L'En Dehors

Un qui ne manque pas d’ayr

Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, s’est félicité de la disparition du CPE en insistant sur le travail pédagogique des députés socialistes qui « tout au long de ce processus a permis une prise de conscience des Français sur les dangers du CPE ».

Vous ne vous en étiez pas aperçu, bande de singes ignares, mais c’est grâce aux talents de pédagogues des profs du PS -pourtant très discret dans les manifs- que vous avez compris que ce maudit contrat n’était pas dans votre intérêt, tandis que les profs de l’UMP, non par manque de pédagogie mais à cause d’une pédagogie inadaptée, ont échoué à vous convaincre.

Pédagogie, démagogie, ça sonne un peu pareil et, des fois, c’est tout pareil.

De notre côté, on va faire un peu de pédagogie auprès du petit Ayrault : récupération, comment écris-tu ça, Jean-Marc ?

Nom ? Galouzeau. Prénom ? Modeste.

Pour ceux qui l’ignoreraient encore, il y a deux premiers ministres : Dominique de Villepin, monstrueusement ambitieux, vaniteux, verbeux, autoritaire, tout acquis à l’énarchie comme à l’oligarchie patronale et Modeste Galouzeau, simple, disponible, fraternel, soucieux de « concertation », insensible aux groupes de pression, une sorte de moine-soldat qui n’a pas d’autre mission « que servir comme chef du gouvernement pour apporter des réponses concrètes à nos compatriotes ».

Un peu de mobilisation populaire nous a découvert Galouzeau, qui est à sa place « pour servir » ; combien de temps avant que Villepin, qui est là pour se servir, ne reprenne le dessus ?

Attention ! vitesse et précipitation précèdent force et rage

Le ministe de la Santé, Xavier Bertrand, « souhaite aller le plus vite possible » en proposant mercredi 12 à l’autre Speedy Gonzalez* du gouvernement, son propre chef, un projet visant à interdire totalement l’usage du tabac dans les lieux publics, dispositif répressif qui devra faire l’objet d’une loi ou d’un décret dans les plus brefs délais.

A chaque fois que ce pouvoir souhaite « aller vite » pour n’en faire qu’à sa tête, il se prend les pieds dans le tapis, aussi peut-on raisonnablement s’attendre prochainement à quelques bonnes manifs de bistrotiers accompagnés de fumeurs pas encore suffisamment culpabilisés.

*pour les très jeunes qui ne l’auraient pas connue, une souris mexicaine vraiment très rapide.

Coucou ! c’est moi !

Une semaine sans Parisette décevrait mes trois lecteurs aussi je vous livre toute fumante sa dernière pizza verbale : « il y a de bonnes et de mauvaises précarités » (attention ! il y a des olives avec et sans noyaux !).
C’est beau comme du Courteline, n’est-ce pas ?

Eh oui, Lolo ! il y a une bonne précarité, celle des autres, et une mauvaise, celle qui te concernerait, toi et les tiens.
De ce côté-là, on ne s’inquiète pas trop quand même.

Et hop ! ni vue, ni connue, ni pigée, la loi qui t’embrouille

La loi « pour l’égalité des chances » à laquelle, une fois promulguée, « on ne pouvait plus toucher », a été retouchée vite fait et sans problème par les députés de droite, qui ont substitué au trop fameux CPE un sibyllin « accès des jeunes à la vie active en entreprise » dont j’attends encore que les pédagogues de l’opposition qui se sont prononcés contre m’expliquent de quoi il retourne exactement (si ce n’est que les deux années d’aide de l’Etat aux entreprises qui souscriront les yeux fermés à ce mirifique portail d’accès feront toujours plaisir à notre amie Parisette).

Mathias Delfe