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combat Monsanto : "Il fait chaud à Ruffec ce 27 avril 2004. Toute la matinée, le tracteur bleu de Paul François a sillonné les 240 hectares de maïs plantés dans ce coin de Charente, crachant une pluie de désherbant. Mais en nettoyant son pulvérisateur, l’agriculteur inhale accidentellement un nuage de monochlorobenzène. Une molécule chlorée qui entre dans la composition du Lasso, le désherbant de Monsanto. « J’étais comme brûlé de l’intérieur. Je me suis mis à vomir avant de perdre connaissance », raconte Paul François. Transporté aux urgences, il va rester cinq jours à l’hôpital, terrassé par des douleurs qui lui vrillent la tête, bégayant et crachant du sang. « A ma sortie, je ne me souvenais plus de rien. J’ai mis dix jours pour retrouver la mémoire, cinq semaines avant de pouvoir remonter sur mon tracteur. » Aujourd’hui, l’agriculteur de 44 ans souffre de malaises et de maux de tête à répétition. En novembre 2008, le tribunal des affaires de sécurité sociale a reconnu que ses problèmes étaient liés au désherbant de Monsanto, aujourd’hui interdit en France. Le procès qui opposera le céréalier au géant américain s’ouvre bientôt. L’histoire de Paul François a fait le tour du landerneau agricole. « Il a parlé pour les autres », entend-on dire ici et là. « Les autres », ce seraient tous ces agriculteurs qui souffrent de problèmes de santé mais préfèrent se taire.
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