Lu sur Alexandre Jacob, l'honnête cambrioleur : "Et moi, et moi, et moi,
chantait l’autre en 1966. Si l’homme est doté d’un nombril, la taille
de celui-ci est-elle proportionnelle à la sur-dimension de l’ego ? Pour
beaucoup d’entre nous, il est à craindre que les rigueurs hivernales ne
le réduisent pas à la microscopique taille du boson de higgs. Ainsi va
le moi, le moi, le moi, le moi, le moi, le moi … réfractaire climatique.
Mais, à n’en point douter, celui de l’honnête cambrioleur passerait
presque inaperçu tant, tout au long de son honnête existence, il a su
faire preuve d’une pragmatique et professionnelle discrétion, ne se
mettant en valeur que pour les besoins d’une cause ou pour la nécessité
d’un combat. L’émoi est alors grand lorsque l’on découvre que l’homme
sort du cadre réducteur du voleur, extraordinaire ou vulgaire - c’est
variable selon les époques et les appétits mercantiles; lorsque l’on
s’aperçoit qu’il peut incarner autre chose qu’un classique travailleur
de force ; lorsque l’on remarque qu’il revêt les anonymes habits d’un
marchand forain vendant du tissu sur les foires et marchés du Val de
Loire. De là vient aussi notre volonté d’éclaircir la vision d’un
personnage qui a toute sa place dans l’histoire du mouvement libertaire,
dans l’histoire du fait divers, dans celle de la prison à la française
considérée par lui comme une « vieille barbarie » plutôt qu’un haut
degré de civilisation. Une question historiographique ? Six mois à thème
pour tenter d’affiner le portrait, d’éclaircir le contexte. Demandez-le
programme, c’est bientôt Noël ! Demandez le programme, 2015 va bientôt
arriver. Vous pouvez le chanter aussi.
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