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A travers l’histoire, la plupart des anarchistes, hormis ceux qui pensaient que l’Etat s’effondrerait de lui-même, ont été des anarchistes insurrectionalistes. Plus simplement, cela signifie que l’Etat ne fanera pas petit à petit à la manière d’une fleur. Voici la raison pour laquelle les anarchistes doivent attaquer, car l’attente, c’est la défaite. Ce qui importe, c’est la mutinerie ouverte et la diffusion d’une pensée et de pratiques subversives parmi les exploités et tout ceux qui subissent la domination. Voici quelques pistes sur les implications que les anarchistes insurrectionalistes souhaitent dessiner quant à ce problème global. Si l’Etat ne peut pas tomber de lui-même, comment alors en finir avec son existence ?
Il s’agit donc, dans un premier temps, d’une pratique qui se concentre sur l’organisation de l’attaque. Ces quelques lignes ne sont en aucun cas closes ou terminées, elles doivent être l’objet d’un débat constant.
L’Etat ne se fanera pas, contrairement à ce que semblent penser
nombreux anarchistes. Non seulement retranchés dans la position
abstraite de l’attente du grand soir, certains
condamnent même les actes de ceux pour qui la construction d’un nouveau
monde dépend de la destruction de l’ancien. L’attaque, c’est le refus
de la médiation, de la pacification, du sacrifice, de l’accommodation
et du compromis.
C’est à travers l’acte et sa mise au point, et pas uniquement à travers
la propagande, que nous ouvrirons le chemin à l’insurrection. Bien que
la propagande ait un rôle important dans la clarification de l’agir. L’attente n’apprends que l’attente. Dans l’acte, on apprend l’agir.
La force d’une insurrection provient de son caractère social, non de
son degré de militarisation. Le mètre-étalon pour évaluer l’importance
d’une révolte généralisée n’est pas le conflit armé, mais plutôt son
amplitude et sa propension à rendre opérante la paralysie de l’économie
et de la normalité.
En tant qu’anarchistes, la transformation profonde de cette société est
notre point de référence constant, peu importe notre activité et peu
importe le contexte. Mais le mythe de la révolution n’est pas
uniquement un mythe pour servir de point de référence. Précisément
parce que c’est un événement concret, il doit être construit
quotidiennement par des tentatives plus modestes qui n’ont pas toutes
les caractéristiques d’émancipation de la révolution sociale. Ces
tentatives plus modestes sont des insurrections. En elles, la rencontre
des plus exploités et des minorités les plus sensibles aux phénomènes
de domination ouvre la voie à l’implication de strates encore plus
large d’exploités, dans un flux de rébellion qui pourrait amener à la
révolution.
Les luttes doivent être développées, tant à court terme qu’à long
terme. Des stratégies claires sont nécessaires pour permettre aux
différentes méthodes d’être utilisées de façon coordonnée et fructueuse.
Action autonome : l’auto organisation des luttes signifie que ceux qui
luttent sont autonomes dans leurs décisions et dans leurs actions ; à
l’opposé total d’une organisation de synthèse qui essaye toujours de
prendre le contrôle des luttes. Les luttes qui sont mises sous tutelle
et dirigées par une organisation de direction unilatérale sont
facilement intégrables dans la structure du pouvoir de la société
présente. Les luttes Auto-organisées sont par leur nature
incontrôlables lorsque étendues à travers le terrain social.
Il est impossible de jauger le résultat d’une lutte spécifique par
avance. Même une lutte limitée peut avoir les conséquences les plus
inattendues. Aucune méthode ne peut permettre de garantir le passage
des insurrections diverses - limitées et circonscrites - à la
révolution.
