Nucléaire : 23 avril 2010 en Basse-normandie et ailleurs.
Lu sur
CRAN :"Voici un bref retour sur les actions qui ont eu lieu le 23 avril en Basse-Normandie et un petit tour non exhaustif de ce qui s’est fait ailleurs ce même jour et les jours suivants :
Samedi midi à Raids près de Périers dans la Manche, environ 80 personnes
sont réunies autour d’un pique-nique offensif. A cet endroit, est
construit un post électrique déjà bien avancé qui servira au nouveau
tracé THT lié à la construction du réacteur nucléaire EPR de
Flamanville.
Après un repas convivial et sous surveillance de la gendarmerie et de la
police politique (DCRI), les pique-niqueurs prennent comme annoncé la
direction de pylône THT pour jouer au grand jeu de pâques de la « chasse
aux boulons ». La gendarmerie décide tout d’abord de laisser faire
pensant à tord qu’un seul boulon sera retiré symboliquement. Finalement,
ce sont plusieurs boulons qui sont successivement déboulonnés
symboliquement et fragilisant ainsi l’édifice. Le but : montrer à RTE,
mais surtout aux populations hostiles au projet que celui-ci est bien
plus fragile qu’il n’y paraît.
Au cours de l’action, la gendarmerie se sentant bernée change d’attitude
et devient plus agressive. Elle tente de pousser les personnes et les
banderoles qui leur barre le passage jusqu’aux déboulonneurs. Mais leurs
poussettes et leur faible nombre ne leur permet pas de faire
grand-chose. Ils se reprennent lorsque le déboulonnage d’un second
pylône est envisagé. Là ils campent sur chacun des 4 pieds, contraignant
les déboulonneur-se-s à user de la force pour procéder à l’action.
Finalement les gens renoncent à déboulonner ce second pylône.
A15h, à Diellette à quelques pas de l’école de voile et du chantier EPR,
déjà bien avancé, ce sont quelques 800 personnes qui se retrouvent pour
une manifestation. Là ont lieu quelques prises de paroles de militants
locaux (nouvelle coordination régionale antinucléaire, ACRO).Une
militante d’origine japonaise vivant en France a également fait le point
sur la situation avant de déposer une gerbe sur la stèle dédiée aux
irradiés inconnus.
Devant la centrale ce sont des sceaux d’eau censés représenter l’aspect
dérisoire de la lutte japonaise contre le désastre en cours qui sont
lancés sur la pancarte du site. Pour un manifestant c’est bien la rage
qui submerge. Il balance con sceau sur un des flics, très présents et
qui n’on t eu de cesse de photographier les manifestant-e-s.
Et ici en terre hautement nucléarisée, où chacun est particulièrement
tenu par le nucléaire et son poids économique ça a encore une autre
signification qu’ailleurs. Ca veut dire ferme ta gueule et soit
invisible !
Il ne faut pas rêver, de tels rassemblements avec leurs lots d’actions
symboliques et de sentiment d’impuissance face au désatre en cours ne
pourront à eux seuls enrayer la machine nucléaire, mais ils ont au moins
le mérite de nous réunir, de permettre de commencer à discuter, et
peut-être de nous donner bien plus de rage et de force dans les semaines
et les mois qui viennent !
Photo sur résistances.
http://www.resistances-caen.org/photos,363,pique-nique-militant-autour-de-la-tht-et-manifestation-a-la-dielette-le-23-avril-2011.html