Lu sur
Alexandre Jacob, l'honnête cambrioleur :
"La presse s’est massée pendant deux jours dans la salle d’audiences de
la cour d’assisses de la Seine pour voir le phénomène. Mais, dans le
cadre de l’insécurité et de la xénophobie galopantes, l’anarchisme de
Vittorio Pini ne pouvait constituer qu’une des toiles de fond d’une
scénographie orchestrées d’avance. Certes un peu plus relevé que la
moyenne, il s’agit tout de même d’un fait divers que relatent
Le Petit Journal,
Le Temps,
Gil Blas,
Le Figaro ou encore
l’Echo de Paris.
Et que le voleur soit un Italien, affublé de seconds couteaux belges,
constitue forcément une circonstance aggravante même si les chroniqueurs
judiciaires se plaisent à relever l’accent transalpin de l’accusé. Le
voleur se voit ainsi affublé de nombreux stéréotypes permettant à son
procès de virer parfois à la drôlerie de ces tordantes pièces de la
commedia dell’arte, « ce qui a doucement égayé l’auditoire ». La morale
libérale et républicaine étant sauve, il est écrit que le principal
acteur s’enveloppant derrière une facile excuse politique doit être
condamné à la fin et que le lecteur doit, en 1889, en avoir pour les
quelques sous déboursés.
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