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Lu sur Indymédia Lille : "Les 5 élues CFDT au grand complet, majoritaires au Comité d'entreprise de l'UES Maxi-Livres (5 sièges sur 6), ont donné, sans surprise et sans aucun scrupule, un avis favorable au projet de licenciements des grévistes du Maxi-Livres de la Gare de Lyon à Paris, élus et mandatés CGT, au cours du CE Extraordinaire organisé à cet effet le 12 mai 2004 au siège de l'entreprise...
Cette grève qui aura duré 40 jours sans paiement d'aucun jour de grève s'appuyait, dans ses revendications, sur des injonctions et mise en demeure de la Médecine et de l'Inspection du travail ignorées depuis des mois par la direction de Maxi-Livres, ce qui lui vaut depuis peu le saisissement du Procureur de la République par l'Inspection du travail.
Pour justifier leur position, l'une de ces élues CFDT a déclaré simplement ceci : "Quand le vers est dans le fruit, il vaut mieux l'éliminer avant que le fruit ne soit pourri"
Les élues qui se prévalent de l'étiquette CFDT à Maxi-Livres affichent une fois de plus la couleur : leur choix = le patron, leurs actes = des licenciements !
L'attitude abjecte de ces personnes qui n'ont de syndicalistes que le nom, et qui n'en sont pas à leurs premiers "dérapages", jette le discrédit non seulement sur l'Organisation Syndicale dont elles se prévalent, sur la Fédération (SCID) à laquelle elles sont rattachées, par ailleurs parfaitement au courant de leurs agissements depuis longtemps, mais surtout sur le syndicalisme tout entier, au-delà de tout choix d'étiquette. Car il ne s'agit pas ici de guéguerre syndicale, ni de rivalité de personnes (arguments bidon derrière lequel certaines personnes se retranchent par lâcheté) mais bien de détournement de mandats syndicaux à des fins contraires à l'intérêt des salariés, quel qu'en soit l'appartenance, ici syndicale. Ce CE en est la nouvelle preuve.
Le CE était exceptionnellement présidé par le PDG de Maxi-Livres, Monsieur Xavier Chambon, invisible durant la gréve et absent à toutes les séances de négociation.
Outre la présence également exceptionnelle de deux autres élus généralement absents aux CE, on notait la présence pour la première fois du salarié se définissant lui-même comme pro-direction, à l'origine de la campagne de mobilisation contre Latifa Abed durant la grève (voir http://paris.indymedia.org/article.php3 ?id_article=20153), oppoturnément mandaté depuis quelques jours par la CFTC en lieu et place d'une salariée indépendante dont le mandat était contesté par la direction au Tribunal d'Instance mais qui ignore tout de son sort puisqu'en vacances à l'étranger. La direction de Maxi-Livres ne conteste pas le mandat du nouveau "délégué syndical" CFTC. Qui s'en étonnera ?
Les grévistes, quant à eux, ont refusé de se prêter à cette pathétique pantalonnade.
Un élu CGT a simplement lu le communiqué suivant avant de quitter la salle :
"Madame la Secrétaire du Comité d'Entreprise,
Nous vous adressons cette déclaration afin d'en faire lecture au comité d'entreprise extraordinaire et d'acter l'intégralité de son contenu au procès verbal rédigé par vos soins et d'en remettre une copie à chaque membre du comité d'entreprise de l'UES Maxi-Livres.
Mardi 11 mai 2004 à 09h30, la direction de la société MAXI-LIVRES soumettra au Comité d'Entreprise un " projet de licenciement pour faute lourde " concernant Mme ABED Latifa. Le CE aura donc a se prononcer par " avis " sur le " projet " de la direction au regard de sa double qualité de déléguée syndical CGT et de membre titulaire de CE.
Par ailleurs un second projet de licenciement également pour faute " lourde " concerne M. D... Stéphane en sa qualité de représentant CGT au CE.
Vous connaissez les motifs avancés par la direction largement exposés au sein de la convocation pour la réunion du 11 mai 2004.
Vous constaterez que la direction entend poursuivre une vindicte personnelle en tentant d'obtenir le licenciement des acteurs et animateurs de la grève unanimement décidée par les salariés du magasin de la gare de Lyon.
Vous savez que cette grève était légitime en ce qu'elle visait à obtenir de notre employeur le respect de droits parmi les plus élémentaires et qu'elle n'a jamais franchi les limites de l'exercice normal de ce droit constitutionnel. Cette nouvelle attaque de la direction est tellement basse qu'il convient de la considérer par le plus profond mépris.
C'est pourquoi nous ne nous prêterons pas à cette "mascarade" organisée par la direction de la société MAXI-LIVRES et nous vous informons que nous ne souhaitons pas " subir " une " audition " devant le CE pour, en réalité, avoir à nous expliquer sur notre participation à une grève totalement justifiée et légitime.
Il va de soi que je conteste les allégations fantaisistes et mensongères de la direction qui porte, à elle seule, l'entière responsabilité de la grève et notamment de sa durée.
Nous vous informons des faits suivants : Avant la grève, la Médecine du travail, l'Inspection du travail, la Direction départementale du travail ont interpellé par écrit, à de nombreuses reprises la direction de Maxi-Livres depuis plusieurs mois, concernant le non respect du code du travail en matière d'hygiène et de sécurité (mise en demeure et procès-verbal en cours auprès du Procureur de la République), et ce sans aucun effet.
Veuillez agréer Madame la Secrétaire nos salutations les meilleures."
Il y a peu de chances que cette déclaration soit actée au PV de CE puisque, jusqu'à maintenant, seuls les communiqués de la direction y ont droit.
Le processus de licenciement de ces salariés est une atteinte manifeste au droit de grève et à la liberté syndicale. Il est plus que déplorable qu'un syndicat s'en fasse volontairement le complice. Les grévistes sont déterminés, forts des soutiens qu'ils recoivent de toutes parts, à faire valoir leurs droits.