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L'En Dehors


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Provo-Revo-Anarchie
--> Les origines de mai 1968
UNE coupure de presse m'informe: « Les beatniks? Mais ce sont des gens très bien! Ils refusent la morale préfabriquée qu'on leur propose et veulent se construire leur propre morale... » II s'agit ici d'une interview de Gilbert Ganne auprès de Angus Wilson, l'ancien pape des jeunes gens en colère, depuis, auteur à succès de romans : « La girafe et les vieillards », « Les quarante ans de Mrs Eliot » et « L'appel du soir».

Angus Wilson aujourd'hui a 53 ans et est professeur ; sa situation est bien assise comme propriétaire, etc.

En fait, l'histoire n'est qu'un éternel recommencement. Chaque génération fait son expérience. Lorsque mon père me disait: « Crois en mon expérience », je lui rétorquais qu'à mes yeux, seule comptait celle que je ferais moi-même, compte tenu de quelques conseils non négligeables que j'entendais utiliser, sans trop l'avouer.

Pour Wilson, il va sans dire que le beatnik a raison de désirer vivre librement, de mener sa vie sans s'arrêter aux préjugés de l'heure, en un mot de s'affirmer dans une société comme 1a nôtre, bourrée d'à-priori.

Alors, qu'importent les cheveux longs, les mini-jupes qui ne sont que des décors dans l'aspect anecdotique des générations nouvelles.

Vivre libre, vivre sans préjugés, et pourquoi pas ? Cela n'exclut pas la sentimentalité. Je pense d'ailleurs que sur ce plan, les beatniks ont redécouvert ces sentiments perdus ou bafoués paries conséquences des deux guerres.

Beatniks, provos et révos. Leur problème reste posé et nos journaux, chaque jour s'intéressent à leurs dires et à leurs actes. Ils font les frais de papiers assez curieux dans la presse bourgeoise à grand tirage. Mais, faut-il l'ajouter, les uns et les aunes sont assez malmenés, leurs pensées déformées, leurs actes controversés.

Il faut réagir contre certaines interprétations d'une presse affairiste, où l'imagination de certains journalistes en mal de copie, n'est rien moins qu'effarante !

Tout n'est pas à proclamer tabou dans les actes des provos-révos. Encore faut-il discerner dans le feu de l'action, le bon grain de l'ivraie et choisir les objectifs valables parmi ceux qui s'offrent dans cette marée qui déferle.

Il serait bon de serrer le problème de près, et pour ce faire, d'examiner le programme du provotariat, tel qu'il est exposé dans lé premier numéro de la revue « Revo », de mars 1966.

A la première question : « Pourquoi le Provo(tariat) se révolte : » il est répondu: « Le Provo(tariat) est le dernier facteur de révolte de nos pays « développés ».

Ainsi parlent ces Provos qui se sentent inadaptés dans noue société. On le serait à moins, lorsqu'on en décèle toutes les ignominies. Leur révolte, par ailleurs a un sens plus profond, puisqu'ils vivent dans « une société basée sur le culte de la réussite ». Ils dénoncent ces « milliers de joueurs de coudes, d'arrivistes sans scrupules » dont les actes ne cessent de les irriter; car, en fait, succès = un home à soi; succès = une auto à soi, une T.V., un frigo ; succès = une position.

Que cette société monolithique soit écoeurante, d'accord ! Mais faut-il faire fi des apports valables qui donnent quelques facilités ? Le tout est de savoir les acquérir et les utiliser sans perdre la notion de liberté.

Comme de tous temps, ne vendons pas notre liberté pour un plat de lentilles ! Il y va de même de noue conduite de consommateur, de notre refus de nous en laisser imposer par les big-boss et autres pseudo-communistes, de noue volonté de rester nous-mêmes en toutes circonstances.

Entre les profits d'une production et leur usage, il y a un choix à faire.

« Le Provotariat averti, le consommateur asservi», précisent les provos, dénoncent la société autoritaire qui décide, ne laissant aux individus, que le droit de la « boucler » !

« Ces autorités nous préparent la guerre. « Les armes atomiques, bactériologiques, chimiques sont produites partout... »

« Les autorités décident de Noue Vie et de « Notre Mort ».