Ce dont le système a peur, ce ne sont pas tant les actes de sabotage en
eux-mêmes, que leur capacité à se diffuser socialement. Chaque individu
qui dispose même des moyens les plus modestes peut atteindre des
objectifs, seul ou avec d’autres. Il est matériellement impossible pour
l’État et le capital de surveiller les outils de contrôle qui opèrent
tout le long de son territoire. N’importe qui souhaitant réellement
contester la société de contrôle peut apporter sa contribution
théorique et pratique propre à ce dessein. L’apparition du premier lien
brisé coïncide avec la diffusion des actes de sabotage. La pratique
anonyme d’auto libération sociale pourrait s’étendre à tous les champs,
en cassant les codes de prévention mis en place par le pouvoir.
De petites actions, donc facilement reproductible et exigeant peu de
sophistication les rendant accessibles à tous, sont par leur simplicité
et leur spontanéité, incontrôlables. Elles permettent également de
desacraliser les développements technologiques les plus avancés dans le
domaine de la contre-insurrection.
La conflictualité doit être vue comme un élément permanent de la lutte
contre le pouvoir. Une lutte à laquelle il manque la conflictualité
finit toujours par nous pousser dans les bras de la médiation avec les
institutions et nous habitue à déléguer et à croire en une illusoire
émancipation par le biais des politiciens et des décrets
parlementaires, parfois jusqu’à participer nous-même à notre propre
servitude et à notre exploitation.
Il pourrait peut-être y avoir des raisons individuelles à douter de la
tentative d’atteindre ses buts par des moyens violents. Mais quand la
non-violence en vient à s’élever au statut de principe inviolable et
que la réalité est divisée en « bien » et en « mal », les arguments
cessent d’avoir de la valeur et l’on voit tout en termes de soumission
et d’obéissance. Les fonctionnaires du mouvement alter mondialiste, en
se distançant et en dénonçant d’autres pratiques ont clarifié un point
en particulier : ils voient leurs combat - auquel ils se sentent
attachés par le devoir - comme une simple réclamation au pouvoir, un
service demandé à sa majesté.
L’anarchisme insurrectionaliste n’est pas une morale de la survie :
nous survivons tous de diverses façons, souvent dans un compromis de
tout instant avec le capital, selon notre position sociale, nos
« talents » et nos goûts. Nous ne sommes certainement pas moralement
contre l’utilisation de moyens illégaux pour nous libérer des chaînes
de l’esclavage salarié afin de vivre et de continuer nos projets.
Cependant nous ne faisons pas de fétichisme de l’illégalisme et ne le
transformons pas en quelque religion que ce soit, avec ses martyrs et
tout ce qui s’en suit. C’est un moyen parmi d’autres. Un bon moyen,
mais un seul parmi d’autres.
Parti et syndicat contre l’auto organisation.
Des profondes différences existent à l’intérieur du mouvement
révolutionnaire : La tendance anarchiste portée sur le qualitatif et
l’auto organisation et la tendance autoritaire, quantitativiste et pour
la centralisation des luttes.
L’organisation sert aux tâches concrètes. Ainsi nous sommes contre le
parti, le syndicat et contre l’organisation permanente, lesquels
tentent tous de synthétiser les luttes et tendent à devenir les
éléments d’une intégration à l’Etat et au capital, plutôt que de
participer à leurs destructions. Leur but finit par devenir à mot plus
ou moins couverts leurs existences propres. Dans les pires cas ils
commencent d’ailleurs par construire leurs organisations avant même de
retrouver ou de créer une lutte. Notre tâche est d’agir ;
l’organisation en est un moyen. Ainsi nous sommes contre la délégation
de l’action ou de la pratique à une organisation : nous avons besoin de
l’action généralisée qui mène à l’insurrection, pas de devenir des
gestionnaires de nos luttes. L’organisation ne doit pas être le moyen
de la défense de certains intérêts, mais de l’attaque de certains
autres.
L’organisation informelle est basée sur le nombre de compagnons liés
par une affinité commune ; son élément propulsif est toujours l’action.
