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Loi sur la gestion des déchets nucléaires : Greenpeace livre 331 bouteilles d'eau radioactive au Sénat et dévoile la menace sur le Champagne
lu sur greenpeace : " Greenpeace livre au Sénat 331 bouteilles d'eau radioactives Paris, France — 30/05/2006 - Greenpeace livre ce matin au Sénat 331 bouteilles d'eau radioactives destinées à chaque sénateur, qui étudieront à partir de 16h le projet de loi sur la gestion des déchets radioactifs. Par cette action symbolique, Greenpeace entend attirer l'attention des Parlementaires sur la situation préoccupante des déchets nucléaires en France, et dénoncer par la même occasion le projet de loi qu'elle estime dangereux pour l'environnement et les générations futures. Cette action fait suite à une campagne de prélèvements réalisée la semaine dernière autour du Centre de Stockage de la Manche (50) qui gère des déchets faiblement et moyennement radioactifs et qui a fortement pollué l'environnement et notamment les eaux et nappes phréatiques alentours. L'eau contenue dans les bouteilles livrées a été directement pompée dans un piézomètre proche du site et contient un niveau de pollution en tritium 180 fois supérieur au seuil d'alerte fixé par l'Europe. (1)
"Cette eau radioactive prélevée directement dans l'environnement du centre de stockage de la Manche est la preuve que l'industrie ne sait pas gérer proprement ses déchets, explique Frédéric Marillier chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace France. Ce centre fuit alors qu'il devrait être étanche, et irréversible alors qu'il est en surface, et il abrite des déchets étrangers alors que c'est interdit. Comment croire une telle industrie qui nous jure maintenant que pour les déchets les plus dangereux l'enfouissement sera une solution sûre et pérenne ?"
Le CSM ayant fermé en 1994, un nouveau centre de stockage situé à Soulaines dans l'Aube en Champagne, a pris le relais. Ce centre connaît déjà une contamination de la nappe phréatique (2). Dans un avis d'incident daté du 24 mai, la DGSNR reconnaît d'ailleurs le défaut de conception des alvéoles de stockage mettant en cause leur étanchéité (3). Il semble donc que tout comme le CSM, le CSA va se vider de son tritium. Or il est prévu qu'il en accueille trois fois plus !
Après la Manche, c'est donc la Champagne qui est sous la menace d'une importante pollution radioactive. De plus, le projet de loi prévoit d'enfouir sous terre à 500 mètres de profondeur, les déchets radioactifs hautement radioactifs et à vie longue à Bure à la limite de la Lorraine et de la Champagne, où se trouve déjà un "laboratoire" de recherche.
"Après avoir condamné la Manche, la France et les sénateurs sont-ils prêts à condamner une nouvelle région ? Après l'eau de la Manche, c'est le Champagne qui est menacé de contamination !" déclare Frédéric Marillier. "Avec cette nouvelle loi, on tente de nous faire croire qu'il y a enfin une solution aux déchets nucléaires. Mais personne n'est dupe ! L'exemple de la pollution dans la Manche montre la gravité de la situation et l'incapacité de l'industrie à gérer ses déchets."
Notes :
(1) Le laboratoire indépendant ACRO a mesuré une teneur en tritium de 18 000 Bq/L dans les prélèvements effectués. En l'absence de rejets industriels ou d'aléas, la teneur des eaux en tritium doit être de l'ordre de 1 Bq/L.
(2) Selon les propres mesures de l'Andra qui gère le centre de Soulaines, des valeurs de l'ordre de 13 à 17 Bq/L ont été relevées dans un piézomètre du site. Cette contamination est inexpliquée à ce jour par l'Andra.
(3) Avis d'incident significatif du 24 mai 2005 qui conclut que "Cet événement a révélé un défaut de conception des alvéoles de stockage du Centre". www.asn.gouv.fr/data/evenement/21_2006_soul.asp