« Le Provotariat a peur de la guerre atomique des autorités ».

Aussi décide-t-il de s'opposer à ces autorités, et là nous partageons son point de vue.

« La police frappe à tort et à travers, lorsque nous manifestons contre la bombe atomique, lorsque les blousons noirs entrent en scène à leur façon (dans une protestation inconsciente contre cette société). La police dégage sur nous ses sentiments rancuniers et revanchards ».

Ainsi s'affirme le fait que la police se dresse contre le provotariat qui s'insurge contre la hiérarchie ennemie (et comment !) de l'anarchie.

« L'instinct anarchiste du provotariat international, inspire à nouveau l'anarchisme », dit le provo

Ce mouvement anarchiste « Provo » est né du provotatiat. Ceci est vrai pour les Pays-Bas et il est souhaitable que le provotariat devienne conscient de son déclassement.

Poursuivant la lecture de cet exposé « Qu'est le provotariat ? » je trouve à cette nouvelle interrogation « Que veut l'Anarchisme ? », la réponse suivante : « Collectivisation - décentralisation - (suppression de l'Etat) - démilitarisation (désarmement). Et plus loin, cette précision: « Une société nouvelle, une Fédération de communes autonomes, dans laquelle la propriété privée sera abolie. Chacun y sera responsable de l'existence économique et sociale. Des machines électroniques accompliront dans l'époque cybernétique qui vient, la tâche des administrations (éternel prétexte de l'existence de nos politiciens). Dans une telle société technique, décentralisée en petites communautés, la démocratie sera réellement possible ».

Enfin, les provos, face à l'anarchie qui veut la révolution, donnent une réponse qui peut paraître équivoque, parce qu'elle n'est pas absolue et peut-être aussi, parce que la conception anarchiste de la vie n'est pas encore suffisamment ancrée en eux.

D'autre part, le provo «désespère de l'avènement de la Révolution et de l'Anarchie », mais

« Cependant le Provo puise son courage dans l'anarchisme : l'Anarchisme est pour lui, la seule conception sociale admissible. C'est son arme idéologique contre les forces autoritaires qui nous oppriment ».

Sans doute, le Provotariat ne s'illusionne-t-il pas sur sa force utilisable en vue de la Révolution, mais il entend affirmer que la Provocation est là, disponible pour servir ses objectifs : « La provocation avec ses petits coups d'épingles est devenue notre seule arme, imposée par la force des choses. C'est notre dernière chance de frapper les autorités aux endroits sensibles et vitaux. Par nos provocations, nous devons forcer les autorités à se démasquer ».

Uniformes, bottes, képis, sabres, matraques, auto-pompes, chiens policiers, gaz lacrymogènes utilisés, sont dénoncés. Le provotariat explique ainsi l'usage de ces moyens par les autorités qui séviront colériques, brutales, créant ainsi contre eux, un climat qui les condamnera, les rendra impopulaires, ce qui - le provo l'espère - mûrira la conscience des gens pour l'anarchie.

Suite à ce programme viendra la crise, dernière chance, cette crise des autorités « provoquées».

« Telle est la grande provocation à laquelle Provo-Amsterdam » appelle « le Provotariat international ».

Et cela se termine par cet appel :

« Provoquez, formez des groupes anarchistes. Attention. Provos, nous perdons un monde ».

On peut ergoter sur ce programme qui peut toujours être remis sur le métier. Surtout, ne jouons point au paternalisme. Laissons, au contraire, se dérouler le fil d'une action jeune, propulsée par des jeunes, dans des élans spontanés, mus en des circonstances données, dans un monde inconsidéré.

L'avenir nous dira le bien fondé de toute leur action, de tous leurs écrits.

Mais, d'ores et déjà, soyons à leurs côtés, pour les défendre contre la vindicte des autorités malfaisantes d'un monde sans scrupule.

Hem DAY.

Défense de l'homme #215 septembre 1966

Lire aussi le dossier les origines de mai 1968

Ecrit par libertad, à 11:10 dans la rubrique "Pour comprendre".



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