Et plus large sera la gamme de problèmes que ces compagnons
affronteront, plus grande sera leur affinité. Il s’ensuit que
l’organisation réelle, la capacité effective à agir ensemble,
c’est-à-dire savoir où se trouver, l’étude et l’analyse collective de
problèmes et le passage à l’acte, tout dépend du niveau d’affinité
développés, et n’a aucun rapport avec un programme, une plate-forme,
des drapeaux ou des partis plus ou moins camouflés. L’organisation
anarchiste informelle est donc une organisation spécifique qui se
réunit autour d’une affinité commune, de façon contingente.
La minorité anarchiste « et » les exploités/dominés.
Nous sommes des exploités et des dominés, c’est pourquoi notre tache
est d’agir. Cependant certains critiquent toute les actions qui ne sont
pas partie intégrante d’un mouvement social large et visible, ils nous
reprochent d’agir « à la place du prolétariat ». Ils conseillent
l’analyse et l’attente, en lieu et en place des
actes. Supposément, nous ne sommes pas exploités « à côté des
exploités » ; Il ne s’agit que d’une nouvelle séparation entre
l’exploité et les dits « subversifs ».
Les anarchistes actifs ne sont pas esclaves du nombre, ils continuent
d’agir contre le pouvoir même quand la conflictualité dite « de
classe » est quasi-inexistante. L’action anarchiste ne doit donc pas
viser à organiser et à défendre la classe des exploités dans une
gigantesque organisation, mais doit identifier les différents aspects
de la lutte et les mener à bien, à leurs conclusions offensives. Nous
devons aussi nous éloigner des stéréotypes de grandes luttes massives
et du concept de la croissance infinie d’un mouvement qui doit tout
dominer et tout contrôler.
Le rapport avec la multitude d’exploités ne peut pas être structuré
comme quelque chose qui doit à tout prix supporter le passage de temps,
c’est-à-dire être basé sur la croissance à l’infini et la résistance
aux attaques des exploiteurs. Il doit avoir une dimension spécifique
plus réduite, décidément celle de l’attaque, pas celle d’une relation
d’avant ou d’arrière-garde.
Nous pouvons commencer à construire notre lutte d’une telle façon que
les conditions de la révolte puissent apparaître et que le conflit
latent puisse se développer jusqu’à éclater ouvertement. De cette
façon, un contact peut s’établir entre les révoltés.
Nous embrassons le meilleur de l’individualisme et le meilleur du communisme.
L’insurrection commence par le désir des individus de se débarrasser
des circonstances contraintes et contrôlées, par le désir des individus
de se réapproprier la capacité de créer leurs propres vies selon leur
convenance. Cela exige qu’ils surmontent la séparation entre eux et
leurs conditions d’existence. Car là où les privilégiés contrôlent les
conditions d’existence de tous, il est impossible aux individus de
réellement déterminer leurs existences selon leurs propres termes.
L’individualité peut seulement fleurir là où l’égalité d’accès aux
conditions d’existence devient la réalité sociale. Cette égalité
d’accès est le communisme ; Ce que les individus font de cet accès,
libre à eux et à ceux qui les entourent. Il n’y a aucune contradiction
entre l’individualité et le communisme.
Certainement
que le capitalisme contient des contradictions profondes qui le pousse
vers des procédures d’ajustement, mais son évolution a toujours visé à
gerer en ses termes les crises périodiques qui l’affligent et qu’il
afflige. Mais nous ne pouvons pas nous bercer dans l’attente de ces
crises. Quand elles arriveront, elles seront accueillies comme il se
doit, si elles répondent aux exigences pour accélérer les éléments
insurrectionnels. Ainsi le temps est toujours mûr pour l’insurrection.
Nous remarquons que l’humanité pourrait avoir mis fin à l’existence de
l’état à chaque instant de son histoire. Une rupture dans la
reproduction continuelle de ce système d’exploitation et d’oppression a
toujours été possible.
