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Pour réaliser cette enquête, une personne se faisait passer auprès des médecins, au téléphone, pour un bénéficiaire de la CMU. Lorsque le praticien motivait le refus de rendez-vous par un manque de place, par exemple, une seconde personne, se présentant comme un assuré ordinaire, téléphonait à son tour, obtenant généralement sans difficulté un rendez-vous.
Le résultat montre que 41% des médecins spécialistes sollicités ont refusé de prendre en charge des patients inscrits en CMU.
A l’inverse, les généralistes ne refusent que dans 4,8% des cas ces patients (1,6% pour les généralistes de secteur 1, appliquant des tarifs de la "Sécu").
Parmi les spécialistes, les gynécologues (44%) et les psychiatres (50%) sont les praticiens qui présentent les taux de refus les plus élevés. Un tiers des ophtalmologues (33%) et 40,9% des pédiatres ont eux aussi refusé.
S’agissant des dentistes, 39% ont refusé une prise en charge.
Le Fonds remarque en outre que les patients non bénéficiaires de la CMU ont souvent droit de la part des praticiens à une "attitude plus aimable, avec une recherche de plus d’informations sur la situation du patient".
Le Fonds donne plusieurs explications à cette attitude : certains praticiens privilégient des "logiques économiques", avec des dépassements d’honoraires, supposant que les patients ne seront pas en situation de les acquitter, d’autres voient la CMU "comme un dispositif pour les pauvres dont la place est dans les structures publiques".
La CMU, créée en 1999, bénéficiaient à 4,8 millions de personnes fin 2005.