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Même
si les premiers ont encore quelques sueurs froides, ils n’en demeurent pas
moins maîtres des outils, économiques, politiques et idéologiques, du
dépassement de la crise – et savent qu’in
fine, ils ont tout à gagner… la reprise des affaires. Quant aux seconds,
qui croient qu’un système économique et politique tombe comme un fruit mûr, ils
en seront, une fois encore, pour leurs frais, au sens propre comme au sens
figuré.
Le libéralisme,
c'est-à-dire la conception politico-économique qui consiste à faire une
confiance aveugle aux « lois de marché », permettant en cela toutes
les pratiques spéculatives,… a pour unique but l’enrichissement les spéculateurs,… à terme ça met en difficulté, pas en péril, l’équilibre de l’ensemble
du système financier mais ça lui permet aussi de se restructurer.
Dans
cette phase délicate le système marchand a une roue de secours efficace, un véritable gilet de sauvetage qu’il n’utilise qu’en dernière extrémité :
l’Etat.
Cet
Etat que les naïfs croient neutre,
garant du bien public, représentant les intérêts du peuple, expression la plus
élevé de la citoyenneté,… n’est en fait là que pour assurer la pérennité du système…. par ses politiques
financières, économiques, voire la répression.
Cet
Etat qui est capable de trouver et/ou
de s’engager pour des sommes astronomiques, en quelques jours pour « sauver »
des banques, des compagnies d’assurance, est curieusement bien incapable de
lâcher la moindre augmentation des revenus pour assurer le pouvoir d’achat,
lutter contre l’exclusion, la pauvreté, les maladies « orphelines »,
la santé, l’éducation,…
Cette « crise » financière
nous montre au moins une chose, c’est que cet Etat, vis-à-vis duquel on nous rend complice avec les élections,
n’a pour seul et unique but, défendre les
intérêts des puissants, être garant de ce système.
Mais
qui va le comprendre et surtout en tirer les conséquences ?
Tous
les dirigeants libéraux – élus par le bon peuple -, ceux là même qui ont
présidé et accéléré la déréglementation de l’appareil économique qui, il y a
quelques mois encore mettaient en place les instruments du « krach »
financier, dans un retournement dont le cynisme le dispute à l’incompétence en
matière d’intérêt public… se présentent en sauveurs. « Laissez venir à moi les petits épargnants ! »
Ils
ressemblent à ce pompier pyromane qui après s’être évertué à déclancher
l’incendie, passe pour un héros par sa bravoure à le combattre…. Et le peuple à
la fois inquiet (pour ses sous) et béat (par l’énormité des mesures prises),
largement intoxiqué, conditionné, par les médias aux ordres, gobe une fois
encore la fable du « héros au cœur
pur ».
Le
« sauvetage » du système financier va nous être présenté comme une
opération de sauvetage de la petite
épargne…. Un comble !
Les
conséquences économiques et sociales – dont se contre foutent les spéculateurs
- dans la sphère de l’ « économie réelle » vont nous être
présentées comme des dégâts collatéraux d’un désastre imprévisible mais qui a
su être combattu à temps et avec efficacité ( ???). Merci pour eux !
Bref
en l’absence d’une totale alternative à ce système tout le monde, les petits comme les grands, mais pour des raisons différentes, vont pousser un
« ouf » de soulagement. Les premiers parce qu’ils sont sûrs d’avoir
échappé à un désastre, les seconds parce que les affaires juteuses vont
reprendre.
Tout
« rentrera dans l’ordre » jusqu’à… la prochaine crise.
UN SYSTEME « SERVI » PAR UNE
OPPOSITION DEBILE
Quant
au reste de l’ « opposition », la « radicale »,
l’ « altermondialiste », la « révolutionnaire », sa
plus sérieuse intervention consiste à dire « On vous avait prévenu »… C’est vrai, c’est juste… mais
encore ?
Vouloir
traîner devant la Justice (laquelle ?), les spéculateurs, (lesquels ?
combien ? où ?) afin de les juger (en fonction de quelle loi ?)
dénote un manque certain de sérieux. Une fois encore l’ « effet de
tribune » se substitue à la véritable analyse en vue d’une stratégie
crédible.
Les
gestionnaires du système ont provisoirement tiré les leçons de ce qui leur
arrive. Celles et ceux, par contre, qui le combattent n’en sont toujours
réduits qu’à des grognements, des trépignements d’indignation et des écrits
vengeurs…. Ce qui laisse de glace les premiers.
Dénoncer
les pratiques scandaleuses des spéculateurs et le cynisme des dirigeants qui se
portent à leur secours, c’est bien. Ne s’en tenir qu’à ça et ne tirer aucune
conséquence d’un tel évènement, ou croire qu’il faille une nième organisationne
« anticapitaliste », c’est reproduire ce qui se produit après chaque
crise : espoir puis…déception et soumission.
Ne
nous faisons aucune illusion le système marchand se remettra de cette crise.
Commentaires :
libertad |
Tout à fait d'accord avec ton analyse Patrick. Je suis toujours assez sidéré de voir à quelle point la manipulation de la "réalité" permet de berner le peuple. On crée de "fausses réalités" incontournables comme les déficits budgétaires qui rendent ensuite indispensables les purges sociales ( retraites, sécu, etc ) et aujourd'hui les déficits sont un sujet mineur face au fait que des banquiers spéculent, s'en foutent plein les poches ( ce ne sont pas les seuls ) là on trouve des sommes colossales pour les renflouer et leur permettre de continuer ( voir la Caisse d'épargne ).
Pouvant expliquer le monde par des médias à leurs ordres, les oligarchies manipulent à tout va pour leur plus grand bénéfice (là se faire renflouer leurs pertes ). Au grand casino de la finance, les flambeurs quand la martingale ne marche plus font payer le péquin. Mais je rejoins Patrick, le capitalisme est capable de se réformer pour permettre aux industriels de pressurer la main-d'oeuvre. Reste que visiblement le bon peuple acheteur commence à vivre à crédit ce qu'il perd en salaire, certes, les chinois et les indiens commencent à prendre le relais de la consommation mais cela sera-t-il suffisant, sachant que leur exploitation est aussi le moyen pour le système d'engranger des profits ? Je crois que la crise financière actuelle n'est qu'une crise à l'intérieur du système : actuellement il est plus rentable de spéculer que de produire, c'est une concurrence entre deux options du capitalisme, je pense qu'une fraction de la bourgeoisie peut soutenir des mesures allant contre les "excès" de la finance... pour son plus grand profit ! Excellente piqure de rappel du rôle de l'Etat que les "anticapitalistes" d'opérette du cirque médiatique oublient un peu trop Répondre à ce commentaire
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à 13:07