Lu sur
Le Monde libertaire : "Alors là, si vous vous êtes jetés sur cette page 3 de votre hebdomadaire
favori pour avoir une analyse circonstanciée du résultat du premier
tour de l’élection présidentielle, eh ben, c’est raté. J’aurais pu vous
le faire, genre : « De toute façon, nous, ce type d’élection c’est pas
notre truc ; on est pour la gestion directe, pour l’autogestion dans
tous les aspects de la vie sociale et si les élections changeaient
vraiment les choses elles seraient interdites depuis longtemps, etc. »
Même pas. J’aurais pu le faire, genre, au-dessus de ça,
quasi-aristocratique : « Ils ont voté et puis après ? » Non Plus. Parce
que, même si les élections ne sont pas notre combat, on en subit le
résultat, et lorsque Sarkozy est passé en 2007, on l’a senti passer
personnellement dans notre quotidien.
En fait, je ne peux pas vous en
parler pour de bêtes questions techniques : les articles doivent être
écrits bien avant que les résultats s’affichent sur vos écrans. Parce
qu’après l’écriture, il y a la mise en page, l’impression et la
distribution. Donc, au moment où vous lisez ces lignes, vous en savez
plus que moi.
Les seuls petits trucs que je pourrais vous écrire,
c’est que je suis tombé sur un document de la police où ils craignaient
qu’en cas de victoire de Sarkozy, la France connaisse des mouvements de
grève importants et des émeutes de type athénien. Mais depuis le temps
que les flics font ce type de prédiction, ce n’est plus l’insurrection
qui vient, on devrait être en plein dedans…
L’autre chose, c’est
plutôt un questionnement : si Hollande passe, que vont faire tous ces
militants CGT, impliqués dans leur soutien à Mélenchon, plus prompts à
aller à la Bastille ou au Prado pour le Front de gauche qu’à militer sur
place ? Dans les discours, ils parlent tous de transformer le résultat
en mouvement type juin 1936, mais on a déjà vécu ça en 1981, avec une
allégeance à Mitterrand qui a fait du mal.
Bref, j’arrête aussi de me faire du mal.
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