Le 22 juillet 2008, la Russie et la Géorgie ont simultanément entamé des manœuvres militaires à proximité de leurs frontières communes (« Kavkhaz 2008 » pour la Russie ; « Immediate Response-2008 » pour la Géorgie, dans le cadre du Partenariat pour la Paix de l’OTAN). Voici plusieurs mois que le soutien apporté par Moscou aux régimes séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud suscite des incidents répétés et gravissimes ; le contexte régional vide de contenu la commode expression de « conflits gelés » et il est à craindre que l’escalade militaire n’échappe aux apprentis sorciers. La coopération renforcée entre la Géorgie et l’OTAN n’est pas seule en cause. Située dans une zone d’expansion historique de la Russie, l’ancienne nation géorgienne est considérée par Moscou comme relevant de l’« étranger proche » et l’annexion rampante des entités séparatistes s’inscrit dans le projet plus large de reconstitution d’une sphère d’influence dans l’espace ex-soviétique. Pour les pays membres de l’Union européenne et de l’OTAN, la Géorgie est tout à la fois une « démocratie émergente » et un pivot géopolitique ; la pleine souveraineté de ce pays clef conditionne le libre accès aux ressources de la Caspienne et la consolidation du pluriversum centre-asiatique. La suite sur
Institut Thomas More