Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Petit précis de révolte élémentaire
Lu sur Critiques ordinaires : "Anne Carpentier a créé avec ses amis La Feuille, périodique du Lot-et-Garonne habité par l’état d’esprit d’un Canard enchaîné, où les notables locaux y sont brocardés de manière intelligente et efficace, c’est-à-dire avec preuves à l’appui et après enquête rondement menée. L’objectif poursuivi dans cette entreprise fondée sur le journalisme de proximité, que l’on qualifiera sans hésiter de mission de salut public, consiste en la dénonciation de la "taxe sur la misère ajoutée" et la lutte qui va avec.

Prenons un individu, n’importe qui - à l’exception de celui dont la fortune personnelle protège de certains désagréments - et qui se retrouve confronté à une situation inconfortable (licenciement, divorce, endettement...) Nous conviendrons que l’évènement négatif en question risque d’avoir de fâcheuses répercussions sur son budget. La taxe sur la misère ajoutée (ou "plus-value de la pauvreté"), c’est tout ce qui va s’additionner à la note pour la rendre la plus salée possible, jusqu’à l’indigestion : frais d’huissier, majorations, pénalités en tout genre... En fin de compte, cette taxe cumulée ressemble davantage à une amende, comme si l’on punissait celui qui a eu le malheur à un moment dans sa vie de rencontrer des difficultés financières. Principe finalement odieux de culpabilisation de la victime de l’horreur économique, et aussi logique de consolidation de la galère par le biais d’une absurde politique de précarisation - la dette s’étoffant, les solutions pour se sortir du bourbier ne peuvent que s’amenuiser - support de la machine à exclure consistant à "enfoncer la tête sous l’eau de ceux qui se noient". Décidément les vertus du sauvetage sont devenus obsolètes, tant nous vivons une époque formidablement individualiste. Sauf qu’il existe encore des gens dotés d’une once d’altruisme suffisante pour s’investir dans un combat loyal et courageux contre la bêtise ambiante.

Comment Anne Carpentier procède-t-elle pour venir en aide à ceux qui viennent lui raconter leur déconvenue ? (Car elle ne se contente pas de recueillir des infos pour sa feuille, elle met carrément la main à la pâte dans l’intention de modifier le scénario). D’abord, et c’est le principal conseil donné dans le livre, elle se documente en potassant la Loi. Tout simplement. Combien de ces affligeantes histoires auraient pu connaître un heureux dénouement si les personnes impliquées avaient eu vent du décret ou de l’alinéa leur permettant de contester les mesures prises à leur encontre ? Un exemple parmi des milliers, anecdotique en apparence mais ô combien révoltant pour ce qu’il révèle d’inhumanité chez certains "officiers ministériels" usant à la corde les droits que leur confère leur statut d’expulseur de pauvres : le mobilier du couple X est saisi et l’huissier dans la foulée embarque les jouets de l’enfant, ce qui est complètement illégal - et d’une effarante méchanceté - ! (A ce propos l’auteur dresse la liste de tout ce qui est insaisissable, y compris aux niveaux bancaire et social, avec les ASSEDIC, le RMI, la CAF...) L’aventure sera récupérée par quelques quotidiens nationaux, et pour la petite histoire, provoquera l’ire de Bertrand Tavernier (ce qui n’est pas étonnant de sa part), après quoi il apportera à Anne et ses copains un soutien inconditionnel. "Nul n’est sensé ignorer la Loi", nous dit le Code Pénal, mais il y en a qui la connaissent très bien et prennent un malin plaisir à ne pas l’appliquer pour pouvoir s’en mettre plein les fouilles sur le dos des plus démunis. Cherchez la moralité dans ce que l’on est en droit d’appeler un véritable scandale !

Ensuite notre sympathique justicière pratique une méthode qu’affectionne aussi Julien Courbet : donner des coups de fil. Bien sûr pour tenter de convenir d’un accord ou au mieux de s’approcher d’une solution équitable, mais tout autant pour installer les indélicats au pied du mur. Il faut les entendre, ces administrateurs judiciaires, ces liquidateurs d’entreprises, ces assureurs cupides, et ces banquiers avides, se démener pour contourner la réalité de leurs actes préjudiciables. Eux qui se complaisent dans la menace au point d’acculer parfois de braves gens au suicide, il faut les voir, pris la main dans le sac, en flagrant délit de mauvaise foi, piteux derrière leurs airs hautains...

La révolte élémentaire, c’est la résistance jour après jour, c’est ne jamais lâcher la bride lorsqu’on a à faire valoir ses droits les plus... élémentaires, en ne perdant pas de vue que personne n’est au-dessus des lois et que ces intrigants nous polluant l’existence en abusant de leur pouvoir ne sont certainement pas des demi-dieux, mais rien que de simples mortels lâches et corrompus... Quand l’homme à terre se relève, ses bourreaux rapetissent.

Nicola20san

Anne Carpentier, Petit précis de révolte élémentaire (Contre la "taxe sur la misère ajoutée"), Albin Michel, 2004, 192 p.

Ecrit par libertad, à 22:15 dans la rubrique "Social".



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom