Lu sur
AL 93 : "D'abord, l'éditeur et sa maison d'édition : si
La Fabrique
est une maison d'édition fondée en 1998 dont le catalogue est l'un des
plus stimulants qui
puissent aujourd'hui exister, Eric Hazan est un homme d'édition
(déjà les éditions Hazan), un vrai (qui serait un peu, toutes choses
égales par ailleurs, comme le François Maspero des temps
actuels). Autrement dit un éditeur indispensable sur lequel peuvent
compter tous ceux qui ne se satisfont ni de l'ordinaire capitaliste ni
du renoncement à l'hypothèse communiste. On sait en
effet, et notamment grâce aux constats dressés par
André Schiffrin
(dont Eric Hazan
a justement publié plusieurs ouvrages), que la sphère de l'édition
dans sa soumission toujours plus grande aux pressions financières fait
de plus en plus l'économie des éditeurs et des politiques
éditoriales qu'ils peuvent y défendre. Aux côtés d'autres (à
l'instar par exemple des éditions Lignes :
ici et
là),
La
Fabrique se présente ainsi comme cette maison d'édition suffisamment amicale et accueillante pour la pensée dissensuelle,
ouverte sans sectarisme
ni dogmatisme à tous les communismes hétérodoxes, qu'elle multiplie
les éditions d'ouvrages incontournables, de Jacques Rancière et Alain Badiou
à Grégoire Chamayou en passant par les nombreux titres consacrés, tantôt aux relectures progressistes
de la Révolution française, tantôt à la (re)découverte de pans entiers et méconnus de l’œuvre d'Antonio
Gramsci et Walter Benjamin (enfin les pièces manquantes de son Baudelaire viennent d'être révélées).
Lire la suite ici