Traduction par Non Fides, 2009.
Nous nous sommes permis d’adapter quelque peu ce texte, sans
toutefois ne jamais dévier de son essence. Pour lire le texte dans sa
version originale, cliquez ici.
Commentaires :
libertad |
Texte intéressant parce qu'il renouvelle et réactualise la pensée anarchiste, du moins l'un de ses courants, avec lequel j'ai de nombreuses divergences théoriques et pratiques. L'insurrectionnalisme, pas plus que le communisme libertaire ou l'anarchisme communiste n'a jamais véritablement compris la question individuelle et la faiblesse de ce texte, sur l'individu le montre bien : l'individu ne se réaliserait véritablement que dans le communisme, rien de bien nouveau. Or pour les individualistes, tout procède de l'individu, y compris l'état qui n'est que la somme des soumissions volontaires. L'insurrection est utile mais elle n'est pas suffisante si l'individu n'est pas déjà changé et c'est dès aujourd'hui que le changement doit s'opérer, pas demain dans le communisme, car dans ce cas l'échec est certain, les structures autoritaires sociales résultant des structures mentales reprendront le dessus. L'insurrection n'est pas suffisante. Répondre à ce commentaire
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j0n 11-03-09
à 22:45 |
Marrant, ce même texte a été traduit ces jours-ci aussi par Ni patrie ni frontières, ici. A également été traduit À propos des noyaux autonomes de base, sur le même sujet.
Répondre à ce commentaire
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revolte 12-03-09
à 08:02 |
Re:Exellent texte et analyse. A faire circuler.
Répondre à ce commentaire
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j0n 13-03-09
à 01:14 |
Re:Une réaction à ce texte lue sur Indymédia Nantes :
"C est pas cet anarchisme qui m'intéresse. Est-ce qu'y en a d'autres? je trouve beaucoup de textes qui parlent de sa en ce moment, même aux informations. on dirait presque de la propagande. J ai d'autres envies que cet anarchisme là. j'aimerai bien que des personnes qui s'y connaissent en parle, parceque moi je decouvre. j ai des idées que je croyais anarchistes mais je vois beaucoup d'histoire de guerre, de trucs qui donne pas très envie d'être anarchiste comme sa. j'ai pas l impression que c'est très constructif l'anarchisme. je croyai que les anarchistes ils étaient contre la guerre mais en fait je lis beaucoup de texte qui dise qu'il faut se battre et etre violent. Quand il faut d'accord mais là, j'ai l'impression que sa tourne toujour autour de ca et les textes parle jamais de ce qu'on veut faire maintenant pour faire l'anarchisme. Moi je suis jeune et je me suis toujour battu, avec des plus grand aussi avec des armes et j'ai failli mourrir déjà deux fois. c'est avec un copain qu'on parle d'anarchisme. parce que des fois on trouve sa débile de devoir se battre tout le temps et on na pas envie de vieillir dans un monde débile. On a fait des recherche sur internet et on savait pas ce que c été l'anarchisme, mais on a lu un texte très bien qui disai qu'on pouvait apprendre des choses sans etre oblige et qu on était libre si on apprenais beaucoup et qu on faisait des choses pour pas devoir travailler pour un patron. les gens y sont tous égaux mais différent et quon était libre de penser comme on voulait. Et on a lu des textes sur Indymedia, mais sa parle pas de sa. sa parle toujour de se battre mai on comprend pas tout non plu. des fois c'est trop bien écrit pour nous, on dirait que c'est Bernard Pivo qui a écrit. lol voila jsais pas si il ya d'autres anrchismes mais j'aimerai bien parce que sinon jai l'impression que c est ce que je vis aujourdui, se battre comme des débiles et allé en prison. j ai qu une vie, j ai pas envie de faire que me battre et aller en prison ou que mon copain il va en prison ou mourrir a cause d une arme." Répondre à ce commentaire
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à 19:15