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L'En Dehors


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POURQUOI UNE ACTION ANTIRELIGIEUSE ?
Lu sur CROA - lectures : "Cette action n'est pas une attaque mais une défense.Dans nos régions, la religion catholique fait une propagande intense. Dans chaque ville, elle dispose d'une ou de plusieurs églises où de bruyantes cloches annoncent les cérémonies à tout le voisinage, elle organise de nombreuses manifestations et cortèges sur la voie publique ; le clergé se livre à un travail de diffusion continuel (radio, télévision) ; le pape s'adresse directement aux athées ; enfin la religion distribue de nombreuses publications, dont les bulletins paroissiaux.

Il nous apparaît que les facilités et les droits accordés à la religion doivent être aussi donnés à ceux qui ne croient pas. Puisque les croyants font une propagande publique atteignant les incroyants, ils devraient admettre que les incroyants ont droit à une propagande publique atteignant les croyants. Au mépris de toute justice et en pleine intolérance, les responsables religieux n'ont jamais admis ce droit. Prétendant détenir la Vérité, ils demandent qu'on les écoute sans leur répondre, si ce n'est pour les approuver. La contradiction est considérée par eux comme une attaque et une insulte qu'ils ont souvent punie de tortures et de mort, quand ils en avaient le pouvoir. C'est pour son incroyance que Socrate fut condamné à être empoisonné ; pour la même raison, il y a moins de 400 ans, on arracha la langue de l'athée Vanini avant de le faire périr sur le bûcher, « l'affreux hurlement qui sortit de sa bouche, horrifiant l'assistance, s'est répercuté jusqu'à nous en un écho lugubre » (P. A.). La propagande antireligieuse est donc une juste défense contre la propagande religieuse envahissante et contre le retour aux abus que la religion toute-puissante a commis. Bien que notre action soit générale, nous aurons surtout en vue les religions chrétiennes et plus spécialement la catholique, qui sont les plus connues dans nos régions.

LES FONDEMENTS DE L'INCROYANCE.

