A LA PREMIÈRE ÉCOUTE du premier morceau, je tends le dos et je me demande s'il me reste des aspirines. Des sons un peu bizarres, un synthé pas forcément engageant de prime abord, et puis des rythmes vachement tordus, des structures saccadées et torturées. Pas le genre de choses dont je suis féru, préférant de loin l'énergie brute aux musiques un peu trop intellos.Et puis bon, ça sonne bien rock, ce truc. C'est déglingué, mais avec un côté vachement précis. De la déglingue voulue, en fait. Au fil de l'album, ça commence à vraiment envoyer gros, avec une batterie qui sait bien être là au bon endroit et au bon moment. Alors oui, bien sûr, c'est ce qu'on demande à une batterie, mais en l'occurrence il y a là le talent qui consiste à ne pas écraser tout en une bouillie infâme mais au contraire à laisser' respirer le tout, ce qui n'est pas évident avec ce genre de musique bruyante, voire bruitiste.
Les morceaux se succèdent et on oublierait presque qu'ils n'ont pas de paroles (à part sur un seul titre). Et finalement, ça ne manque pas vraiment: les univers se suffisent à eux-mêmes, créant des entrelacs de mélodies et de rythmiques, des recoins sonores. Ce qui s'applique au dub. pourrait bien s'appliquer au rock, non?
Parler de ce genre de musiques, surtout quand on n'est pas un pro de cette école musicale précise, est toujours un peu difficile. Donc, pour les néophytes comme moi, je dirai que ça peut ressembler (de loin) à une sorte de musique à la John Spencer Blues Explosion, voire à SonicYouth, si on imagine qu'on a mis tout ça dans un shaker, et qu'on a bien tout secoué. C'est clair? Non? Bon, alors soit tentez votre chance en concert, soit allez jeter une oreille à leur site:
http://ruminance.free.frQuant à l'album, vous trouverez sur le site le moyen de vous le procurer: il s'appelle « Long Way ». Et puis tant que vous y êtes, la personne qui réalise leur graphisme est plutôt doué et a un univers singulier qu'on peut découvrir sur
http://s.cochetel.free.fr
à 22:50