Lu sur
CQFD :
"Du Nord de l’Italie, entreprenant et laborieux, convergent vers le Sud méprisé des milliers de tonnes de déchets. Un marché juteux, dont la Camorra et les industriels se repaissent. En attendant de trouver des débouchés dans les pays émergents, les ordures submergent les alentours de Naples.
À NAPLES et dans sa périphérie, des monceaux de poubelles forment des barricades hautes comme un étage d’immeuble. Les médias nationaux et internationaux ont parlé de « situation exceptionnelle », d’« urgence ». Mais on sait bien ce qu’est Naples ! Une ville en état d’urgence permanent ! C’est comme ça : la pauvreté, les politiciens corrompus, la Camorra, le Vésuve... Ça n’arrive qu’à Naples. Mais de quelle situation exceptionnelle et de quelle urgence parle-t-on ? Ici, dans le Sud, le chaos nourrit le bizness, que se partagent mafias et notables locaux. Caricature du capitalisme moderne, gérer est ici le synonyme exclusif de « faire du fric à foison ». Et vite ! Dans le domaine des déchets comme pour le reste, le politicien fait travailler le mafieux qui lui-même tient le politicien, payé par cet autre mafieux qui fait de la politique... Absence de gestion, épandages abusifs dans les décharges légales, depuis une vingtaine d’années, cycliquement, les villes de la région croulent sous les ordures. Et la situation empire. Les décharges légales qui recueillent les ordures ménagères des Napolitains saturent tellement que le Service sanitaire les a fait fermer. Ici, le souvenir du choléra remonte à peine à une trentaine d’années... Résultat, en juin, les routes de la région ont été submergées par les décharges sauvages. Les rats y accourent en bandes. Dans une horrible puanteur, des centaines de feux, chaque nuit, illuminent le ciel. L’air empeste la dioxine.
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