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Lu sur l'Humanité : "Entretien avec le sociologue Laurent Mucchielli, chercheur au CNRS, directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales.
L’incendie du centre social juif, un acte présenté comme antisémite, s’est révélé, en fait, ne pas l’être. Que pensez-vous de l’emballement qui a suivi cette affaire, comme de celui qui avait suivi l’affaire du RER D ?
Laurent Mucchielli. Je constate qu’hélas, une fois de plus, les erreurs ne servent pas de leçon. Je cherche à comprendre pourquoi. D’aucuns voudraient que l’explication soit toute simple : ce type d’acte antisémite serait, de toute façon, monnaie courante, on en verrait " tous les jours ". Dès lors, que les informations en question soient vraies ou fausses deviendrait secondaire. Or, j’attire l’attention sur le simplisme affligeant et sur le très grand danger de ce type de raisonnement au terme duquel la vérité des faits finit par disparaître totalement au profit d’une pure et simple moralisation. En réalité, la dénonciation de l’antisémitisme fait aujourd’hui l’objet d’un consensus moral unanime qui produit un effet rassurant sur ceux qui ont peur (ou qui veulent faire peur aux autres) et qui arrange aussi bien les politiques (qui peuvent faire assaut d’indignation, ce qui ne coûte rien et n’engage à rien) que les journalistes (qui peuvent aussi se contenter d’une indignation et ne pas faire d’enquête). Mais ce consensus moral nous empêche, en réalité, de faire fonctionner notre raison. Il est, en effet, frappant de constater que personne, dans le débat public, ne propose le moindre début d’analyse de ce que sont réellement les actes antisémites. Nous sommes dans l’émotion à 100 % et on mélange tout. De la moindre insulte échangée par des pré-adolescents dans une cour d’école jusqu’à la profanation d’un cimetière entier, tout soulève automatiquement le fantôme du nazisme et, du coup, tout devient irrationnel.
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