Monsieur Darcos, ministre de l’Education Nationale, veut expérimenter le service minimum dans les écoles maternelles et élémentaires dès le jeudi 24 janvier 2008, date à laquelle la quasi-totalité des Fédérations syndicales la fonction publique (y compris territoriale) ont appelé à la grève.
Il compte solliciter les Maires pour l’encadrement des élèves et propose de financer l’accueil des enfants lors de cette journée nationale de grève grâce aux fonds correspondants aux retenues sur salaire des enseignants grévistes.
Cette expérimentation représente un ballon d’essai avant la généralisation à terme de ce qu’il faut bien appeler une atteinte au droit de grève. Darcos prévient et menace : « Si cela ne fonctionne pas, il faudra aller plus loin ». Le message est clair : vous pliez ou je fais pire !
Dans un premier temps les communes volontaires devront accueillir les enfants scolarisés dans les écoles maternelles et élémentaires de leur territoire durant les heures normales d’enseignement, soit six heures par jour. En contrepartie les Maires recevront une participation de l’Etat qui s’élèvera à 90 euros pour un à quinze enfants accueillis et au-delà, à 90 euros par tranche de 15 enfants accueillis...
Cette subvention proviendra de l’argent des grévistes qui financeront ainsi la casse de leur grève.
Cette attaque sans précédent contre le doit de grève des enseignants s’articule autour d’un projet de société autoritaire qui se met en place et où les différents morceaux d’un puzzle libéral s’assemblent progressivement : le fichage généralisé et centralisé des enfants par le système informatique « Base élèves », la mise en concurrence des établissements scolaires programmé dès 2009 en fonction des résultats aux évaluations ( ces évaluations censées servir aux enfants sous couvert de moult argumentaires pédagogiques), les primes au mérite, les projets EPEP, le renforcement de la hiérarchie, la suppression de la carte scolaire.... C’est la fin de l’école publique qui est visée avec pour objectif de créer une école à deux vitesses dont un secteur public réservé aux classes populaires les plus défavorisées.
Les parents en tant que travailleurs doivent être informés des menaces qui pèsent sur le droit de grève. Quand il s’agit de liberté ,tout le monde est concerné. Les conseils d’école doivent impérativement se prononcer sur cette nouvelle lubie ministérielle.
Le Personnel municipal ou vacataire qui effectuera l’encadrement des enfants les jours de grève devra aussi être sensibilisé. Un travailleur ne doit pas casser la grève d’un autre travailleur. Les choses seront dites.
La CNT FTE prône la solidarité et l’entraide, ce sont des notions qui impliquent une certaine réciprocité.
Pour casser les grèves enseignantes, Monsieur Darcos allie provocation et cynisme.
Il essaie de monter les différentes communautés éducatives les unes contre les autres, à nous de lui opposer une Résistance massive et solidaire. C’est pourquoi nous appelons les uns et les autres à la grève.
CNT FTE
http://cnt-f.org/fte
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