'elle soit, une structure différente d'une facon autoritaire meme si c'est "pour son bien".

"Si le patriarcat se définit comme “un type d’organisation sociale où l’autorité domestique et politique est exercée par les hommes, chefs de famille”,"
est ce sa definition ? l'autorité domestique peut etre du fait des femmes mais si l'on considére cette autorité sans réelle importance, alors la société sera inegalitaire... envers les femmes. Reprenons Clastres a ce titre qui a étudié les systemes politiques dans certaines sociétés dites primitives. Un chef qu'on pourrait croire empli d'autorité a surtout dses contraintes et aucun pouvoir. Il ne faut pas confondre apparences de pouvoir et pouvoir.

"on ne précise pas pour autant quels sont les éléments matériels, structurels ou organisationnels qui permettent, voire favorisent cet exercice de l’autorité, on spécifie rarement sur quoi repose concrètement le pouvoir masculin."
parce que les modeles familiaux et structuraux changent et on ne peut le faire au risque de tomber dans l'ethonocentrisme.

Ce qui m'etonne aussi est qu'elle semble dire que le viol est l'apanage des sociétés occidentalisées alors que par exemple chez les samoa, le viol est la regle du rapport sexuel. Elle semble se borner à une dichotomie orient/occident qui est un eu courte à mon sens.

Je suis donc en complet desaccord avce sa conclusion sur "le couple est le fondement du patriarcat".

Elle commet une erreur majeure en fondant le patriarcat sur le patrilinéaire : les juifs sont matrilinéaires. Leur écivilisation est patriarcale.

"la prohibition est cette force qui dissuade ou empêche les gens d’envisager l’éventualité d’une relation sexuelle hors du couple "
pas d'accord. l'adultère n'est pas quelque chose de condamné, sinon moralement (et encore). ce qui est expliciteent condamné en occident est la demande sexuelle exprimée de la femme, pas le fait qu'elle accede à celle de l'homme.


J'avoue ne rien avoir compris à son paragraphe sur l'inceste.
ici peut etre " si l’interdit de l’inceste a un sens, c’est surtout dans ces sociétés non conjugalisées"
l'inceste a un sens pour elargir les alliances, eviter les guerres ; il n'y a aucune autre raison.


Le gros reproche que je ferais à ce texte est cette sorte d'exaltatation du "bon sauvage" de la société lointaine.
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  Mwana Muke
28-08-04
à 12:52

Re:

"Dans telle société ou les femmes rencontrent les hommes pour la procreation, il n'est pas du tout question d'amour ou de quoi que ce soit du genre. "

Je pense quez ce qu'elle veut dire, c'est que dans telles sociétés, ce sont les femmes qui décident seules ET de leur sexualité ET de la procréation. En gros, les femmes choisissent librement leurs amants pour leur plaisir sexuel (les hommes aussi), mais peuvent se dire "tiens, j'ai bien envie d'avoir un enfant de celui-là" et avoir cet enfant sans que ca pose de réels problèmes.

"""Le gros reproche que je ferais à ce texte est cette sorte d'exaltatation du "bon sauvage" de la société lointaine."""

Oui, moi aussi je trouve qu'elle idéalise cette forme de vie sociale (d'où ma question plus haut: quid si on ne s'entend pas avec sa famille ? si on ne s'entend pas avec son partenaire, on peut se séparer. Mais comment ca se passerait avec la famille ?)

Ceci dit, je vois quand même plusieurs aspects positifs à cette alternative au couple. Je dirais que le principal étant l'aspect organisationnel: si une femme veut un enfant sans vivre dans un couple où l'homme serait prêt à s'investir autant qu'elle pour cet enfant, elle ne doit plus l'assumer complètement seule en sacrifiant sa carrière voire sa vie amoureuse et sexuelle. Il y a une prise en charge plus grande et une implication plus grande de l'entourage.

Moi j'avais un jour imaginé un modèle de parentalité où les deux parents ne vivraient pas en couple (donc système de garde alternée), mais avec une implication plus grande du parrain et de la marraine. En gros, le parrain et la marraine ne seraient plus les 2 poires qui sont juste là pour offrir des cadeaux, mais ils seraient plus impliqués dans une forme de co-parentalité. Ca permettrait d'éviter l'isolement de la mère et/ou du père face à leur enfant. Et ca permettrait aux enfants d'avoir d'autres adultes de références en cas de problème relationnels avec leurs parents géniteurs.

