Manifestations et grèves lycéennes contre la loi Fillon: C’est la jeunesse qu’on matraque et qu’on enferme!
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Samizdat.net : "Le 2 avril, trois interpellations lors de l’occupation de l’inspection académique d’Aix-Marseille. La semaine suivante, des violences policières à Lille donnaient lieu à des matraquages, gazages et interpellations de lycéen-nes.
Mardi 12 avril, lors de manifestations, cinq mises en garde à vue à Taverny (val d’oise), onze autres interpellations dans le Val d’Oise, sept interpellations à Vitry-Sur-Seine (val de marne), sept interpellations à Gagny ( Seine Saint-Denis), quinze interpellations à Bobigny (Seine Saint-Denis), dont cinq mises en examen après quarante heures de garde à vue.
Jeudi 14 avril dix-sept interpellations lors de la manifestation parisienne à Paris… Provocations policières, effectifs policiers démesurés, présence de policiers en civil violents pratiquant des interpellations par surprise dans les rangs des manifestants, yeux enfoncés dans les orbites, insultes raciales dans les commissariats, tabassages au sol, menotages, utilisation outrancière des gaz lacrymogènes, mise en scène et faux témoignages lors des mises en examen. Les consignes du gouvernement semblent donner le champ libre à tous les abus policiers.
Le mouvement lycéen ne s’est pas laissé enfermer dans les oppositions racistes lors des premières manifestations, dont toute la lumière reste à faire quant à la part de manipulations. Le mouvement lycéen ne s’est pas laissé enfermer par les tentatives d’encadrement des deux syndicats lycéens, la FIDL et l’UNL. Reçus le mardi 12 avril par François Fillon, ils acceptèrent ce rendez-vous sans inviter la Coordination Nationale Lycéenne et acceptaient le dialogue alors que le ministre faisait savoir qu’il ne serait pas question de la loi Fillon. Le jeudi 14 avril, plusieurs milliers de lycéen-nes participaient aux manifestations appelées par la Coordination. Le mouvement lycéen ne s’est pas laissé enfermer à attendre les syndicats enseignants qui n’appellent toujours pas les personnels à la grève après trois mois de mobilisations lycéennes et de violences policières.
A bout de manipulations, le gouvernement en vient à enfermer physiquement les lycéen-nes, tous mineurs, dans les commissariats, afin de briser la contestation : les droits de grève et de manifestation sont sérieusement entravés. Comme ce train de manifestant-e-s se rendant à Paris pour la manifestation nationale lycéenne mercredi 13 avril, interdit de circulation et bloqué en gare de Toulouse. Depuis une semaine, des barrages policiers devant les établissements sont systématiquement imposés. Les élèves doivent les franchir afin de se rendre en cours. L’image est évocatrice…
La CNT dénonce la criminalisation du mouvement lycéen et salue la détermination de la jeunesse qui a su maintenir sa mobilisation contre la Loi Fillon et braver les violences policières, gouvernementales et politiques. Elle en appelle à la conscience des personnels de l’Education pour qu’ils ne s’opposent pas aux bloccages, manifestations et grèves à mesure que l’échéance du baccalauréat approche. Pour qu’ils ne favorisent pas non plus l’intrusion de la police dans les établissements.
La loi Fillon pénalise gravement tous les acteurs de l’Education et renforce les inégalités entre les jeunes : seul-e-s les lycéen-nes ont su s’y opposer. Souvenons-nous que nous adultes, avons une mission éducative et non répressive. Pour l’heure, c’est la jeunesse qu’on enferme. N’y collaborons pas !
La CNT appelle les parents et les personnels de l’Education à rejoindre la mobilisation des lycéen-nes pour : -l’abrogation de la loi Fillon
-l’arrêt des violences policières et l’abandon de toutes les poursuites judiciaires engagées contre les lycéen-nes.
Paris, le 18 avril 2005
Confédération Nationale du Travail
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