L'En Dehors

Il est des moments de grâce où le voile se déchire et où les ressorts du pouvoir apparaissent en pleine lumière, l'affaire Bettencourt est un de ces moments.
Dans ces instants fugitifs la manipulation médiatique si habituelle pour les tenants du pouvoir tourne à vide : on l'a vu à propos de la diffusion tronquée des auditions par la police de la comptable de Liliane Bettancourt : la publication dans la presse, le Monde en particulier qui est tombé ( dans un premier temps ) dans le panneau de la manipulation de l'Elysée, tout cela aurait pu être un coup de maître comme le pouvoir en a tristement l'habitude, les médias dominants servant habituellement la soupe.
Mais là ça n'a pas marché et du coup la campagne orchestrée contre le site Médiapart qui a sorti l'affaire a fait flop et les pantins Morano et autres X. Bertrand sont tombés dans le ridicule le plus complet, révélant ce qu'ils sont toujours : de pauvres pantins télécommandés. Mais quel plaisir de voir ça à nu !
Le voile se déchire aussi sur les rapports incestueux entre le pouvoir d'Etat et l'oligarchie, sur la corruption qui règne dans ces milieux : voir comment l'une des premières fortunes de France ne paie pratiquement pas d'impôt, relativement à l'importance de son patrimoine, grâce à des sociétés écrans. Que le fisc si prompt à contrôler le péquin lambda à la moindre peccadille, n'a jamais contrôlé Bettencourt depuis 15 ans, avec ses comptes en Suisse et son Ile : tout cela est bien sur le fait du hasard et n'a rien à voir avec la proximité du pouvoir et les enveloppes remises.
On comprend mieux aussi pourquoi il ne faut pas que Liliane Bettencourt soit mise sous tutelle parce qu'elle serait gaga : la vache à lait des politiques serait tarie.
Pendant ce temps un spot publicitaire nous explique que le gouvernement engage une réforme des retraites au nom de la justice et sur ce sujet le voile ne se déchire pas sur les mensonges de l'équipe au pouvoir : pourquoi ne pas expliquer que cette contre-réforme se fait uniquement pour les agences de notation et les "marchés financiers" ?
Libertad