L'avantage de mon idée, c'est que le parrain et la marraine sont librement choisis par les parents. Les parents ne sont donc plus tributaires d'une famille avec laquelle ils ne s'entendent peut-être pas, ou d'une famille qui reproduirait une forme de patriarcat puisque le rôle du père peut être exercé de façon aussi traditionnellement autoritaire par les hommes de la maison.






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  libertad
28-08-04
à 14:29

Re:

Mathilde, je pense qu'elle fait référence à des sociétés comme les NA de Chine mais je pense qu'il y en a d'autres.Dans ces sociétés les femmes ne rencontrent pas spécifiquement les hommes pour la procréation mais par désir sexuel et certainement aussi par amour, quoique là je ne connaise pas leur conception de l'amour. Les hommes visitent les femmes la nuit dans leur maison familiale. Je pense que cette structure familiale ne repose pas sur la procréation puisqu'il n'est d'aucun intérêt de connaitre le père, celui-ci ne jouant aucun rôle, une femme pouvant d'ailleurs recevoir plusieurs hommes.

Je pense qu'elle n'a pas tort de dire que le couple est à la base du patriarcat, car même la polygamie n'est à mon avis qu'une multiplication de couples pour l'homme qui peut ainsi contrôler de qui il est le père des enfants, puisque les femmes n'ont pas accès à d'autres hommes.

Effectivement, sur le rôle du frère ou de l'oncle je doute que cela résolve tous les problèmes et surtout que cela puisse être transposable aujourd'hui mais c'est vrai que son idée de dire que dans ce type d'organisation , sans sexualité entre les gens qui vivent sous le même toit est une idée à creuser car source de nombreux problèmes de violence et d'abus sexuels dans les familles.

Sur l'apparence du pouvoir et le pouvoir, je suis d'accord avec toi, Clastre est excellent. Je trouve qu'il existe un manque par contre sur l'analyse de la structure sociale et politique des sociétés matrilinéaires, en général les chercheurs ne s'intéressent qu'à la structure familale sans analyser la structure politique, c'est un manque qui fait qu'on ne peut dire s'il a jamais existé de société matriarcale car personne ne sait ce qu'est le matriarcat et donc permet de dire que le matriarcat n'a jamais existé. Car si l'on suit Clastres des sociétés matrilinéaires pourraient bien avoir une structure de pouvoir en apprence dirigée par des hommes mais qui ne seraient en fait que des "fantoches". Il me semble que la recherche bute sur des a-prioris idéologiques.

Sur le couple, je crois qu'elle a raison et l'adultère me semble plus stimatisé actuellement qu'auparavant, tout est relatif bien sur, il n'y a plus de condamnation pour adultère mais si l'on compare le statut de l'adultère avec celui de l'homosexualité, on constate que la seconde a acquis des droits et une protection ce qui n'est pas du tout le cas de l'adultère. En fait cette forme de relation amoureuse n'est admise ( et encore ! ) que comme passage entre deux relations de couple.Mais la relation adultère est soumise actuellement a plus de clandestinité que la relation homosexuelle.

Sur la famille juive, elle est peut-être matrilinéaire mais il est clair que la société juive est une société patriarcale et elle repose bien sur le couple donc ça n'infirme pas son raisonnement. On retombe dans le problème du lien entre matrilinéarité et pouvoir social qui ne me semble pas avoir été étudié.

Je suis d'accord avec Mwana pour trouver qu'Agnès dépeint cette famille matrilinéaire d'une manière un peu trop idéale, en ne parlant pas du rôle exhorbitant que les mères peuvent y jouer et où les oncles peuvent avoir un rôle aussi autoritaire que les pères.

Quant aux parrains dans la société actuelle, je crois qu'effectivement c'est un statut social a favoriser pour l'enfant et que ce statut pourrait très bien convenir aussi à des célibataires qui ne demanderaient pas mieux que de jouer ce rôle.

