L'En Dehors

Hier je participais à un rassemblement de soutien aux sans papiers devant la préfecture. Une fois dispersé, nous avions décidé avec cinq militants d'aller prendre un verre. C'est alors que deux personnes se sont avancées, m'ont brièvement montré un brassard orange portant le mot "police" et m'ont demandé mes papiers d'identité. Je le leur ai fourni. Ils m'ont demandé de répéter l'adresse et l'un d'eux est allé dans leur voiture dont nous avons relevé le numéro de plaque. C'est alors que j'ai repéré un troisième personnage qui portait un talkie-walkie et qui était de l'avis de mes collègues le policier X, mis en cause par deux jeunes maghrébins dans une affaire où nous leur avons apporté notre soutien. Ils se plaignaient tous deux du harcèlement de ce fameux agent de police.

Le plus douteux est encore à venir. L'une des personnes m'a demandé mon numéro de téléphone. J'ai commis l'erreur de le lui donner. Il l'a noté à la hâte sur un petit calepin ordinaire.
De l'avis du syndicat de la magistrature la pratique est douteuse. Soit disent-ils il s'agit de faux policiers ce que ne paraît pas accréditer la présence du fameux policier. Soit ils opéraient là avec de curieuses méthodes un contrôle personnifié destiné à obtenir des renseignements généraux des informations sur mon compte. Et en effet ils ont paru se diriger vers moi sans trop d'hésitations et ont été maladroitement jusqu'à prétendre qu'ils ignoraient que j'étais accompagné.
Il ne me semble pas être en mesure de faire aucun recours. "Ce qui est fait est fait" me disait l'intervenant du Syndicat de la magistrature. Il semblerait qu'il faille en rester là.
Si vous avez de tels ennuis, rien ne vous contraint à donner vos coordonnées téléphoniques. Il est préférable de dire que vous n'en avez pas. Vous pouvez en tout état de cause vous adresser au Syndicat de la Magistrature à Paris et à la Ligue des droits de l'Homme, rue Marcadet, dans le 18ème arrondissement de Paris.