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Lu sur Bellaciao :
Le sous-commandant Marcos, défenseur des Indiens du Chiapas (sud du Mexique) qu’il considère comme des "îlots de résistance" pouvant empêcher le Mexique de "faire naufrage dans un océan néolibéral", est sorti du silence pour dénoncer, dans un communiqué adressé jeudi 19 août à l’AFP, la corruption et le mépris des partis politiques pour le peuple mexicain.
Silencieux depuis un an, il retrouve son ton ironique dans un texte de dix pages daté du 15 août et intitulé "Lire une vidéo". La cause de ce retour prolixe ? La diffusion de cassettes vidéo dont les images parues dans la presse montraient des fonctionnaires du Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche) recevant des pots-de-vin.
Dans son communiqué, le leader de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), retranché au Chiapas, accuse le pouvoir du président Vicente Fox de "complot" visant à discréditer Andrès Manuel Lopez Obrador, leader du PRD et maire de Mexico, donné favori par les sondages dans la course à la présidentielle de 2006. "Ce n’est pas la quête de justice ou de vérité qui a motivé la publication" de ces documents, analyse-t-il, mais la volonté de "salir l’image de Lopez Obrador".
Surtout que M. Fox n’est peut-être pas la personne la mieux placée pour jeter la pierre à M. Obrador, selon Marcos. Et comme pour donner du poids à sa position, il détaille les nombreuses affaires de corruption non élucidées, dans lesquelles sont impliqués non seulement les dirigeants du Parti d’action nationale (PAN) du président - dont l’épouse est elle-même mise en cause - mais également ceux du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, au pouvoir de 1929 à 2000). "Jour après jour, explique-t-il, les scandales politiques et financiers se succèdent sans sanction pénale, seulement une condamnation morale."
Le "sous-commandant insurgé Marcos", comme il signe ses communiqués, se moque également de la manifestation contre l’insécurité, organisée par les organisations patronales, qui a rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes le 27 juin à Mexico, mégapole de 22 millions d’habitants confrontée à de graves problèmes de délinquance, enlèvements, vols. Il reproche à la droite présente en nombre à la manifestation de ne se mobiliser que pour défendre son confort, "par peur" de la criminalité.
Si la principale cible de ses attaques reste la droite conservatrice et ses liens avec l’Opus Dei, ainsi que les groupes paramilitaires et le monde de l’entreprise et de la communication, il n’épargne pas non plus le PRD qu’il accuse de s’éloigner de son orientation de gauche.
Il reconnaît certes à la mairie de Mexico "les programmes sociaux et les initiatives culturelles dignes d’éloges", mais n’oublie pas de dénoncer "l’autoritarisme et la persécution de la pauvreté avec des méthodes policières dont les images rappellent l’occupation de l’Irak par les troupes britanniques et américaines". Il prend d’ailleurs la défense des laveurs de voiture et autres travailleurs de rue de la capitale dont l’activité est devenue illégale depuis le 1er août, sur décret de la mairie, y voyant "une criminalisation de la pauvreté".
Dernière cible de Marcos, la presse. Il se livre à une longue critique du paysage médiatique mexicain et des collusions avec le pouvoir politique. La chaîne de télévision privée Televisa en particulier, accusée de servir les intérêts du pouvoir politico-économique, est qualifiée de "main noire du fascisme". (AFP)
De : Mexique, samedi 21 août 2004