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  Anonyme
28-08-04
à 15:17

J'hallucine!

Je viens d'une famille catholique,j'en ai chié toute ma jeunesse pour me libérer de l'autorité familliale, parents, oncles, tantes, parrains, marraines, jusqu'à plonger dans la violence physique et psychologique extrême pour lire des propos ultra-réactionnaires sur la famille et l'idéal familliale. Alors c'est ça les anars? Pour votre gouverne, il y a des gens qui sont victimes de violences familliales au sens large du terme, allant jusqu'à la séquestration et travaux forcés. Ces personnes sont dans la plupart des cas considérés par l'ensemble de la famille comme le mouton noir à remettre sur le droit chemin. Les raison invoquées à cette violence familliale, sont la drogue, l'homosexualité, voir le look ou le comportement. Vos idées de tuteurs secondaires ne font que renforcer l'autorité de la famille sur l'individu qui doit multiplier ses actes de résistance pour s'en libérer. Franchement, je n'en reviens pas! j'en suis tout retourné, de voir se développer des thèses aussi abjectes dans un mouvement anar que j'ai adopté pensant y trouver des personnes qui pourraient comprendre les problèmes que des personnes comme moi ont eu. Heureusement, je sais que tous les anars ne développent pas ce genre d'inepties...je m'en vais néanmoins écoeuré et déçu.
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  libertad
28-08-04
à 15:44

Re: J'hallucine!

Là je ne vois pas où tu as lu de tels propos, justement le texte remet en cause la structure familiale et n'ai lu ici nulle apologie de la famille bourgeoise.
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  mathilde
28-08-04
à 16:29

Re: Re: J'hallucine!

Libertad, je suis en train de lire Mathieu, l'anatomie politique (cela devrait t'intéresser), je vais voir si elle parle des na. Ce qui me pose problème chez les na est qu'on ne sait pas par exemple, ce qui se passe si la femme veut vivre avec un hommme ou avoir des relations sexuelles avec une femme.
Le problème est que moi aussi j'ai pensé qu'elle parle des na, mais dans ce cas, pkoi ne pas les citer ? elle se contente d'idées generales non appuyées par des exemples.

Pour ta critique sur Clastres, à ce que je lis dans Mathieu, on s'intéresse peu aux femmes de manière generale donc aux sociétés matrilinéaires....

Je comprends ton idée mwana, mais ton parrain et ta marrainne viennent d'une société patriarcale ; il n'y a donc pasde raison qu'ils ne reproduisent pas eux aussi des schemas patriarcaux.

anonyme : je comprends bien ce que tu dis (encore que comme le signale libertad, personne n'a exalté le couple) mais tu oublies une chose. Ce n'est pas parce que que quelque chose pose des pb qu'il faut forcement le supprimer. Pour certaines, le viol est un type de relations sexuelles. faut il supprimerles relations sexuelles parce qu'il peut y avoir viol ? Plus que de supprimer la famille (d'autant que dans d'autres sociétés, il y a des familles meme tres differentes), peut etre faut il etudier en quoi le pouvoir qui y est present entraine des violences. tu cites l'homosexualité comme source de conflits dans une famille ; i n'y a que reproduction de ce que pense la société. est ce donc la société qui poise pb ou la famille.

Libertad , pour l'adultere, je sens que quelque chose peche dans ton raisonnement mais je ne vois pas quoi ;). je reflechis et reviendrai t'en parler.
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  Mwana Muke
28-08-04
à 18:20

Re: Re: Re: J'hallucine!

"""Je comprends ton idée mwana, mais ton parrain et ta marrainne viennent d'une société patriarcale ; il n'y a donc pasde raison qu'ils ne reproduisent pas eux aussi des schemas patriarcaux."""

