L'En Dehors

lu sur hns-info. : " La loi sur la prévention de la délinquance, celle plus récente sur la protection de l’enfance dans certains de ses détails, dessinent une inquiétante conception de l’enfant dans la société contemporaine : le mineur y est présenté comme une menace davantage que comme un être à protéger et éduquer.

La loi sur la prévention entérine en effet tout un arsenal de mesures ultra-répressives prétendant prendre le problème à ses racines et dessinant les contours de l’enfant potentiellement dangereux : fichage, flicage, traçage, tracage à tous les niveaux, voilà la façon dont on peut en résumer le contenu.
Par exemple, le texte institue la "présentation immédiate" des jeunes délinquants devant le magistrat pour mineurs et permet des sanctions dès l’âge de 10 ans, ainsi que la détention provisoire dès 13 ans.

Dans le processus de pénalisation, tout le monde est mis à contribution : maires, travailleurs sociaux, éducateurs, psychologues et enseignants seront désormais tenus pour responsables et devront participer activement aux signalement des « comportements à risque ».
La question est de savoir quels sont les critères de ce repérage : si Kevin à 8 ans lance sa gomme dans le dos de sa maîtresse et insulte son petit voisin, s’agit-il d’un comportement « pré-délinquant » ? Doit-on illico l’envoyer dans les nouvelles maisons de redressement ?
Surtout, c’est condamner l’enfant ou l’adolescent avant qu’il ait commis un acte répréhensible et ainsi piétiner une fois de plus la principe de présomption d’innocence !

Ces textes ne vont que répandre davantage une paranoïa, une surveillance et une suspicion généralisées à l’égard des enfants à tous les niveaux de la société.
Autrefois on enfermait les fous avec les lépreux, maintenant on pénalise les comportements des mineurs au lieu de s’attaquer aux véritables causes de leurs troubles, essentiellement sociales : misère, précarité, parents au chômage etc. Et l’on poursuit la casse de l’éducation au lieu de lui donner les moyens de tenir son rôle en la matière, surtout dans les lieux où elle en a le plus besoin, dans les « zones sensibles » : « égalité des chances » d’aller en prison et punir les pauvres, voilà le programme !

Quand une société a peur de ses enfants et cherche à les enfermer dans des stéréotypes, c’est qu’elle traverse une crise très grave, c’est qu’elle est malade.

Nous devons refuser une telle vision : parents, enseignants, travailleurs sociaux, tous en grève le 23 février !

Manifestation à Lille RV 14h30
Parvis de l’hôtel du département
51 rue Gustave Delory