Lu sur
A-Infos : "Au squat de Louvain-la-neuve (25 km de Bruxelles), dans la nuit du 5 au 6 mars, un camion a brûlé accidentellement entraînant la mort de deux enfants.
Cet évènement a été largement médiatisé et a débouché sur une condamnation générale (irresponsabilité,...)
du mode de vie des squatteurs, alors qu’il est avéré que cet incendie, dû à une surchauffe dans un bloc multiprise, était purement accidentel.
Pour s’opposer à la récupération politique de cet accident dramatique dont les retombées se font déjà
sentir, nous sommes en train de préparer cinq jours de mobilisation (4-8 mai).
Ce faisant nous voulons défendre
-tous ceux qui, partout, explorent, découvrent des
formes de vies différentes;
-tous ceux qui s'associent, occupent et construisent
des lieux de vie, de rencontre, de gratuité;
-tous ceux qui luttent contre un monde d'injustice,
d'égoïsme et de désespoir;
- tous ceux qui, sur fond de crise du logement,
s'organisent dans des pratiques dissidentes, hors du
monde marchand;
-tous ceux qui, malgré mille obstacles, refusent la
logique de consommation et de profit.
Nous serions heureux de voir diffusé cet appel à la
mobilisation sur a-info.
Merci d'avance.
"Suite au dramatique accident qui a frappé la Zone
Okupée de Louvain-la-Neuve, et alors que nous sommes
tous endeuillés, il est aujourd'hui question que le
lieu soit détruit par les autorités.
Profitant de cet accident tragique, ce projet de
destruction constitue une condamnation nette de tous
ceux qui, partout, explorent, découvrent des formes de
vies différentes ; de tous ceux qui s'associent,
occupent et construisent des lieux de vie, de
rencontre, de gratuité ; de tous ceux qui, sur fond de
crise du logement, s'organisent dans des pratiques
dissidentes, hors du monde marchand ; de tous ceux
qui, malgré mille obstacles, refusent la logique de
consommation et de profit.
La récupération politique de l'accident du squat 111
(et une stigmatisation, confuse mais presque univoque,
dans les médias) représente un danger pour tous les
autres lieux de vie alternatifs.
Ce qui est en jeu, c’est une politique générale de
condamnation, de dénigrement, et d'élimination des
squats, mais aussi d’autres espaces de culture, de
rencontre, de sociabilité différents.
Il est inacceptable que les politiciens -ou un
propriétaire monopolistique comme l'UCL- puissent
s'opposer à ce qui les gêne ou bien les surprend à
coups de bulldozers.
La marginalité, la différence ; les logements
alternatifs ; la précarité économique ne peuvent être
traités à coups de pelle mécanique.
Si une telle utilisation politique et médiatique d'un
accident dramatique n'était pas contestée, elle
constituerait un précédent « émotionnel » et
généralisable, pour tous les grands propriétaires,
tous les bourgmestres,…
L'heure n'est pas aux considérations particulières.
Au-delà du cas de la Zone Okupée, l'enjeu est bien le
suivant : l'exploitation de cet accident et de son
écho médiatique pour obtenir la disparition de ces
lieux qui dérangent, à Ottignies-Louvain-la-Neuve
comme ailleurs. Déjà les pressions se font ressentir
dans ce sens, dans d'autres squats et terrains
occupés, en Flandre notamment.
Lieux de vie, de gratuité, de joie, de créativité, les
squats et autres sites occupés sont souvent le siège
d'expériences splendides, de résistances salutaires,
de réflexions précieuses.
Lieux de culture, de contre-information, d'accueil, de
solidarité, ils sont souvent une porte ouverte vers
des mondes différents, plus justes, à construire. A
édifier contre vents et marées.
Et hélas, contre les bulldozers…
Une grande journée de mobilisation pour les squats
aura lieu le 7 mai 2005 à Louvain-la-Neuve."
____________________________________________________________________________________________________________
"COMMUNIQUE DES HABITANTS DE "LA ZONE OKUPEE"
______________________________________________________
Comme tout le monde, et sans doute encore plus,
Nous avons été choqués et bouleversés par le tragique
accident survenu dans la nuit du 5 au 6 mars dernier.
La relation des faits qui est parue dans les médias
nous pousse toutefois à vouloir exprimer ceci :
Il est à présent avéré que le drame est né d'une
surchauffe dans un bloc multiprise.
C'aurait pu survenir n'importe où. Nous ne sommes pas
plus irresponsables que quiconque et nous demandons à
ce que l'on respecte notre mode de vie.
Nous faisons ce que nous pouvons avec les moyens dont
nous disposons.
Fallait-il un tel drame pour que se pose la question
de la dignité de personnes engagées et motivées par un
projet à la fois social et culturel ?
En dépit de certains engagements non tenus, de part et
d'autre, par les signataires de la convention
tripartite, nous avons effectué par nous-mêmes des
travaux essentiels d'infrastructure, quelle qu'ait pu
être la précarité de notre situation.
Sans savoir ce que l'avenir pouvait nous réserver, et
ne pouvant compter que sur nos propres ressources,
nous avons pu pendant quatre ans créer et maintenir un
lieu qui, dès le projet de départ, fut à la fois un
havre pour des personnes marginalisées, par choix ou
par nécessité, et un lieu de rencontre et d'animation
avec restaurant populaire, concerts, ateliers de
création (photo, sérigraphie, vélo).
Que ceux qui nous ont soutenus dans ce projet soient
ici remerciés.
D'autre part, nous ne souhaitons pas nous étendre sur
les tentatives de récupération politique et
émotionnelle qui ont pu en être faites. Certains en
profitent apparemment pour régler des comptes
personnels : c'est lamentable.
Nous avons en particulier été outrés des attaques
lâches et mensongères qui ont faussement été lancées,
dont certaines en notre nom et à notre insu.
Tout au contraire, nous aimerions dire, comme disait
la maman de ses deux petits lutins magnifiques :
"Aujourd'hui, à l'infini, leur message est celui-ci...
Aimez la Vie !!"
Le 1er avril 05, « La Zone Okupée »."