Oui, mais en suivant ce raisonnement, TOUT vient d'une société patriarcale. On ne peut pas tout réduire en cendre (quoi que certains anars y pensent) pour reconstruire autre chose qui n'a strictement rien à voir avec ce qui existe actuellement. Mon idée d'impliquer d'autres personnes dans l'éducation des enfants (qu'on appelle parrain/marrain ou trucmuche ou autre) permet à la fois d'affaiblir le poids d'une famille qui serait trop pesante (je ne comprends pas anonyme qui hallucine, parce que le but ici est précisément de remettre en question le couple et la famille traditionnelle), et permet à la fois d'alléger le poids des enfants pour les mères. Bien sûr ces parrain/maraines pourraient reproduire le schéma patriarcal. Mais ils pourraient aussi ne pas le reproduire. Les enfants auraient non pas 2 parents (voir un seul dans les nombreux cas de famille mono-parentale), mais ils en auraient 4. Et ils auraient donc plus de possibilités d'ouverture d'esprit, de références d'adultes à prendre comme exemple et d'alternatives à des relations familiales qui se passeraient mal.

Quant à l'adultère, je pense que ce qui dérange les gens, c'est le coté trahison/mensonge/tromperie de l'autre partenaire. Quand on parle de libertinage, ca a déjà une connotation plus positive. Enfin, dans les milieux progressistes...
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  Mwana Muke
28-08-04
à 18:29

Re: Re: Re: Re: J'hallucine!

"Vos idées de tuteurs secondaires ne font que renforcer l'autorité de la famille sur l'individu qui doit multiplier ses actes de résistance pour s'en libérer."

Je pense qu'on se comprend mal. Pour moi, je parle d'enfants. De petits enfants. Genre 3 - 5 - 10 ans. Je ne parle pas de jeunes adultes qui font des choix de vie différents de leur parents.

J'ai déjà lu des histoires d'utopie anarchistes où des enfants de 4-5 ans étaient livrés à eux-mêmes et étaient censés s'éduquer eux-mêmes sans jamais avoir la moindre contrainte d'adulte. Personnellement je ne suis pas d'accord avec ces thèses. Je pense qu'un enfant a besoin d'adultes pour grandir et s'épanouir. Et idéalement à besoin d'adultes différents pour que l'enfant se rende compte qu'il n'y a pas une pensée unique, mais que le monde est fait de gens différents. Alors mon idée d'impliquer d'autres personnes dans l'éducation des enfants, ce n'est pas d'ajouter des "tuteurs" qui décupleraient la violence exercés par les parents. C'est au contraire permettre aux enfants de respirer si ca se passe mal avec leurs parents.

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  mathilde
28-08-04
à 20:27

Re: Re: Re: Re: J'hallucine!

disons mwana, que je suis convaincue (et je n'ai pas encore achevé mon raisonnement donc ca va rester une supposition pour l'instant) que le fondement du patriarcat n'est pas le couple.
Ca ne veut pas dire que sa critique n'est pas à faire, mais pas, selon moi, comme fondement du patriarcat.
en revanche, il est certain que proposer d'autres références aux enfants, telles que celles que tu proposes est une idée à approfondir.

pour l'adultere :
il faudrait voir les lois mais imaginons qu'une personne mariée quitte son conjoint pour aller vivre avec quelqu'un. quels droits leurs sont alors proposés ? quelques uns ? aucun ?
je ne vois pas l'adultere comme quelque chose de vraiment condamné dans nos sociétés, surtout s'il est commis par un homme (histoire de filiation). Pour lafemme c'est evidemment autre chose.

"J'ai déjà lu des histoires d'utopie anarchistes où des enfants de 4-5 ans étaient livrés à eux-mêmes et étaient censés s'éduquer eux-mêmes sans jamais avoir la moindre contrainte d'adulte. Personnellement je ne suis pas d'accord avec ces thèses."
ah ? mdr :). il faudrait que ces dits ecrivains comprennent que tous (humains, animaux) procedent par imitation. on ne peut donc vivre sans imiter la société, la meute ou le groupe selon les cas.
enfin (et je vais faire hurler) la vie en groupe est faite de contraintes. certains pensent naivement que cela est different dans des sociétés "primitives", ils se leurrent lourdement ; les contraintes y sont souvent supérieures. si l'on veut d'ailleurs que le groupe survive, la contrainte doit etre la. ex : si je fournis de quoi nourrir 5 personnes et que je n'ai à en nourrir que deux, il est logique que le surplus soit donné à ceux, quipour diverses raisons, ne peuvent travailler pour se nourrir. c'est une contrainte qui concourre au bien etre de tous.
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  libertad
28-08-04
à 21:05

Re: Re: Re: Re: Re: J'hallucine!

