Lu sur France inter : "Sa femme l'avait pourtant mis en garde contre la tentation de devenir un personnage de légende. Mais Lucio ne l'a pas écouté c'était trop de tentations de devenir un héros. Parce que pour certains Lucio est un héros. Un vrai.

Et d'ailleurs ces dernières années il est invité un peu partout dans le monde pour parler de sa vie, lui, pauvre petit paysan illétré de Navarre.

Lucio en fait des tonnes mais c'est vrai ce n'est pas n'importe qui. Lucio Urtubia, maçon le jour, faussaire la nuit. Il a brassé des millions de dollars, de francs, de pésétas, mais il ne s'est jamais enrichi. L'argent c'était pour la cause. Laquelle? Pour l'anarchisme, contre l'impérialisme, contre Franco.

Lucio a fait tous les métiers: déserteur, contrebandier, braqueur de banque, faux monnayeur, il a été traqué par la PJ, Interpol, Les RG, il a fricoté avec des voyous, des militants de l'ETA, d'action directe, il a été défendu par des avocats de renom, il a dîné avec des ministres, il a même rencontré le Che à Paris, Che Guévara rien que ça.

Certains n'y croient pas à Che Guévara, Lucio, lui, ne dit que ce qu'il veut. Il en oublie. Il en rajoute. Il s'arrange avec l'histoire. Il crée sa propre légende.

Son enfance dans l'Espagne Franquiste, la chance d'être né pauvre, son père socialiste, la découverte de l'injustice, la volonté d'être un bon travailleur, la haine du fascisme, la découverte de l'anarchisme, et surtout sa rencontre avec El Quico, Francisco Quico Sabaté, ennemi public numéro 1 du franquisme, recherché par toutes les polices. Un modèle pour Lucio. Lucio passera avec lui les meilleures années de sa vie à combattre Franco.

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