-- Ils reposent sur le bon sens, la science, la morale. Le bon sens ne peut admettre un Dieu infiniment bon qui aurait créé de nombreux hommes pour leur malheur. Un Dieu parfait ne pouvait ignorer qu'en créant le monde, il créait de nombreux pécheurs voués à l'enfer et qu'il était donc la cause première de leurs tourments. Déjà la création des anges était un échec puisque certains s'étaient révoltés devenant les puissants démons ! Il y a, là, dans l'idée d'un Dieu parfait aux créations manifestement imparfaites une contradiction qu'aucun croyant n'a pu logiquement expliquer. C'est un mystère inexplicable répond le catholique. Cette réponse ingénue montre que sa religion n'explique que par l'inexplicable et que, quoi qu'il dise, le croyant n'est pas plus avancé que l'athée. Que dire de ce Dieu indéfinissable au comportement mystérieux, déraisonnable et incompréhensible ? L'explication déiste est, en fait, une absurdité.Les religions reposent sur des textes dits sacrés, dont la Bible est le plus bel exemple. L'étude de celle-ci montre d'abord qu'elle n'est pas un livre unique. Chaque secte qui la revendique a sa propre version qu'elle considère comme la Vraie Bible. C'est ainsi que la Bible officielle des catholiques romains viendrait, pour sa partie la plus ancienne, d'une traduction en grec déjà contestée par d'autres croyants, suivie d'une autre traduction en latin dont on ne sait que dire, cette dernière ayant été retouchée par un auteur prétendu inspiré : Jérôme, que l'Église a déclaré saint. En réalité la Bible a donc la même origine que les contes de fées où les histoires fantastiques populaires reprises par la littérature, ce qui explique bien les nombreuses versions. Mais examinons le texte lui-même. Porte-t-il les marques d'une infinie sagesse ? Dès son début c'est un tissu d'affirmations abracadabrantes et antiscientifiques. La création du monde fait de Dieu un étrange magicien qui travaille, se repose, contemple son oeuvre, l'apprécie, crée la lumière et les ténèbres avant de faire les sources lumineuses, prend semble-t-il un malin plaisir à violer toutes les lois scientifiques. Il crée l'homme seul dont il tire 1a femme, ce couple pèche rapidement sous l'impulsion d'un serpent et avec une plus grande responsabilité de la femme, puis avec une descendance inexplicable sans inceste nous avons l'origine d'une humanité curieuse que Dieu va guider dans un effroyable chaos de violences, d'amour et de haine. Tout ceci, nous dira-t-on, est l'Ancien Testament dont le texte est mystérieux, mais pour nous, chrétiens ce qui compte, c'est la vie du Christ. Hélas, là c'est l'histoire qui va déjà s'inscrire nettement en faux. La vie du Christ telle que la décrit l'Église, n'est pas historique. Aucun historien qui aurait pu vivre à cette époque en Palestine n'en fait état. D'après l'Église même, l'histoire du Christ vient d'auteurs qui auraient surtout été écrit sous " l'inspiration divine " après les faits présumés. Nous pouvons donc bien considérer qu'il y a eu simple affabulation hallucinatoire dont la source est une synthèse grossière de croyances religieuses diverses, d'aspirations idéalistes et de souffrances réelles. Il semble que les Évangiles viennent de cet amalgame traité différemment par de nombreux auteurs qui bien que prétendus "inspirés" n'étaient pas d'accord entre eux, ce qui a obligé l'Église à faire un choix et à n'en retenir que quatre qui n'étaient pas trop contradictoires. Il est à remarquer que la plupart des religieux qui se sont mis à douter l'ont fait après l'étude historique sérieuse et objective des sources du christianisme. Quant au texte des Évangiles, il semble inutile de s'attarder longuement sur son caractère dénué de tout bon sens et de toute logique. Les démons, les possédés, les miracles y pullulent. On marche sur l'eau, on fait passer les démons dans les corps des pourceaux sans pitié pour ces derniers, au cours de longues ripailles on échange de l'eau en vin comme dans un vulgaire conte de fées. Moins fort que Dieu le père, Jésus ne crée pas à partir de rien, il lui faut sept pains pour en faire des milliers et de l'eau pour fabriquer du vin ! Enfin Jésus se compare souvent au pasteur conduisant son troupeau, comparaison des plus saugrenues puisque le pasteur ne prend soin de son troupeau que pour le conduire, en dernier lieu, à l'abattoir et la boucherie. On prétend souvent que seule la religion comporte des règles morales parfaites et efficaces. L'étude objective de cette question montre que la réalité est tout autre. Dans les commandements de Dieu, d'après la Bible, on trouve par exemple : "Tu ne tueras point", mais dans les pages suivantes, Dieu ordonne de massacrer tous les ennemis vaincus et de prendre leurs femmes pour épouses. Ainsi le texte est si contradictoire que toute affirmation peut trouver son contraire. En voici un exemple caractéristique (Job 12) : « Dans les vieillards se trouve la sagesse » et quelques lignes après : « Dieu prive de jugement les vieillards » ! Par ailleurs l'obscurité et la confusion de nombreux passages autorisent toutes les interprétations. Tous les procédés, même les plus immoraux, sont bons pour faire triompher la gloire de Dieu et c'est souvent Dieu lui-même qui les inspire : (Esaïe 8) « L'Éternel me dit : " Qu'on se hâte de piller qu'on se précipite sur le butin "». Ailleurs Dieu ordonne à Abraham de tuer son fils par simple preuve. Un pauvre halluciné pourra donc toujours penser que Dieu lui inspire des violences et de mauvaises actions. Ne nous étonnons pas que la religion soit souvent à la base de crimes, tortures, pillages, guerres. Le crime du curé d'Urufe qui on s'en souvient tua sa maîtresse et découpa le cadavre pour tuer l'enfant fruit de ses oeuvres, parait fort comparable aux absurdités bibliques. Dans cet exemple, il semble de plus que cet homme ait été dérangé mentalement par la promesse inhumaine de continence absolue, que l'Église prétend avoir le droit d'imposer à son clergé à un âge où les besoins sexuels sont souvent mal déterminés. Certains supportent sans trop de dégâts cette continence, d'autres subissent des désordres sur le plan physique et moral, enfin les derniers pèchent discrètement ou abandonnent loyalement le sacerdoce pour le mariage. cette loyauté étant considérée comme un parjure par l'Église ! Au nom de Dieu on brûlait les "hérétiques", les prétendus "sorciers" et "sorcières", quitte à en faire quelquefois des "saints" après les avoir suppliciés (Jeanne d'Arc). La Sainte Inquisition martyrisait les suspects et l'on entreprenait des guerres de conquêtes (croisades, guerres saintes). Rappelons le mot célèbre d'un valeureux inspiré: « Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens ! ». Ainsi non seulement la religion n'est pas un frein pour ce violent, mais un encouragement puisque Dieu doit compenser ses erreurs. La religion justifie toujours le vol et le mensonge s'ils sont faits dans une « louable » intention. Or le voleur et le menteur peuvent toujours trouver, dans leur for intérieur, des raisons qu'ils peuvent estimer de cet ordre (injustice de leur entourage). En outre, même si le croyant sent la méchanceté de sa conduite, il pourra y trouver son compte. En effet le mal qu'il fait aux autres est un élément pour leur salut. Le mauvais peut donc se croire un être d'élite qui, dans un entier dévouement, se damne pour le salut des autres_ Mais lui-même, par la contrition, pourra atteindre les plus grandes récompenses promises suivant le mot fameux d'un évangile : "Il y aura plus de joie pour un pécheur qui se repent que pour 99 justes sans repentance". Ainsi la religion offre là de beaucoup plus beaux horizons aux malfaiteurs qu'aux honnêtes gens. La religion ne donne donc pas des règles de vie, mais des moyens de justifier n'importe quel comportement et chaque croyant ne trouve dans la morale religieuse que ce qu'il y met lui-même. La morale du croyant comme celle de l'athée ne vaut que de ce que vaut l'individu. La religion n'apporte rien d'autre qu'une certaine confusion susceptible de troubler les esprits faibles et influençables. Intolérance à l'égard des autres sectes. Haine raciale (Juifs), encouragement aux troubles hallucinatoires (visions, démons possédés). Justification de la paresse et de l'oisiveté rêveuse (les petits oiseaux ne se mettent pas en peine de leur nourriture ni de leurs habits (Évangile). Mépris et persécution de la science (le pape condamna l'illustre Galilée à la prison perpétuelle). Haine de certains animaux (serpents, porc). Tendance aux croyances naïves, ridicules et parfois dangereuses : amulettes, scapulaires chapelets, tous considérés comme porte-bonheur ; médailles de protection. (Il existe en Auvergne une Vierge de la Médaille Miraculeuse ! ) : croyance qu'une personne peut être sorcière ou possédée par les démons et qu'elle doit être exorcisée ou rejetée de la communauté, tendance à s'en remettre à la prière pour les malades, interprétation du hasard et des coïncidences comme manifestations divines (Jugement de Dieu !). Nous ne voulons plus de ces excès d'injustices et de violences de cette intolérance absolue que les périodes où la religion était toute-puissante ont connues et qui pourraient toujours revenir avec le triomphe de la religion : c'est la cause essentielle de notre action.

LA NAISSANCE DE DIEU.

-- L'homme dans l'échelle animale est caractérisé par le développement hypertrophique de son cerveau. C'est sa plus grande supériorité mais aussi une source de faiblesse, car ce cerveau arrive à travailler anormalement. Sur de vagues perceptions ou souvenirs, l'imagination va bâtir des êtres fictifs merveilleux et fantastiques : fantômes (souvenir des morts), divinités, démons anges, fées. L'idée de Dieu n'a pas d'autres sources. Dieu est pour le croyant la suprême création correspondant à son propre idéal. Il n'y a donc pas un Dieu, mais autant de Dieux que de déistes. Ainsi s'explique l'opposition des croyants entre eux et leurs persécutions mutuelles.

L'athée refuse de faire ce travail insensé consistant à se bâtir un Dieu pour l'adorer. L'athée pense simplement à une vie normale et saine, sans hypothèses mystiques indéfinissables sur un monde de l'au-delà mais avec les relations les plus fraternelles avec ses semblables, pour le bonheur de l'humanité.
Albert BEAUGHON, fondateur de l'Union des Athées en 1970".
Ecrit par libertad, à 22:50 dans la rubrique "Pour comprendre".



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