Lu sur Le Monde libertaire : "Une nécessaire critique des religions et de la politiqueUne
des principales dimensions de la critique anarchiste de l'État chez
Proudhon et Bakounine porte sur la sa dimension théologique. L'anarchie
s'oppose à tout absolu, qu'il soit métaphysique ou politique. En effet,
l'absolutisme théocratique se situe dans toutes les constructions qui
attribuent un pouvoir absolu, y compris au peuple, pouvoir comparable à
ce que d'aucuns nomment la volonté divine.
Ainsi, nous pouvons
dégager une homologie entre l'organisation du pouvoir religieux, celle
du pouvoir patriarcal et celle du pouvoir de l'État. Il s'agit dans les
trois cas d'une soumission à une volonté et à ses représentants : à la
volonté de Dieu par l'intermédiaire de ses représentants, les prêtres ; à
la volonté du père dont le pouvoir est jugé naturel, à la volonté de
Dieu par l'intermédiaire du monarque absolu ou à celle du peuple par la
volonté de ses représentants...
L'État génère son propre système de
domination, qui ne se réduit pas à la domination capitaliste. Il existe
un rapport social de domination propre à l'État, qui oppose les
gouvernés et les gouvernants. Le fédéralisme apparaît comme unique moyen
de dissoudre la souveraineté et d'assurer une abolition du pouvoir,
empêchant toute tentation absolutiste.
Ce qui en découle, c'est que
toutes les définitions de l'anarchisme se retrouvent peu ou prou autour
d'un même corpus de principes et de valeurs, et en premier lieu :
l'anti-autoritarisme.
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