L'En Dehors

Lu sur Bellaciao : "MARSEILLE (AP) - Le corps d’un étudiant guinéen a été retrouvé dimanche en partie brûlé dans un fossé proche du campus universitaire de Luminy, à l’extrême sud de Marseille, a-t-on appris lundi de source policière. La victime, un homme de 28 ans, a été découverte par un promeneur. Une autopsie devait être pratiquée dans la journée de lundi, afin de déterminer les causes précises de la mort.

 Selon le quotidien "La Provence", cet étudiant était en troisième année de mathématiques appliqués. Il travaillait aussi le soir comme plongeur dans un restaurant du quartier de Bonneveine, situé non loin de là, afin de payer ses études. Il était inconnu des services de police." Ce qui précède n’a pour l’heure fait l’objet que d’une dépêche (hormis la presse régionale). Bien sûr j’ignore les tenants et les aboutissants de cette sordide histoire, mais déjà le silence des médias me choque. La Provence écrit "Meurtre gratuit? Mauvaise rencontre? Accident maquillé en crime? Règlement de comptes? Pour "La Crim", tout est possible." Tout est possible? Même l’hypothèse d’un atroce crime raciste. En tout cas c’est la seule que le journaliste n’évoque absolument pas. Comme si c’était la seule hypothèse impensable, alors que celle qui vient immédiatement à l’esprit. Certes il faut laisser la police faire son enquête… M’enfin, on peut quand même trouver paradoxal que les médias, si prompt à gloser à la moindre occasion et sans prudence sur l’insécurité (jusqu’au délire) et sur l’antisémitisme (souvent à raison hélas), ne trouve rien d’extraordinaire à ce fait divers. Un homme sans histoire apparente qui a été volontairement ensanglanté et calciné. Un jeune homme noir. On les trouve plus véloces a chercher des circonstances aggravantes à un fraudeur du RER… de la même couleur. Aucun éditorialiste n’a pour l’instant bondi pour dénoncer la barbarie de l’acte, signe de temps de déclin. Aucun homme politique, apôtre zélé de la sécurité, n’a fermement exigé que toute la lumière soit faite sur ce drame dans les meilleurs délais. C’est juste un fait divers en périphérie de Marseille, une nuit. À mettre au rebut des informations sociétales, un peu comme l’histoire de cet ouvrier tunisien arrêté par la police puis retrouver dans le canal de Nantes… un accident pas un fait de société. De : Massilia lundi 2 avril 2007