Mathilde, pour en revenir à l'adultère le seul progrès c'est qu'effectivement il n'est plus réprimé pénalement. Toutefois, et là Mwana pourra nous en dire plus, je crois qu'au plan civil il est toujours considéré comme une faute dans le cadre d'un divorce et que les constats d'adultère existent encore.

La relation adultérine est de tous les dangers dans notre société car si tu commets l'adultère, tu risque non seulement la séparation et le divorce mais la rupture avec les enfants et de perdre une bonne partie de ce que tu as (maison par ex à la suite de la séparation ), sans parler des risques corporels dus aux questions de jalousie des conjoints.

Je crois que la société en fait fantasme complètement sur la question de l'adultère, il suffit de voir les conversations de boulot et la façon dont les gens s'inventent des histoires sur un tel ou une tel, tout cela parce qu'ils se sentent coincés dans leur couple et n'oseront jamais franchir le pas par peur de tout perdre mais cela ne veut absoluementpas dire que l'adultère est reconnu et admis.

Il n'est admis que comme solution temporaire pour recrée un autre couple, car ça cen'est pas très dangereux socialement et cela constitue même une soupape de sécurité, sinon la société exploserait si les gens étaient obligés de rester dans le couple tel qu'il est, fondé sur le mythe que l'on quitte un mauvais couple pour en trouver un meilleur... et la société est sauve. Car le couple est le structure sociale de base de le société actuelle et sert à la reproduire. C'est une structure totalitaire dans le sens où aucune relation sexuelle ne peut y échapper.

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  Mwana Muke
28-08-04
à 23:29

Re: Re: Re: Re: Re: Re: J'hallucine!

"""Toutefois, et là Mwana pourra nous en dire plus, je crois qu'au plan civil il est toujours considéré comme une faute dans le cadre d'un divorce et que les constats d'adultère existent encore."""

Oui. Mais il suffit de ne pas se marier. Si pas de mariage => pas d'obligation de fidélité (=> pas d'"adultère") => pas de divorce => pas de répercution sur son patrimoine pour cause de "faute".

Il faut voir de quoi on parle: d'un couple 1H+1F qui vivent ensemble au quotidien ou d'un couple marié ? Dans le premier cas, il n'y a pas d'obligation de fidélité.
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  libertad
28-08-04
à 23:41

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: J'hallucine!

Effectivement Mwana, je parlais du couple marié pour le constat d'adultère.merci pour ta précision juridique. Si juridiquement il n'y a pas d'obligation de fidélité dans le cas des couples non marié dans les faits il n'y a aucune différence sur la question de la fidélité, les concubins suivent le même modèle que les couples mariés, sauf que juridiquement il n'y a pas de faute. En cas d'infidélité l'aboutissement est le même, à quelques différences juridiques près. Mon propos voulait montrer simplement que l'adultère n'étais pas admis socialement puisqu'il peut être considéré comme une faute en cas de mariage.
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  libertad
15-09-04
à 23:36

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: J'hallucine!

J'ai reçu ce jour une mise au point d'Agnès Echène, à propos des attaques dont elle a été l'objet au début des commentaires et que je publie à sa demande :

"Comment accepter les attaques personnelles, surtout postées par un anonyme qui se garde de dévoiler son identité, son parcours etc. se mettant ainsi à l'abri de commentaires qu'il s'autorise contre d'autres personnes plus courageuses. Quelle injustice ! Etant moi-même fille d'un petit commerçant et petite-fille de paysans bas-bretons, assez misérables pour avoir du émigrer à Paris, je ne correspond nullement à l'image que ce fait ce personnage haineux et vindicatif dont les propos évoquent ceux du FN. Par ailleurs, il me semble que la grande masse des ouvriers et employés habituellement vénérés par les révolutionnaires, travaillent précisément - et infiniment plus que moi ! - dans les entreprises qu'il dénonce ! Que je sois intervenue auprès d'eux pour leur apporter des formations qui les ont plutôt aidés dans leur parcours professionnels - et personnels - ne fait pas de moi une suppôt du capitalisme international !
A.E."


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