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Peut-être a-t-il eu honte d’avoir été
pris en défaut à propos des policières violées dont on découvrit,
stupéfaits, qu’il les laissait rentrer toutes seules chez elles. Quoi
qu’il en soit, la fondatrice de Ni putes ni soumises est devenue membre
de son gouvernement. Mais, loin de se contenter de faire un geste
publicitaire et consensuel, le nouveau président a pris parti dans les
débats actuels autour des politiques des femmes.
En effet, l’association Ni putes ni soumises porte un nom – et à
travers lui un projet – qu’il faut bien comprendre. Son titre dit
clairement : “Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas soumises que
nous sommes des putes. Ok ?” Mais par “putes”, elle ne désigne pas
celles qui font commerce de leur sexualité. Certes, celles-là,
l’association ne les aime pas non plus. Mais “putes” signifie : les
femmes qui couchent facilement avec les hommes. Celles qui n’attendent
pas une vraie relation, celles qui peuvent le faire avec plusieurs à la
fois, celles chez qui le sexe n’engage pas plus que cela, et même leur
plaît parfois d’autant plus qu’il est pratiqué ainsi. L’association
veut dire : “Nous, les femmes des quartiers non voilées, ne sommes pas
de ces salopes-là.” Heureusement pour elle, le mot “pute” choque moins
que le mot “salope”. Pauvre Patrick Devedjian…
Coucher à droite et à gauche, ce n’est pas leur truc. C’est bien
dommage, pourtant. Car s’il y a un problème auquel ces filles-là
doivent se confronter, bien plus fréquent que le viol et le voile,
c’est la difficulté de sortir d’une idéologie patriarcale qui considère
que les femmes qui couchent avec qui elles veulent sont des “putes”. Le
viol est même devenu pour cette association ce qui lave les femmes
d’une accusation de “pute” : elle s’emploie à faire comprendre aux
filles qu’elles n’ont pas pu consentir à certains rapports. On croyait
que la modernité avait rendu le mot “pute” désuet. Elles l’ont sorti
des malles des grands-mères pour le remettre en circulation. Et tout le
monde applaudit… Mais ne désespérons pas. Peut-être le “débauchage” de
Fadela Amara donnera-t-il aux filles des quartiers la force de créer
une association dont le nom sera “Putes et insoumises”.
Marcela Iacub
Lu dans Metro
J'ai vécu quelques années dans une cité, je connais la misère sexuelle qui y règne, la frustration énorme des jeunes hommes de confession musulmane, la peur des jeunes filles d'être considérées comme des “putes” parce qu'elles décident de porter une jupe un peu courte ou de s'afficher avec un petit copain, le carcan dans lequel une certaine conception de la religion musulmane les enferme, la violence physique des parents et des grands frères quand on est pas une jeune fille musulmane “modèle”, tout cela je l'ai vu et entendu.
Comme le dit si bien Marcela Iacub, tant que ces femmes et jeunes filles des cités n'auront pas entrepris un travail de réapropriation de leur vie, qu'elle soit intime ou publique, tant qu'elles n'oseront pas assumer leurs désirs sexuels et dire merde à leurs parents et grands frères, elles resteront la tête sous l'eau, et le mot “pute” continuera à être l'insulte suprême pour une fille qui décide d'être libre et d'assumer ses choix.
Miss L