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Indymédia Paris : "Pour rebondir sur l'article :
CHRONIQUE D'UNE INTERPELLATION ARBITRAIRE (1er avril : 3h30 du matin). La manifestation spontanée qui a fait suite à l'intervention tv de Chirac a réuni plusieurs centaines de personnes (probablement un millier) l'autre soir ; c'est parti de Bastille, puis Concorde et Assemblée Nationale... Nous avons sillonné Paris aux cris de "Chirac Villepin et Sarkozy, votre période d'essai elle est finie !" et "Chirac Démission". Nous sommes passés devant le Sénat, avons été aspergés de gaz Boulevard St Michel à la hauteur de la Sorbonne, bref sitting Place St Michel puis passage rive droite Châtelet où nous sommes remontés vers les quartiers populaires par le Boulevard de Sébastopol : Gare de l'Est Gare du Nord, Barbès, les bus Noctilien faisaient retentir leurs klaxons en signe de soutien et d'encouragement. A partir de Barbès, nous avons pris le Bd de Rochechouart jusqu'à Pigalle puis sommes
montés à Montmartre par la Rue Lepic" (vers 02h00). "Paris Debout !
Réveille-toi !".
De leur fenêtre ou balcon des gens applaudissaient.
Pas de violences, pas de casse ou quasiment pas ; exceptés quelques
rares vitrines-cibles et permanence U.M.P de Pierre Lellouch. Mais
c'est peu après ce dernier incident que les centaines de gendarmes
mobiles et de C.R.S qui nous suivaient sont subitement passés à
l'action.
J'ai été raflé arbitrairement Rue Bleue (9e) et longuement
retenu par la police. Si pour ma part, je ne puis en aucun cas affirmer
que j'aie été personnellement maltraité, il n'en est pas de même pour
ceux que j'ai vu se faire sangler les mains avec des sortes de
courroies en plastique "resserrables" qui de toute évidence bloque la
circulation sanguine au niveau des poignets : rien à voir avec
l'innocuité des anciennes et emblématiques menottes ! ! !
Au
commissariat du 11ème (Passage Daulléry), placés dans un parking
derrière des barrières métalliques et solidement encadrés par une
trentaine de policiers, nous avons été triés : certains pour contrôle
et vérification d'identité, d'autres partaient tout au fond du parking
derrière d'autres barrières...
Dans ma "cage", des mecs gémissaient à
cause de ces liens visiblement trop serrés ; leurs doigts étaient
boursoufflés ! Remarque d'un flic en direction des mecs qui suppliaient
qu'on les leur retire ou, au moins qu'on les désserre : "Vous comprenez
pas que plus vous demandez, plus on vous les laissera longtemps et plus
on serrera !" J'ai noté d'autres "perles" révélant "l'exemplarité" de
notre police républicaine et corrobore tout à fait le témoignage que je
viens de lire précedemment. Le jeune américain s'est ainsi fait
stigmatisé par le même beauf gradé ironique et décidément plein
d'humour :"Il est où Johnny Weissmüller ? !".
L'impossibilité de
soulager des besoins naturels pendant des heures, l'énervement et la
tension palpable, les plaintes lancinantes de ceux qui étaient entravés
les mains dans le dos, tout ceci sans être particulièrement "inhumain"
(à l'ère de Guantanamo !) m'a quand même rendue l'expérience très
pénible ; c'était la première fois que je me faisais arrêté, et je
précise que je n'ai commis aucun acte répréhensible (même pas le
renversement d'une poubelle ou l'arrachage d'une publicité !), j'ai
simplement manifesté contre le C.P.E, contre la politique de
précarisation du gouvernement Villepin, et contre le mépris affiché par
l'éxécutif à l'égard des jeunes lycéens, étudiants, et des salariés
solidaires du mouvement. Résultat : une détention arbitraire de près de
4h00 !
Vive la liberté !
Marc T.
à 23:33