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Personne ou peu de monde, et certainement pas les premiers concernés, le reconnaîtront, mais les ignobles attentats qui ont frappé Paris le 7 janvier sont une aubaine inouïe pour les politiciens au pouvoir… un véritable état de grâce qui permet de jouer sur l’émotion, et uniquement sur elle, pour se refaire une « santé politique ».
Il n’est pas question de remettre en question la sincérité des politiques de vouloir défendre les principes de la liberté d’expression, quoique l’Histoire nous a montré que ce soutien pouvait être à géométrie variable, mais il serait naïf de ne considérer les choses que sous cet angle… c’est ce que l’on tait qui est souvent le plus révélateur.
Mais attention, dire cela n’est pas politiquement correct… « Un peu de dignité tout de même » va –t-on me dire. Le moment n’est pas à la polémique mais à l’émotion, à l’unité nationale et là-dessus la Marseillaise… ensuite on verra. En fait on ne verra rien du tout, comme d’habitude. Que reste-t-il de l’émotion suscitée par les attentats des années 90 ? Rien. Strictement rien ? La situation n’a fait qu’empirer malgré les faramineuses promesses faites. Les politiciens se sont succédé au pouvoir. Retour au point du départ, ou plutôt pire.
François HOLLANDE, et tout son gouvernement, doivent une fière chandelle aux terroristes qui ont réussi l’impossible espoir de faire/refaire l’unité derrière un Président de la République au plus bas dans les sondages, incapable de redresser une situation économique et sociale et empêtré dans des histoires boulevardières. La vertigineuse remontée de sa côte de popularité est essentiellement due, pour une fois, à une excellente communication et à l’habile gestion d’une situation exceptionnelle où la plus profonde et sincère émotion a côtoyé les plus grandes ambiguïtés – la présence d’individus peu fréquentables autour du Président de la République durant la grande manifestation du 11 janvier en est une symptomatique démonstration.
Une fois mise à part l’émotion collective, que reste-t-il de la situation actuelle et des conditions qui ont mené à une telle tragédie ? Le fonctionnement démocratique de notre société a-t-il été à la hauteur des défis de notre monde ? Le passé est critiquable, le présent tragique… qu’en sera-t-il de l’avenir ? Là, est la véritable question.
Le jeu pervers de la surenchère politicienne, s’il a connu une brève pause, a très vite repris ses droits. Les vieux démons sont toujours à l’affût et l’extrême droite – un moment disqualifiée – toujours en embuscade.
Un feu de paille n’a jamais donné de braises, or, ce sont elles qui sont les garantes d’une bonne cuisson.
20 janvier 2015 Patrick MIGNARD