Lu sur
Laurent Mucchielli : "Il n’y a ni fatalité, ni malédiction, ni processus irrationnel en
action dans les quartiers nord de Marseille qui explique les « flambées
de violences » récurrentes que la cité phocéenne essuie à intervalles
réguliers. Il y a au contraire une logique économique et politique
implacable qui régit ce macabre théâtre des opérations : la logique
économique est semblable à celle qui régule le « marché », il s’agit
d’une compétition à mort qui a pour but de conquérir des parts de marché
et le contrôle des points de vente. A l’image des traders, des fonds de
pensions et autres agences de notations, sinistres ambassadeurs de la
dérégulation des échanges et de la "subjugation" des peuples, les
cartels de la drogue des quartiers nord se sont, tout comme leurs
modèles précédemment cités, affranchis des règles de la morale la plus
élémentaire de vie en société. La fin (ou la faim) justifiant tous les
moyens. Apparemment la cupidité sans limite, l’ambition et le goût
obsessionnel du pouvoir de ces petits groupes revêt avec appétence les
uniformes de la brutalité. Une brutalité bestiale, préhistorique ou
post-apocalyptique. Une brutalité qui réduit les relations sociales à la
loi du plus fort, du plus inconscient…du plus fou.