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Ce samedi matin 21 novembre, une centaine de Faucheurs Volontaires venus de différentes régions - dont une quinzaine de Rhône-Alpes - ont bloqué dans le port de Lorient le déchargement de l’ARISO, un cargo battant pavillon panaméen, avec un équipage philippin, chargé de 46 500 tonnes de soja transgénique venant du Paraguay.
Avec cette action, les Faucheurs Volontaires ont dénoncé les importations considérables de soja transgénique (avec le moratoire, la France ne produit plus de maïs pesticide Monsanto810, mais importe toujours de grandes quantités de soja), le manque de traçabilité qui interdit tout vrai choix au moment de faire ses achats, et exigé l’étiquetage des produits issus d’animaux nourris aux OGM.
Symboliquement, quelques litres de brou de noix - un colorant naturel - ont été versés dans la cargaison, pour la colorer en marron foncé.
Les
Faucheurs Volontaires ont quitté le port vers midi, après avoir obtenu
un rendez-vous la semaine prochaine avec la Direction Générale de
l’Alimentation au ministère de l’agriculture à Paris.
Photos et diaporama de Martine Chevalier
Après
être allés aussi dans une coopérative agricole chercher des sacs de
tourteau de soja transgénique pour l’alimentation des poulets, porcs et
bovins, les Faucheurs Volontaires sont allés dans les rayons d’un
supermarché Casino montrer qu’il n’existe aucune traçabilité.
Il
n’est indiqué nulle part sur les produits vendus en grandes surfaces
que les animaux dont ils sont issus ont été nourris avec des OGM
pesticides. Or c’est presque toujours le cas, quand on sait que 4,5
millions de tonnes de soja OGM arrivent chaque année dans les ports
français de Brest, Lorient, Saint-Nazaire, et Sète pour nourrir le
bétail des élevages industriels.
A Lorient par exemple, cela fait un an qu’aucune cargaison de maïs non OGM n’a été déchargée. Et pour le seul port de Lorient, selon le rapport du port de commerce, les importations de tourteaux de soja (OGM en quasi totalité) ont atteint 876.713 de tonnes en 2008 (information AFP).
A noter
que pour la région Rhône-Alpes, il semble que l’essentiel du soja OGM
vendu aux paysans pour l’alimentation de leur bétail (s’ils veulent du
soja non-OGM, il faut le trouver, et surtout il faut le payer plus cher
- ou alors donner autre chose que du soja...) arrive par le port de
Sète, sur la Méditerranée.
Le soja de la faim...
Ici, avec
l’interdiction du maïs Monsanto 810, on n’a plus d’OGM dans les champs,
mais on en a en quantité dans les assiettes, à travers les aliments
issus d’animaux bourrés aux OGM.
Là-bas, en Amérique du Sud
surtout : Argentine, Brésil, Paraguay, Urugay... ils ont de plus en
plus d’OGM dans les champs - des champs récupérés sur les paysans ou
dont les travailleurs salariés agricoles sont chassés au profit du
roundup et autres pesticides -, et ils sont nombreux à ne rien avoir du
tout dans les assiettes...
Ici et là-bas, nous subissons un même
système qui engraisse les multinationales de l’agro-alimentaire, de la
chimie et des semences, et celles de la grande distribution.
Il est nécessaire d’y mettre un terme...
Obtenir l’étiquetage OGM et non-OGM des produits issus d’animaux
Cela
passe ici par l’étiquetage, pour qu’au moment où nous devenons
“consommateurs”, nous puissions choisir, en toute connaissance des
conséquences de nos décisions pour nous et pour les autres.
Taxer les importations de protéagineux, et produire ici des protéagineux non OGM...
Cela
passe aussi par la taxation aux frontières de la France et de l’Europe
des importations de protéines végétales - les “protéagineux” -
notamment du soja, et donc par la remise en cause des accords de Blair
House (1992) grâce auxquels les trusts US ont envahi les marchés
européens et empêché la production en Europe de protéines végétales
pour l’alimentation du bétail en interdisant une taxation aux
frontières.
Il faut re-développer les productions de protéagineux (non OGM !) en France et en Europe.
En même temps bien sûr, il est nécessaire en attendant de faire en sorte que le soja importé devienne du soja non-OGM.
Des
gestes ont eu lieu dans ce sens, par exemple en Bretagne : suite à la
mobilisation de la société civile, des discussions entre la Région
Bretagne et l’Etat brésilien du Parana, qui a décidé de développer une
filière non OGM. Mais dans le concret, il n’y a guère de résultat, car
la grosse agriculture du Parana n’est guère intéressée : il y a plus de
fric à se faire, avec moins de travailleurs agricoles et plus de
pesticides, en faisant du soja OGM, tant qu’il se trouve des gens pour
l’acheter et le faire manger aux autres.
La situation en Rhône-Alpes...
A noter qu’en Rhône-Alpes, ainsi qu’il en a été question dans la discussion de l’atelier “autonomie alimentaire des fermes” au récent colloque de Rés’OGM Info, les discussions initiées par la région pour développer une filière d’importation de soja non OGM avec le même Parana ont échoué, parce que les entreprises commerciales de l’agro-alimentaire qui distribuent ici le soja ne sont pas intéressées non plus...
Il est vraiment temps que les citoyens mettent le nez dans tout ça ! Car comme en Bretagne, on a des prises de position et des déclarations pour une région Rhône-Alpes sans OGM, mais le soja pesticide arrive (à Sète) par pleins bateaux puis par camions qui remontent la vallée du Rhône (peut-être demain par péniches) pour arriver chez les vendeurs d’aliments pour bétail, puis dans les fermes notamment dans les élevages industriels, puis... dans nos assiettes.
Le réseau
Cohérence, qui réunit dans le grand Ouest une centaine d’associations
et collectifs, autour notamment du RAD - Réseau pour une agriculture
durable, un mouvement regroupant des paysans -, a apporté son soutien à
l’action des faucheurs volontaires et a réaffirmé "l’urgence d’un étiquetage des produits animaux nourris avec ou sans OGM". Ce réseau Cohérence édite un guide intitulé "consommer sans OGM en Bretagne"...