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Lu sur APA « [Marco Ferruzzi a été arrêté le 27 juillet dernier au cours de l’ “opération Cervantes” qui a conduit à des centaines de perquisitions dans toute l’Italie, la mise sous enquête pour “association subversive” des dizaines et quatre arrestations, dont la sienne, pour des délits spécifiques.
Marco, incarcéré à Naples, est accusé d’avoir envoyé le colis piégé qui a explosé le 4 novembre 2003 à une caserne de carabiniers de Rome (« fabrication et envoi d’explosif » plus «tentative d’homicide aggravée »). La mise à jour sur sa situation est traduite d’anarcotico.net du 09 septembre 2004]
Marco se trouve enfermé dans la prison de Poggioreale [Naples], soumis à un régime spécial. Même si le régime du 41bis [isolement total initialement réservé aux mafieux] ne lui a pas été appliqué, ses matons utilisent tous les mesures de ces régime carcéral en lui imposant arbitrairement d’observer des règles comme laisser hors de la cellule les lames de rasoir, le réchaud et le miroir ; il ne peut recevoir de livres bien qu’il en ait fait la demande en règle ; les colis de nourriture et de linge lui parviennent le jour après à la consigne, ce qui provoque inévitablement la détérioration de la nourriture cuisinée ; on a accédé à sa demande de téléphoner à un parent mais on ne lui a pas permis de le faire.
Naturellement, comme tous ses compagnons, sa correspondance est soumise à censure et est constamment tamponnée !
Bien qu’ils m’aient autorisée un parloir ordinaire, étant l’unique membre de la famille à en avoir fait la demande, on me refuse au cas par cas de le rencontrer parce qu’on me dit que les parloirs sont bloqués, sans que je puisse en connaitre la raison.
Plus grave encore, Marco est en isolement absolu, on ne lui concède même pas la possibilité de faire l’heure de promenade avec les autres prisonniers, comme il est prévu dans le règlement de la prison de Poggioreale. A ce propos, il semblerait que Marco soit soumis au régime 14bis (régime punitif), même si aucune circonstance ne motive cela ; l’unique régime auquel est soumis Marco, à part le régime spécial, est celui de DPS [E.I.V. : Indice élevé de surveillance], mais certainement pas le 14bis.
L’avocat de Marco m’a communiquée que le tribunal devrait déposer cette semaine les motivations écrites du rejet de son recours [de mise en détention préventive]. En somme, nous y revoilà...
Ce communiqué m’a évidemment par pour but d’être un communiqué victimiste, mais c’était aussi la volonté de Marco de faire connaitre sa situation à ses compagnons et amis, et de faire savoir que son moral est toujours haut et fier. Il sent la présence de tous ses proches. Solidarité avec tous les prisonniers, en espérant les embrasser tous au plus vite. »
Valeria
L’adresse pour lui écrire est :
Marco Ferruzzi
Via nuova Poggioreale n.177
Sezione Venezia
80143 Napoli
Lu sur : Anarcotico Le 20 octobre « Lorsque j'ai eu terminé l'entretien, vers 14 heures, il me dit qu’il voyait enfin la lumière du jour, depuis sept jours.
Il était en isolation dans un « recoin » du lugubre pavillon, endroit où on le garde et qui ne sert normalement de transit, qu’aux délinquants organisés.
La cage comprend un lit, un w-c et elle pue. 7 jours d'isolation totale dans une cage… Qu'a-t-il fait pour mériter ce traitement humiliant et dégradant interdit par la Constitution et illégale au sein même du Système carcéral ?
Il aurait répondu « indélicatement » à un gardien, parce qu'il voulait seulement avoir lecture de ses droits et de ce qui prévoyait le règlement de l’« institut » pénitentiaire où il est détenu. Il a même été convoqué chez le Directeur en personne…
Pourtant Marco est seulement suspecté, pas accusé, et comme le garanti la Loi, au moins en théorie, il est présumé innocent. Cela devrait normalement constituer un élément permettant sa relax ou du moins, sa détention dans un autre endroit de la prison.
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Marco dit avoir éprouvé le pire qui puisse s'éprouver et donc, de ne plus craindre quoi que ce soit. Il n’y a eu aucune violence physique à son égard, à part quelques claques, mais de la violence psychique, il dit en avoir vécue, et assisté, à des choses inénarrables qu’il ne veut pas pour l'instant rendre publiques et desquelles il m'a fait part.
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Il remercie tous ses copains/ines pour leurs manifestations solidaires. Il est de toute façon serein, tout en restant digne, vis-à-vis de lui-même et de sa conscience politique.
D'un point de vue juridique, en attendant de rentrer en possession des 22 p.v. qui sont à Rome et de connaître tous les actes judiciaires le concernant pour l’opération dite « Cervantes », je sais que ce qu’on lui impute est très grave, il s’agit de participation à bande armée, activité subversive contre les institutions démocratiques, plus une très longue série d’épisodes spécifiques. Marco risque une peine de minimum 26 ans de réclusion si, évidemment, il est reconnu coupable.
De toute façon, ce sera un classique procès "indiziario", construit sur la base unilatérale d’un grand théorème…»
Vittorio Trupiano, l’Avocat de Marco