La réunion d'information sur le projet d'habitat associatif de LOG aura lieu le vendredi 9 décembre - 20h00 au Foyer (AGL), 67 rue des Wallons à Louvain-la-Neuve (à proximité de la médiathèque).
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Dans le Brabant wallon, le prix moyen à la location d'une maison est de 1000 €/mois, celui d'un appartement de 500 €/mois. Dans ces conditions, se loger devient impossible pour toute une partie de la population.
Dès lors, un double-phénomène de ségrégation - désagrégation sociale est à l'oeuvre.
Pour les populations concernées, il s'agit de quitter son lieu de vie originel, avec tout ce que cela comporte comme pertes, et de se replier sur les périphéries, c'est à dire vers des lieux à moindre attractivité.
Du fait de cette exclusion, plus précisément de l'éfilochage de tissus sociaux qu'elle provoque, la région s'apauvrit culturellement et socialement, d'autant plus que le mode de vie péri-urbain qui tend à s'imposer ne renouvelle pas les liens sociaux de manière très riche.
Notre province peut-elle faire l'économie de ses enfants?
Les fondements
A partir du constat de l'incapacité du marché – parce qu'il est structuré autour de la propriété privée et de la rétribution de l'investissemnt en capital - à distribuer de manière juste et efficace les logements, nous proposons une redéfinition du fait de se loger :
1) Le travail à fournir pour payer son logement doit correspondre au travail nécessaire à sa construction (fabrication et acheminement des matériaux compris).
A l'échelle de notre projet, nous essayerons d'approcher cet objectif en réalisant nous-mêmes un maximum des travaux de construction. Le but étant de s'exonérer (en partie) du profit et de faire baisser le coût des logements de manière à les rendre accessible.
2) La dimension spéculative de la propriété foncière et son injuste répartition interdisent dans notre région l'accès à la jouïssance du moindre lopin de terre à une part importante de la population. La propriété privée comme mode de répartition de l'espace est inapte et inique : nous la récusons et appelons à une recommunalisation des terres.
Notre projet repose actuellement sur la mise à disposition de terres appartenant déjà à la collectivité ou destinées à son service. Ce principe de mise à disposition au profit du type de projet que nous défendons pourrait entraîner un développement important de logements accessibles, alors que les terrains disponibles existent et ne sont pas utilisés faute de financement.
3) Il est préférable de développer un capital collectif plutôt que de favoriser l'enrichissement personnel. Les biens produits dans le cadre du projet d'habitat resteront propriété de l'association. Ainsi nous entendons empêcher toute réabsorbtion des biens produits dans les circuits marchands et spéculatifs. Néanmoins, le projet d'habitat permettra une réelle appropriation des logements par leurs habitants tant du point de vue de la durabilité de leur occupation, de l'autonomie de chacun dans son logement que de l'emprise de chacun sur la conception et la gestion de son habitat.
4) Les rapports économiques et sociaux doivent être structurés selon un objectif d'égalité. Ce qui correspond dans notre projet à un système équitable d'échange de travail (s'inspirant notamment de l'expérience des SEL) et à la gestion démocratique de l'association.
Le Système d'Echange local (SEL) est un réseau qui regroupe des personnes, familles ou associations qui échangent des services, des biens et du savoir(faire).
Les échanges dans le SEL ne se basent ni sur les lois du marché, le profit, la richesse financière, ni sur les notions de rentabilité et de compétitivité.
L'entraide, l'échange de services et des relations plus solidaires et conviviales entre les membres d'une communauté défendent les valeurs suivantes : l'égalié, la réciprocité, la confiance et la liberté.
L'unité de mesure de l'échange est une heure de service rendu (modulable)
Les étapes
1) Obtenir la mise à disposition d'un (ou plusieurs) terrain(s) apte(s) à accueillir un minimum de dix familles.
2) Mener collectivement une recherche / production urbanistique et architecturale en fonction du (ou des) terrain(s) obtenu(s). Cette phase pourrait être mise en oeuvre avec la collaboration du bureau d'architecture L'escaut sous la forme d'un atelier d'urbanisme et d'architecture. L'Escaut a une expérience significative sur ce type de projet et a marqué son intérêt pour une collaboration avec LOG.
3) Construire les logements.
Le chantier pourrait être organisé avec le concours d'une Entreprise de Formation par le Travail. APIDES a été rencontrée dans cette optique et est prête à s'investir sur le projet.
4) Gérer collectivement.l'ensemble de logements. L'association LOG reste propriétaire de tous les logements. Les habitants payent un loyer qui correspond à une participation aux frais, prennent en main la gestion de l'association (et donc des logements) et participent à leur entretien.
L'Escaut est un bureau d'architecture qui a une expérience en termes d'architecture et d'urbanisme participatifs (aménagement d'espaces publics, ateliers d'urbanisme, ...) et est l'auteur de projets d'envergure (Théâtre National, extension du Musée de la Photographie, ...)
APIDES
APIDES est une Entreprise de Formation par le Travail située à
Court-Saint-Etienne. Elle a une expérience de plus de vingt ans dans la
formation de jeunes adultes aux métiers du bois, dont la réalisation de
structures bois destinées à la construction.
Faisabilité financière
La faisabilité financière du projet repose sur trois éléments :
* La mise à disposition d'un terrain.
* L'obtention d'un prêt auprès d'un organisme financier. Une démarche a été effectuée auprès du Crédal qui a marqué son intérêt pour le projet.
* Le remboursement de ce prêt via le payement de loyers (cfr plan financier).
Fin des années 1930, le mouvement des coopératives d'habitat voit le jour pour aboutir à l'existence aujourd'hui de 33.000 logements sous cette forme au Canada.
Ce mouvement coopératif est mu par des principes de droit au logemement, d'égalité et de participation active.
Les coopératives d'habitat sont gérées de manière démocratique par leurs habitants. Ensemble, elles constituent un parc significatif de logements accessibles dont la petite taille des entités constitutives permet une implication effective des habitants. Ce principe d'autogestion présente aussi l'avantage de réduire les coûts de gestion des logements.
Les coopératives d'habitat sont regroupées en fédérations et épaulées par les GRT (Groupes de Ressources Techniques).
Le modèle canadien, s'il n'est pas exempt de problèmes, constitue néanmoins la preuve qu'une politque du logement peut aussi s'appuyer sur des structures petites et autogérées.
Au-delà
Au-delà de la réalisation de ce projet d'habitat, notre association vise le développement d'un pôle de ressources techniques apte à soutenir l'émergence de projets d'habitat similaires et plus largement une réflexion sur le logement, suivant l'exemple montré par les GRT canadiens, les Community Design Centers aux USA ou encore les Ateliers Populaires d'Urbanisme français.
La réunion d'information sur le projet d'habitat associatif de LOG aura lieu le vendredi 9 décembre - 20h00 au Foyer (AGL), 67 rue des Wallons à Louvain-la-Neuve (à proximité de la médiathèque).